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Alto Maues, une réserve dans la forêt amazonienne au Brésil

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
05.11.2014
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  • La région du Pantanal: entourée de crêtes, de montagnes et de plaines, elle comprend des écorégions diverses: corridors de rivières, de forêts galeries, de zones humides et de lacs pérennes, des plaines herbeuses périodiquement inondées et des forêts terrestres. (Wikimedia)

Le gouvernement brésilien de ces dernières années avait mis de côté ses priorités environnementales. Il s’était attaché à des tâches plus prospères, en développant des groupes agroalimentaires. De plus, la réglementation forestière avait été modifiée dans le but de favoriser la construction de barrages en Amazonie.

D’après des chiffres publiés par un organisme de recherche brésilien nommé Amazon, des informations satellitaires, recueillies seulement pour les mois d’août et septembre 2014, ont révélé une augmentation de 190% de la déforestation par rapport à l’année précédente. Ceci démontre que pour un seul mois, celui de septembre, 402 kilomètres carrés de forêts ont été abattus. Les superficies détruites correspondent à six fois la superficie de l’île de Manhattan.

Évidemment, le gouvernement brésilien ne publiera ces chiffres officiels qu’après l’élection présidentielle. L’étude a confirmé que la déforestation avait déjà commencé l’année dernière et qu’après huit ans de ralentissement, elle s’était accélérée de 29%. Désormais, le gouvernement brésilien déclare qu’une zone importante de forêt amazonienne sera sous protection fédérale, une réserve plus grande que l’État du Delaware aux États-Unis.

L’importance de préserver les forêts amazoniennes

Selon la fondation WWF (World Wide Fund), environ 15% de la couverture végétale du Pantanal, une région du Brésil, ont été détruits par les cultures de soja et les pâturages pour le bétail dans le Planalto, une zone d’agriculture intensive située en amont. Or, selon le WWF, cette région qui s’étend sur 1,2 million de kilomètres carrés court un grave risque écologique.

Alors qu’un dixième des espèces connues sur Terre vivent en Amazonie, la conservation de l’Amazonie centrale est complexe, c’est la plus grande zone protégée dans le bassin de l’Amazone (plus de 6 millions d’hectares) et c’est une des régions les plus riches de la planète en terme de biodiversité. En outre, ses forêts renferment 90 à 140 milliards de tonnes de carbone. Si nous en laissons échapper ne serait-ce qu’une petite partie, le réchauffement climatique s’accélérera visiblement. Il faut aussi penser aux 30 millions de personnes qui vivent actuellement en Amazonie, car ces populations dépendent directement des ressources de la forêt, du fleuve, des terres cultivées et peut-être ultérieurement, du tourisme.

Protéger l’Amazonie est primordial pour l’organisation WWF: «C’est essentiel pour protéger des espèces amazoniennes uniques comme certaines variétés de primates», déclare Mauro Armelin, membre du WWF. C’est la plus grande forêt tropicale au monde, elle est considérée comme le poumon vert de la planète. Mais le gouvernement n’a pas cédé complètement au puissant secteur agricole brésilien, ce qui aurait provoqué une déforestation dévastatrice, estiment les écologistes. Cependant, ceux-ci ne sont pas complètement satisfaits, car ils désiraient que le texte soit entièrement rejeté. «Nous avons accueilli avec préoccupation l’annonce du veto partiel parce qu’il nous semble que la plus grande partie des points les plus dangereux pour l’environnement a été maintenue», a indiqué le responsable de l’Institut socio-environnemental, Raul do Vale.

Ce sanctuaire de biodiversité est touché par l’agriculture intensive et la déforestation

Malgré tout, les dispositions les plus critiquées de la nouvelle loi concernent le soutien inconditionnel qui a été donné aux auteurs des coupes forestières illégales et aux autorisations indulgentes accordées aux fermiers qui s’installaient dans les zones défrichées. Cette loi qui réformait le Code forestier de 1965 a été fortement combattue par les écologistes pendant des années. Selon une étude de l’université de Brasilia, avec cette loi, la déforestation d’ici à 2020 pourrait augmenter de 47%. Le Brésil «est un pays qui veut protéger l’environnement tout en continuant à produire des aliments», a expliqué la ministre de l’Environnement, Izabella Teixeira, citée par l’AFP. Izabella Teixeira a expliqué que le gouvernement refusait d’amnistier ceux qui avaient déboisé illégalement dans le passé, il voulait préserver les petits propriétaires et obliger les fermiers à reboiser, pour ne pas réduire les zones protégées en Amazonie.

Obligation de maintenir intacte une grande partie de la forêt

Dilma Roussef a été accusée par les écologistes d’avoir été complaisante en ce qui concerne la protection de la forêt tropicale. Ils auraient souhaité qu’elle soit plus ferme au niveau du Code forestier. Ce code impose aux agriculteurs et aux compagnies forestières de laisser un certain nombre d’arbres intacts sur leurs terres. Les chiffres révèlent une augmentation de la déforestation dans tout le pays. Dans les États de l’Ouest du Mato Grosso et du Rondônia, les forêts sont brûlées et déblayées pour établir des pâturages, élever du bétail et créer des terres labourables. Dans l’État de Pará au nord du Brésil, l’exploitation forestière illégale est à la hausse. Une flexibilité avait été accordée aux petites propriétés qui représentent le quart des terres agricoles du pays. Ainsi, après le veto présidentiel, «le Code forestier n’est pas celui des écologistes ni des ruraux, ce sera le code de ceux qui ont du bon sens», avait affirmé le ministre de l’Agriculture Jorge Alberto Mendes Ribeiro, en 2012, il avait assuré que le Brésil continuera à être «un des pays qui produit et exporte le plus au monde, tout en préservant l’environnement».

La forêt tropicale est devenue un sujet sensible pour les élections présidentielles au Brésil. Mais devant ce désastre écologique, le gouvernement brésilien, en annonçant la création d’une nouvelle Réserve nationale dans la forêt amazonienne, s’est donné quelques atouts : il obtient des points. La réserve d’Alto Maues couvre une superficie de 6.680 km2 dans une zone de jungle pratiquement intacte, où l’on ne compte aucune présence humaine connue, a avancé le ministère de l’Environnement. Tout abattage d’arbre et tout projet de développement seront interdits dans le périmètre de la réserve, où vivent au moins treize espèces de primates et plus de 600 espèces d’oiseaux. Le décret portant création de la réserve était très attendu par les organisations de défense de l’environnement.

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