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L’homéopathie, médecine holistique?

Écrit par Conan Milner, Epoch Times
03.12.2014
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  • La spécificité de l’homéopathie réside dans la préparation du médicament. (Wikimédia)

Malgré ce qu’on entend parfois communément, homéopathie et médecine holistique ne signifient pas la même chose.

Les médicaments homéopathiques peuvent offrir une approche holistique dans le cadre du traitement, mais les similitudes s’arrêtent là.

L’homéopathie

L’homéopathie fait référence à une méthode mise au point par le médecin allemand Samuel Hahnemann entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe. Elle est basée sur la loi des similitudes.

Hahnemann avait observé qu’une substance prise à des doses très infimes guérissait certains symptômes, alors qu’ils étaient aggravés par des doses plus élevées. Par exemple Rhus toxicodendron est utilisé pour traiter les symptômes tels que des éruptions cutanées, des démangeaisons et des rougeurs. Or, c’est une plante extrêmement toxique à l’état naturel.

Ce concept remonte déjà à Paracelse et Hippocrate, et dégage les mêmes principes qui ont donné naissance à la vaccination. Mais le système de Hahnemann a ses propres caractéristiques.

Un des aspects les plus spécifiques de l’homéopathie est la préparation du médicament: un extrait – une teinture mère – est fortement dilué et secoué vigoureusement dans un processus que l’on nomme la succession. Certaines préparations sont si diluées qu’aucune trace de la teinture mère originale ne peut être détectée.

Selon Hahnemann, cette méthode de dilution fait ressortir l’essentiel des propriétés curatives des plantes, des minéraux et autres substances, et retire leurs aspects nuisibles, ce qui offre une médecine douce mais efficace.

Hahnemann pensait que toutes les maladies ont un remède correspondant et sa collection de remèdes s’est développée à travers la pratique. Hahnemann et ses élèves auraient personnellement ingéré des teintures mères et soigneusement observé leurs réactions. Puis ils auraient consigné les plaintes physiques et émotionnelles. Cela a donné aux médecins la perspicacité nécessaire pour faire correspondre un remède adapté au tableau symptomatique complet d’un patient.

Comme l’homéopathie s’est développée, l’efficacité de nombreux remèdes a été prouvée et les descriptions sont devenues de plus en plus détaillées et spécifiques. Le médecin autrichien William Boericke, un célèbre homéopathe pratiquant à San Francisco au début du siècle dernier, est connu pour son recueil Matière médicale aux éditions Similia qui demeure encore à ce jour une référence fiable.

La médecine holistique

Le concept de médecine holistique se réfère à une vue d’ensemble de la personne et de ses pathologies. Les remèdes holistiques sont ceux qui répondent non seulement aux symptômes physiques, mais aussi aux déséquilibres de l’esprit.

La médecine holistique est souvent utilisée pour désigner une forme naturelle ou alternative de la médecine. Alors que parfois, des remèdes naturels peuvent également être prescrits sans examen holistique.

Prenons l’exemple d’un patient présentant une détresse digestive. La menthe poivrée peut faciliter la digestion, mais si le patient a une mauvaise alimentation ou est incapable de gérer le stress, la menthe poivrée en soi ne pourra pas résoudre la cause première de l’indigestion.

La médecine chinoise antique peut être considérée comme une pratique holistique, car elle est conçue pour cibler la source du dysfonctionnement. Par exemple, si un patient présente des pensées obsédantes, une digestion lente et une faible consommation d’énergie, le bon traitement aborderait la cause sous-jacente qui est une insuffisance du qi de la rate.

Les fondements de la philosophie d’Hahnemann «le semblable guérit» peuvent se retrouver dans certaines anciennes pratiques à base de plantes. Mais d’autres traitements traditionnels par les plantes ont un effet de traitement par les principes opposés. Par exemple, les herbes chaudes comme le gingembre ou le poivre de Cayenne sont souvent utilisés pour traiter des états de froid qui peuvent se manifester par une digestion lente ou une mauvaise circulation.

Remède et philosophie

La médecine homéopathique est-elle holistique? C’est un sujet de débat qui remonte à l’époque d’Hahnemann.

À son apparition, l’homéopathie a été confrontée à l’opposition farouche de la médicine conventionnelle. Il semblait que cela était surtout dû au fait qu’elle était beaucoup moins chère qu’un traitement conventionnel. Elle est toujours considérée avec beaucoup de suspicion par la médecine moderne, alors qu’elle est largement plébiscitée en Europe et en Inde.

L’homéopathie classique préconise une approche résolument globale. Dans sa pratique, le médecin s’efforce de trouver le remède qui correspond le mieux aux caractéristiques du problème du patient.

Par exemple, plusieurs médicaments homéopathiques permettent de traiter un mal de tête. Mais selon Boericke, si le patient présente aussi une boursouflure de la lèvre supérieure, des hallucinations affreuses et des palpitations douloureuses dans l’oreille synchronisées aux battements du coeur, Belladona sera alors le médicament homéopathique correct.

Certains médecins pratiquent toujours l’homéopathie classique, Hahnemann se serait certainement moqué des applications modernes de sa médecine. Même en son temps, Hahnemann différenciait les «puristes» qui ont pleinement adopté son système et les «moitié-homéopathes» qui intègrent les remèdes dilués, mais n’incorporent pas sa philosophie sous-jacente.

 

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