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Découverte de nouvelles espèces de coraux

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
30.11.2014
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  • Leptogorgia Péruvia, une variété de coraux. C’est une famille de coraux mous. Presque tous les genres et espèces sont originaires des côtes est et ouest de l’Amérique. (Wikipédia)

Des scientifiques américains dirigés par l’Administration Nationale de l’Océan et de l’Atmosphère, NOAA, ont découvert au large des côtes de la Californie du Nord une nouvelle espèce de coraux qui vit dans les profondeurs sous-marines d’un sanctuaire marin, Cordell Bank.

Cette variété de coraux peut apporter de nouvelles connaissances sur la vie des écosystèmes marins, en haute mer et dans les profondeurs. En effet, les coraux servent de lieu de refuge aux espèces sous-marines et à leur proximité s’épanouissent des nurseries pour les roussettes et les raies, bien cachées au fond d’un gouffre, au fond d’un canyon sous-marin.

En faisant ces découvertes au large de la côte de Sonoma, l’équipe de chercheurs a remarqué sur les rochers abritant la nurserie de roussette, une espèce de requins.

Nouvelles espèces appartenant au genre Leptogorgia

Les scientifiques ont utilisé des technologies de pointe pour leurs prospections, dont de nombreux submersibles pour aller en eaux profondes. Des professionnels  de tous bords, provenant notamment des instituts spécialisés fédéraux et d’État, se sont impliqués dans l’étude. Vidéos, photographies et techniques de cartographie ont été utilisées dans le but de mieux appréhender les profondeurs sous-marines qui peuvent atteindre dans ce lieu jusqu’à 1.000 mètres de profondeur.

Par ailleurs, les chercheurs ont aussi découvert des coraux vivant à 182 mètres de profondeur. Ce sont de nouvelles espèces appartenant au genre Leptogorgia. Leur structure est unique, du jamais vu, a précisé Maria Brown, la surintendante de la réserve marine de Farallones. «Ce sont d’excellentes nouvelles, car une nouvelle espèce peut aider à comprendre une partie des mystères de la mer en eaux profondes.» «Les nouvelles observations de ces formes de vie permettent de déterminer l’étendue et l’importance écologique des communautés en haute mer et les menaces auxquelles elles sont confrontées. La gestion efficace de ces écosystèmes nécessite des informations scientifiques supplémentaires. Il s’agira de connaître leurs conditions d’existence», a-t-elle complété lors d’une déclaration.

Le corail est un animal appartenant à la même famille que la méduse. Il est pourtant souvent considéré comme une «roche vivante» du fait de son immobilisme et de son apparente passivité. On parle généralement du corail au pluriel, car il vit rarement seul. Bien au contraire, les coraux s’agrègent les uns aux autres pour former des colonies massives et colorées, les récifs coralliens. Au sein des récifs, les coraux vivent en symbiose avec une faune et une flore marine importante. Les récifs de corail sont des nurseries pour de nombreuses espèces de poissons, ils protègent les côtes des tempêtes et des tsunamis. «Cette étude nous aide à mieux comprendre ces lieux qui sont extrêmement importants pour l’environnement marin», a déclaré Danielle Lipski, coordinatrice de recherche pour le sanctuaire marin national de Cordell Bank.

Les coraux d’eau froide

Suite à l’expédition scientifique menée avec le JAGO, un submersible allemand, et le navire de recherche POSEIDON, des scientifiques avaient observé pour la première fois au large des côtes de la Norvège centrale deux récifs coralliens en eau profonde. Les résultats ont été publiés dans Scientific Reports. Ces récifs vivent dans les profondeurs sombres et froides de l’océan, là où la température oscille entre 3 et 8 °C . De plus, ils sont souvent exposés à de forts courants. Les coraux de pierre sont de l’espèce de Lophelia pertusa et sont considérés comme d’excellents récifs constructeurs. Les scientifiques se demandaient pourquoi les coraux génétiquement différents fusionnaient leurs squelettes. «Il a est  difficile de voir où se termine un corail et où commence un autre», a déclaré Sebastian Hennige, un des chercheurs de l’université Heriot-Watt. «La chance d’explorer ces récifs coralliens en eaux profondes, en submersible nous a permis d’observer la fusion des coraux et d’obtenir des échantillons importants, pour les rapporter dans nos laboratoires», a déclaré Murray Roberts, un autre chercheur participant à ce projet.

Le corail, une empreinte écologique qui raconte l’histoire

D’après un article publié dans la revue Science du 6 juillet 2012 nous avions pu comprendre la manière dont des récifs coralliens mis en parenthèse pendant 2.500 ans au cours de l’histoire, ont pu revivre 2.500 ans plus tard. Ainsi en analysant les coraux des récifs longeant les côtes du Panama, les chercheurs ont compris que la destruction de ces organismes avait commencé il y a 4.000 ans. Cette étude avait permis aux chercheurs de rentrer dans l’histoire cellulaire, la mémoire des organismes vivants. L’histoire a ainsi été reconstituée et les récifs ont livré 6.000 ans de secrets. Lauren Toth, chercheuse à l’Institut de technologie de Floride avait expliqué à cette époque: «Nous avons voulu reconstituer l’histoire de la croissance des récifs coralliens du Pacifique Est, le long de la côte panaméenne. L’analyse des noyaux des récifs coralliens devrait nous permettre de résoudre et de comprendre l’influence des changements climatiques sur le développement des récifs coralliens dans la région Pacifique». «Cependant, nous avons été surpris de découvrir un trou de 2 500 ans dans la croissance de ces récifs», avait-elle ajouté.

Lauren Toth avait indiqué dans un communiqué: «En comprenant les principaux mécanismes du développement des récifs du passé, nous avons pu appréhender et élaborer des prédictions sur le réchauffement climatique et ses répercussions sur la flore des récifs dans un monde qui se réchauffe rapidement». Elle avait expliqué à l’AFP que les récifs coralliens de la région du Pacifique, de l’Australie au Japon, présentaient les mêmes similitudes de croissance et de stagnation. Elle précisait: «Les récifs coralliens sont des écosystèmes résistants, car pour s’être littéralement effondrés durant une période aussi longue et à une aussi vaste échelle géographique, on suppose qu’ils ont dû subir un bouleversement climatique majeur, qui a dû être une version démultipliée des fluctuations normales de l’ENSO». L’ENSO est l’ensemble des manifestations climatiques et océanographiques qui relient El Niño et l’oscillation australe. Lauren Toth avait précisé également qu’en comprenant le développement des récifs du passé, nous pourrions commencer à faire des prédictions sur les trajectoires possibles des récifs dans un monde qui se réchauffe rapidement.

D’où l’importance d’approfondir la nouvelle étude. La connaissance des coraux en eau profonde peut nous entraîner dans l’histoire de notre planète. Cependant, le professeur John Ogden de l’université de Floride pense que cette étude n’est pas pertinente pour l’avenir de nos écosystèmes marins. Le changement climatique provoqué par la pollution amène l’acidification des océans et c’est un problème strictement lié au monde moderne. Il ne faudrait donc pas se reposer sur des données optimistes, nous devons réagir.

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