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Trois palaces, trois histoires

Écrit par Marie-Noelle Delfosse, Epoch Times
16.11.2014
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  • Le Taj Mahal Palace de Bombay a une très belle collection d’art indien. (MND)

Les hôtels aménagés dans les palais des maharadjas racontent l’histoire de l’Inde tout en préservant son patrimoine.

Le Taj Mahal

Mélange unique de style moghol et victorien, le Taj Mahal Palace de Bombay appartient au groupe Tata. La petite histoire dit que son fondateur, JN Tata (Jamsetji Nusserwanji 1839-1904) a construit le Taj Mahal en 1903 après s’être vu refuser l’accès à un hôtel de luxe. Pour d’autres observateurs, il s’agissait plutôt de répondre à un éditorialiste anglais qui raillait le manque de palace digne de ce nom à Mumbai. Moins romanesque, une autre rumeur sur l’architecte de l’hôtel dit qu’il se serait suicidé en réalisant que la piscine avait été mal placée.

Cet hôtel prestigieux emploie 1.500 personnes, compte 560 chambres, 
11 restaurants et... 4.000 œuvres d’art! En 2003, en vue des célébrations du centenaire de l’hôtel, cent oeuvres étaient exposées, abritées dans des cages de verre pour l’occasion, ce qui les a protégées du feu le jour de l’attentat qui endeuilla l’hôtel cette même année. Il fallut quand même deux ans et demi de restauration pour enlever les traces laissées par les fumées!

La famille Tata est un des premiers collectionneurs d’art du pays et dans les étages de l’hôtel, les tableaux accrochés entre les portes des chambres racontent les courants artistiques qui ont traversé le pays: oeuvres éclectiques des peintres officiels désoeuvrés après l’arrivée des Anglais, mouvement progressiste soutenu par Paris après l’indépendance, oeuvres de MF Husain, le 
«Picasso indien» ou ébauches de l’art contemporain émergeant depuis dix ans...

Les Parsis, communauté d’origine iranienne dont fait partie la famille Tata, pratiquaient le culte zoroastrien. Persécutés à l’arrivée de l’Islam au VIIIe siècle, ils ont été admis en Inde où, voulant rester discrets, ils se sont mariés entre eux. La consanguinité a fait chuter la natalité, avec un effet indirect sur le patrimoine indien.

«Douées en affaires, ces riches familles l’entretenaient [le patrimoine], explique notre guide Rakesh; aujourd’hui, il est entre les mains de trusts qui ne s’en occupent pas et l’État doit attendre la fin des baux – 99 ans en Inde – pour récupérer et tenter de sauver les bâtisses à l’abandon!» Le patrimoine industriel ne se porte pas mieux. Une usine de coton et d’anciens entrepôts, comme La Galerie 88 et The Clark house, ont été recyclés à Bombay en galeries d’art mais il y aurait 800 usines de coton abandonnées dans cette seule province.

  • Calèche au Falaknuma à Hyderabad. (MND)

L’hôtel Falaknuma

Sur les hauteurs de la ville la plus musulmane du pays, Hyderabad, l’hôtel Falaknuma est aussi gardien d’un patrimoine d’exception. Sa construction a commencé en 1884 et a duré neuf ans. L’architecte italien, mélangeant le baroque italien au style Tudor, lui a donné la forme d’un scorpion, son signe zodiacal. Son propriétaire, Sir Vikar-ul-Omra, Premier ministre du sixième nizam (équivalent du maharadjah chez les musulmans) y invita son souverain. Le palais plut tellement au nizam que le ministre n’eut pas d’autre choix que de lui offrir! La petite histoire précise quand même que le nizam acheta finalement le palais au ministre que sa construction avait ruiné! L’hôtel organise à la demande des visites que l’on suit, champagne à la main. L’électricité arriva en Inde ici même, et c’est là que fut aménagée la première salle de bain du pays, mitoyenne d’une chambre à coucher. Selon le Times Magazine, le nizam était l’homme le plus riche au monde en 1933. S’y trouve aussi le bureau de Ghandi, contraste étonnant avec la table interminable prévue pour 110 hôtes dans une des salles à manger! L’acoustique y a été étudiée pour que les convives assis à chaque extrémité puissent se parler sans élever la voix. Un peu de fierté chauvine devant l’illusion d’optique créée par le peintre français Jean Baudier sur ses fresques du plafond: le visage des femmes semble toujours nous regarder en face, quelque soit l’endroit d’où on les regarde! Dans la bibliothèque, l’édition originale d’un livre écrit par un survivant du Titanic... Après la restauration du palais par le groupe TAJ, les premiers hôtes furent le roi et la reine d’Angleterre et pour les mettre à l’aise, on accrocha à l’entrée les portraits géants de leurs ancêtres.

  • Le Vivanta Conemara à Madras, témoin de l’architecture coloniale. (MND)

Le Vivanta et le Fisherman’s Cove

Première capitale de l’Inde anglaise avant Calcutta, Madras est, avec Pondichéry, la ville qui a le plus de vestiges provenant de l’architecture coloniale. Deux hôtels TAJ témoignent de cette histoire: Le Vivanta by Taj Conemara qui était la résidence du gouverneur britannique en 1850 et le Fisherman’s Cove, un ancien fort surplombant la plage de Covelong. Ces hôtels ont leurs entrées chez les collectionneurs d’art, qui montrent leurs collections dans de belles maisons anciennes. L’une d’elles, Lili, a passé toute sa vie à chiner pour rassembler tableaux, vaisselle, nécessaires de toilette, parures et masques de danse, ou boîtes en bois précieux. Sa préférence va aux peintures sur verre aux couleurs anciennes. Parfois, si elle sent un coup de cœur chez un visiteur, elle peut vendre une pièce... comme ce tableau d’une danseuse pour lequel je craque!

La Danse de Bharatanatyam est l’autre patrimoine du Tamil Nadul; un festival a lieu en décembre à Marjazai. Devenue la base de toutes les danses indiennes, elle a été décrite – car cette danse est un récit – par un ermite 3.500 ans av. J.-C. Il a imaginé Shiva dansant avec sa femme dans 108 poses différentes. Chacune exprime soit un mot, soit un sentiment. Une démonstration nous est proposée chez une jeune femme qui avoue dix ans d’apprentissage dont cinq pour maîtriser la seule position des mains, des doigts et... des yeux. Apprendre la danse est ici le prix à payer si l’on rêve de faire du cinéma. Toutes les filles en font aujourd’hui; ce qui est une belle revanche sur le temps où, après l’indépendance, les danseuses ayant perdu la protection des maharadjahs devenaient concubines ou prostituées! «J’ai de la chance, mon mari et ma belle famille ont accepté que je continue  après mon mariage et j’ai ouvert une école», explique-t-elle.

Y ALLER

Compagnie Jet Airways

Chaque jour deux vols directs Paris-Bombay en Airbus A330 en code share avec Air France. Son réseau domestique dessert Delhi, Madras, Bangalore, Goa... Aller-retour à partir de 823 € en classe économique et 3.821 € en première. Celle-ci a des sièges inclinables qui se transforment en lit et une cuisine gastronomique élaborée par le chef étoilé Yves Mattagne. Les repas y sont servis sur nappe! Réservation: 01 49 52 41 15 ou paris@jetairways.com

La compagnie propose aussi sept vols avec escale (à Bruxelles, Londres ou Abu Dhabi) vers Bombay et Delhi. Toutes les combinaisons d’itinéraires sont possibles au même tarif.

Forfait «voyageurs du Monde» correspondant  à cet itinéraire

7 nuits en hôtel TAJ avec petit-déjeuner, transferts, transports, excursions, les entrées pour les visites des monuments, les guides locaux parlant anglais ou français, les vols internationaux et intérieurs Jet Airways: 3.500 € par personne en chambre double de mai à sept)  et 5.800 € d’octobre à avril. Renseignements:

01 84 17 21 64 et 
www.voyageursdumonde.fr

Les hôtels TAJ

Créé en 1903, Taj Hotels Resorts & Palaces est l’un des principaux groupes hôteliers d’Asie. Il fait partie du Tata Group, le premier groupe industriel indien. 10% de ses hôtels indiens sont d’authentiques palais situés dans différentes provinces comme le Taj Lake Palace à Udaipur, un palais de marbre semblant flotter comme par magie sur le lac Pichola, le Rambagh Palace à Jaipur, cerné par 19 hectares de jardins ou l’Umaid Bhawan qui surplombe la ville bleue et où réside toujours l’actuel maharajah de Jodhpur.
www.tajhotels.com

 

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