Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Les bons et les mauvais usages du numérique

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
04.11.2014
| A-/A+
  • L’utilisation excessive du numérique nous place devant une contradiction. (Philippe Huguen/AFP/Getty Images)

Cela semble une évidence de dire que notre monde moderne vit dans une contradiction. Ce qui nous aliène le plus, nous le plébiscitons le plus. Parmi les exemples marquants, on trouve la course vers le numérique et la déshumanisation progressive qu’il induit. L’ultraconnectivité aura à l’avenir un prix sur notre santé et notre environnement que nous ne serons peut-être plus capable de rembourser. Verdict pessimiste lorsque l’on voit les formidables innovations qu’il peut donner à chacun, cependant les utilisons-nous à bon escient ou au contraire exacerbent-elles nos sentiments égoïstes?

Les mauvais usages du numérique

Il est difficile d’aller à l’encontre du monde moderne. Plus la société est ultra-connectée et plus elle devient ultra-déconnectée du réel. On peut dire qu’il y a deux grandes générations numériques: la génération née avant les années 80-90 qui a grandi sans ordinateur ni internet, et celle née après les années 1990-2000 qui est la plus connectée.

Selon un baromètre Google-TNS Sofres paru le 24 octobre sur les usages de l’internet, 87% des 16 à 34 ans ont une utilisation quotidienne de l’internet, que ce soit sur leur téléphone, leur tablette ou leur ordinateur. D’après le site 66 millions d’impatients, les 12-17 ans passeraient chaque jour 4h30 devant un écran. Des chiffres qui ne cessent d’augmenter depuis quelques années, et auxquels ne résiste que la régulation des parents.

Du fait de leur développement cognitif, les jeunes générations sont pourtant plus influençables par leur environnement extérieur. Contrairement à l’ «ancien monde» où nos capacités cognitives d’étude, de mémorisation, de spatialisation, de langage, de réflexion, etc. étaient mises en pratique, aujourd’hui l’utilisation excessive du numérique les externalise: plus besoin d’utiliser sa mémoire, sa capacité à comprendre, de rencontrer l’autre, tout est disponible sur nos petites machines portables. Les conséquences : une augmentation exponentielle des troubles du sommeil, du langage, de l’attention, des symptômes d’hyperactivité, d’anxiété, des conduites agressives, etc. et des petites têtes qui regardent davantage un écran que le monde réel qui les entoure.

Pourtant l’internet est l’un des endroits les moins sécurisés de notre société. Tout est en place pour déstabiliser le développement de l’enfant: exacerbation des émotions et de l’attention (des vidéos de 6 secondes font le buzz planétaire), accès à des contenus illicites brouillant la sensibilité des plus jeunes, communication virtuelle et à court terme via les réseaux sociaux, récupération des données personnelles, etc. L’État semble impuissant à encadrer cette zone de non-droit. Sans parler, du salmigondis d’ondes de toutes sortes réputées pour être nocives pour la santé.

Les bons usages du numérique

Bien sûr le trait est appuyé car on ne peut pas ignorer les innovations et les réflexions qui naissent au sein du numérique. Les bons usages de l’internet ont fait le sujet d’un précédent article, La France du numérique en action. Dans cet article, nous parlions de la formidable santé des start-ups numériques françaises, lancées par des générations nées avant les années 80-90 ou intermédiaires, et cherchant à refaire du lien social au sein des communautés, à sauvegarder l’environnement, à aider les personnes âgées, etc.

 

Le numérique comme moyen et non comme finalité

Cette génération moderne 2.0 grandit sans le savoir dans une culture imposée du numérique, tandis que l’héritage de notre monde non informatisé, basé sur les relations normales de l’homme à la nature pourrait peu à peu disparaître. Est-ce vraiment ce que l’on souhaite pour les générations futures? Jusqu’en janvier 2015, dans le cadre d’une consultation nationale sur le numérique, chacun peut donner son avis sur contribuez.cnnumerique.fr.

Encore une fois, de notre passé nous pouvons apprendre du présent, et si nous remontons le fil de l’histoire, de nos techniques, de nos sciences et de nos arts, nous trouverons des périodes plus prospères que les autres, avec toujours une interrogation fondamentale de l’homme sur le monde qui l’entoure, son origine et son identité. Mais actuellement le culte du numérique nous entraîne dans la direction opposée, nous limitant peu à peu aux usages des machines que nous avons nous-mêmes créées, fermant les portes aux techniques et savoir-faire les plus accomplis et les plus structurants de nos civilisations occidentales et orientales, des savoirs qu’il nous est possible encore aujourd’hui, de redécouvrir, grâce notamment à l’aide du numérique.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.