Après une poursuite de dix ans, elles ont enfin réussi à se rencontrer. La sonde spatiale européenne Rosetta et son module Philae qui s’est posé sur la comète Churyumov-Gerasimenko sont enfin réunis.

La mission Rosetta de l’ESA vient de voir l’atterrissage en douceur du module Philae sur la comète Churyumov-Gerasimenko. Le signal confirmant l’atterrissage est arrivé sur Terre à 17h03 le 12 novembre. Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’ESA a déclaré: «Notre ambitieuse mission Rosetta vient d’entrer dans les livres d’histoire: c’est la première fois qu’une sonde non seulement s’approche d’une comète et se met en orbite autour d’elle, mais surtout qu’elle largue un atterrisseur à sa surface». Et d’ajouter: «Rosetta lève le voile sur les origines de notre planète Terre et va nous aider à mieux appréhender notre avenir. L’ESA et ses partenaires ont aujourd’hui réalisé un véritable exploit».

Procéder aux analyses scientifiques les plus pointues

«Après un périple qui aura duré plus de dix ans, nous allons pouvoir procéder aux analyses scientifiques les plus pointues jamais réalisées sur l’un des plus anciens vestiges de notre système solaire», précise Alvaro Giménez, directeur du département science et exploration robotique à l’ESA. Les premières données collectées par le matériel de l’atterrisseur ont déjà été envoyées au centre des opérations scientifiques et de la navigation de l’atterrisseur du CNES, l’agence spatiale française, à Toulouse.

Une première image de la surface de la comète a été reçue vers 11 heures le 13 novembre. Elle montre que Philae est désormais bien posé sur la surface. Il s’est même immobilisé. Ses deux sauts l’ont cependant fait se déplacer de près d’un kilomètre par rapport à l’endroit où il a atterri la première fois. Sa localisation exacte doit encore être déterminée. Philae est maintenant bloqué contre la paroi d’une falaise, dans une position qui est loin d’être idéale: seuls deux de ses pieds reposent sur le sol, le troisième n’étant pas en appui. Les opérations de récolte de données scientifiques qui, comme le forage, nécessitent des mouvements,  sont pour le moment évitées, car chaque mouvement risquerait de provoquer une envolée de Philae, qui n’est toujours pas fixé à la comète.

Les comètes témoins de la naissance du système solaire

Les comètes intriguent les astrophysiciens. Ils ont hâte de les examiner de plus près car elles sont considérées comme des témoins de l’époque de la naissance du système solaire. Ce sont des sortes de fossiles, la matière à partir de laquelle s’est formé le système solaire, il y a plus de 4 milliards d’années. Les scientifiques pensent qu’elles pourraient être à l’origine de l’eau sur Terre et qu’elles auraient apporté à notre planète les ingrédients nécessaires au développement de la vie. Ainsi, par l’étude détaillée des comètes, la mission Rosetta pourra aider les scientifiques à comprendre le rôle des comètes dans l’évolution du système solaire.