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ÉDITO

Concours d’élégance

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
24.11.2014
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  • «Ces sacs en plastique lâchés dans la nature permettent brièvement de porter de petites ambitions, mais restent accrochés dans le souvenir collectif comme un débris à une branche d’arbre.». (Anne-Christine Poujoulat /AFP/ Getty Images)

L’Union européenne a conclu ce samedi 22 novembre un accord historique à 28 pour réduire drastiquement l’utilisation des sacs en plastique. Les sacs en plastique, vous savez? Ces petites poches qui vous dépannent pour transporter facilement une ou deux choses, et qu’on retrouve par milliards de tonnes dans les forêts et les rivières, puis en fragments infimes et sous forme d’un continent au milieu de l’océan, et enfin dans l’estomac et dans chaque cellule des poissons que nous mangeons.

Les sacs en plastique existent aussi en politique : ce sont ces petites combines, ces petits coups ni très solides, ni très élégants, utilisés à un moment donné, puis rapidement laissés au vent et au souvenir des gens. Cette semaine, quelques uns de ces déchets sont venus se coller à nous, qu’on aimerait voir nettoyés au plus vite. D’abord, Bernadette Chirac, qui vendredi 21 n’a pas jugé qu’Alain Juppé, premier adversaire de son «poulain» Nicolas Sarkozy soit digne de recevoir un salut; lorsque le fidèle de Jacques Chirac s’est présenté à la cérémonie de remise du prix annuel de la Fondation Chirac, l’ex-première dame a ostensiblement refusé de le saluer. C’était au Musée des arts premiers du Quai Branly, entre quelques machettes et pointes de flèches – madame Chirac, qui a du sens pratique, s’est inspirée du lieu pour préférer la force d’une attaque à son élégance.

Le lendemain à Bordeaux, lors d’un meeting des sympathisants de Nicolas Sarkozy, des sifflets honteux ont accablé le même Alain Juppé. Le maire de Bordeaux n’aurait pas dû, pour cause d’agenda, être présent à ce meeting de campagne de Nicolas Sarkozy, mais la date en avait été modifiée spécialement pour permettre la présence de l’ancien Premier ministre – gentille clé de bras pour afficher un Nicolas Sarkozy rassembleur, accueilli et salué par le principal adversaire dans son camp.  Dans une circonstance si particulière, le fait que les militants UMP sur place aient sifflé un des fondateurs du parti ne peut a minima qu’avoir été autorisé, et possiblement provoqué. Ce chef nouveau que veut être Nicolas Sarkozy, un chef qui serait lavé de ses excès, purifié par de longues réflexions, a malheureusement montré en n’empêchant pas ces comportements, qu’il est toujours, lui aussi, un grand utilisateur de sacs en plastique en politique.

L’Elysée n’est pas en reste de pollution, après la publication dans le magazine Voici de photos «volées» du président Hollande, attablé  dans le jardin du palais présidentiel avec l’actrice Julie Gayet. Pour les connaisseurs du «château», il est quasi-impossible d’imaginer qu’une telle photographie ait été réalisée, au vu de la sécurité interne du Palais – sauf à imaginer une faille majeure, que tente d’invoquer l’Elysée en disant soupçonner une dizaine d’employés du Palais.  Alors? Plusieurs supposent sérieusement une mise en scène volontaire de l’entourage de François Hollande – ce qui serait un autre sac en plastique utilisé par le président, lequel partage la Une de Voici avec Beyoncé, et est photographié étrangement à son avantage avec son langage corporel évoquant décontraction, confiance, capacité de protection.

La semaine passée n’a que trop donné d’exemples de ces petits coups indignes des responsabilités auxquelles aspirent – ou auxquelles sont déjà parvenus – ceux qui les déclenchent. Ces sacs en plastique lâchés dans la nature permettent brièvement de porter de petites ambitions, mais restent accrochés dans le souvenir collectif comme un débris à une branche d’arbre.  La politique française a elle aussi besoin, pour redevenir respirable, d’un grand plan de réduction de ces déchets.

 

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