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Nouvel ordre économique chinois: ce qu’il faut savoir pour votre entreprise

Écrit par Epoch Media Group
12.12.2014
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  • Siège social de la banque américaine JPMorgan Chase à New York. (Spencer Platt/GETTY IMAGES)

La Chine traverse actuellement une période de transition critique. Les événements se succèdent rapidement et vont affecter chaque entreprise faisant des affaires en Chine ainsi que l’économie mondiale dans son ensemble.

La campagne de lutte contre la corruption menée par le dirigeant chinois Xi Jinping a touché tous les secteurs économiques en Chine – des finances à l’énergie, de l’automobile aux télécommunication, des transports aux médias, de l’industrie pharmaceutique aux divertissements, de l’alimentaire à l’immobilier.

Rien qu’en 2013, la Commission centrale d’inspection de la discipline a mené plus de 170.000 enquêtes dans les différents départements du gouvernement.

Les groupes étrangers, dont les géants tels que  JPMorgan Chase, Microsoft et GlaxoSmithKline sont également touchés de façon apparemment arbitraire.

Selon un rapport récent de la Chambre américaine du commerce, les entreprises étrangères en Chine réalisent de plus en plus qu’elles sont soumises à des «réglementations sélectives et subjectives» appliquées au travers «d’approches légales ou extralégales». Plus encore, ces entreprises sentent que ces réglementations changent «de façon très opaque, ce qui rend difficile pour les gérants locaux d’anticiper ou de s’adapter».

Ces changements n’ont, quant à eux, rien d’arbitraire. Ils découlent des efforts systématiques conduits par Xi Jinping pour asseoir son pouvoir en démantelant le large réseau d’influence tissé par l’ancien dirigeant suprême Jiang Zemin et briser son monopole sur les secteurs économiques. En d’autres termes, l’ordre économique chinois est en train de subir une restructuration.

Cette campagne vise les entreprises qui ont prospéré au sein du réseau de connexions de Jiang Zemin. Les relations qui autrefois garantissaient la prospérité sont aujourd’hui devenues toxiques.

Epoch Media Group est la référence en ce qui concerne les changements qui se déroulent en Chine. Grâce à nos sources bien placées, nous avons été les seuls à prédire le processus qui amènerait la chute de Jiang Zemin, tout comme nous avons prédit le déroulement de presque chaque grand événement politique survenu en Chine ces dernières années. Parmi ceux-ci, l’arrestation de nombreux membres haut-gradés du Parti, appelés les

«55 tigres», des responsables si haut placés et si interconnectés qu’ils étaient considérés comme intouchables. On sait que Xi Jinping lui-même et son proche entourage suivent nos médias avec attention, en particulier nos programmes d’analyse politique comme l’émission Daily Clicks sur NTD Television.    

La Chine est toujours prête à faire des affaires – reste à savoir à qui vous aurez à faire. Ce n’est qu’en comprenant la transition de pouvoir en Chine que vous pourrez mener vos affaires avec succès. Epoch Media Group offre des informations de la plus haute importance, celles nécessaires à toute personne désireuse de prendre les meilleures décisions face à la réalité chinoise et de bien se positionner pour sa réussite future. 

Il faut comprendre que les accords passés dans le réseau d’influence de Jiang Zemin ne garantissent plus comme autrefois la sécurité et les bénéfices. Au contraire, ces relations risquent fortement d’avoir l’effet inverse. Beaucoup d’entreprises en Chine, principalement locales mais également étrangères, ont ressenti le bout de la baguette de Xi Jinping à l’approche de cette nouvelle réalité. Prenons par exemples quelques entreprises classées dans le Fortune 500:

Microsoft

Microsoft a commencé à opérer en Chine en 1995. L’entrée de l’entreprise en Chine a été personnellement supervisée par Jiang Zemin; la relation de Bill Gates et Jiang Zemin a été largement répercutée dans les médias officiels.

Jiang Mianheng, le fils de Jiang Zemin, détient 50% des parts du site web de MSN Chine à travers son entreprise Shanghai Alliance Investment.

En juillet 2014, les autorités chinoises ont ouvert une enquête anti-monopole contre Microsoft. En novembre, Microsoft a été accusé d’évasion fiscale – une première pour un grand groupe étranger en Chine – et a dû payer 140 millions de dollars en arriérés d’impôts et intérêts.

Comme un signe du revers de fortune de Microsoft, le lendemain du jugement pour évasion fiscale, le Financial Times rapportait qu’un million d’employés de l’entreprise d’État China National Petroleum Corp – autrefois dirigé par Zhou Yongkang, un allié de Jiang Zemin aujourd’hui arrêté – allaient transférer leurs comptes de courrier électronique de Microsoft vers un fournisseur national.   

JPMorgan Chase

Les affaires de JPMorgan Chase en Chine ont commencé après 2001, lorsque l’ancien président de la banque Bill Harrison a rencontré l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin. En 2007, Bill Chase a été engagé pour aider à privatiser la China Railway Group pour 5 milliards de dollars. Le ministère des Chemins de fer et l’expansion des trains à grande vitesse étaient alors supervisés par Liu Zhijun, un fidèle de Jiang Zemin.

Liu Zhijun a été reconnu coupable de corruption et d’abus de pouvoir en juillet 2013. Il a été condamné à mort, avec sursis.

En mai 2014, Fang Fang, ancien CEO du département d’investissement pour JPMorgan Chase China, a été arrêté par l’agence anti-corruption de Hong Kong. Fang Fang se trouvait au cœur du programme de recrutement Sons and Daughters qui a provoqué l’ouverture d’une enquête toujours non résolue et a aidé JPMorgan Chase à distribuer 4 milliards de dollars supplémentaires pour contrer les risques et problèmes de conformité.

Fang Fang, en tant qu’allié de Jiang Zemin, faisait partie de la Conférence consultative politique du peuple chinois, affiliée au Parti. Fang Fang est également proche de Zeng Qinghong, un haut responsable fidèle à Jiang Zemin, en charge des affaires de Hong Kong, qui a été lui-même arrêté en juillet 2014 dans le cadre de la lutte anti-corruption visant Jiang Zemin.

GlaxoSmithKline (GSK)

GlaxoSmithKline est apparue en Chine sous la supervision de Jiang Zemin. Plusieurs entreprises qui ont plus tard fusionné pour devenir GSK China se sont établies dans les années 1990. En 2007, GSK a été nommée «entreprise étrangère la plus avancée» à Tianjin et en 2011, GSK a été désignée comme l’une des 10 entreprises les plus admirées en Chine.

En septembre 2014, GlaxoSmithKline a été déclarée coupable de corruption et a été condamnée à une amende de près de 500 millions de dollars – la plus grosse amende jamais imposée à un groupe en Chine. L’ancien dirigeant de GSK China, Mark Reilly, a écopé d’une peine de trois ans avec sursis et a été menacé d’expulsion.

Huang Fengping, un haut dirigeant chinois lié à l’affaire GSK, a été condamné pour corruption et amené à verser 2,5 millions de dollars en espèces et en biens. Huang Fengping, un fidèle de Jiang Zemin, était directeur adjoint de la Commission municipale de la santé et du planning familial à Shanghai. Selon le journal 21st Century Business Herald, «des proches travaillant pour GlaxoSmithKline et des membres de sa famille ont émigré au Canada».

Huang Fengping a été retiré de la liste des dirigeants sur le site web de la commission sanitaire de Chine.    

 

Audi, Mercedes-Benz, Toyota, BMW,  General Motors, Chrysler

L’industrie automobile, l’un des secteurs les plus florissants associés à Jiang Zemin, est étroitement surveillée par la campagne anti-monopole de Xi Jinping. De nombreux acteurs du secteur ont été touchés: des cadres ont été placés sous enquête, des bureaux ont été perquisitionnés, des amendes ont été distribuées et les fabricants étrangers ont été forcés de baisser leurs prix. Le site web de Xinhua, l’agence de presse officielle du Parti, reprend le secteur automobile dans la section spéciale sur la campagne anti-corruption, indiquant qu’il s’agit d’un secteur prioritaire de la campagne de Xi Jinping.  

Jiang Zemin a commencé à grimper les échelons de la hiérarchie politique dans l’entreprise d’État First Auto Works (FAW) de Changchun. Ses liens personnels avec le FAW ont permis au groupe d’amasser des richesses phénoménales, en particulier dans des entreprises communes avec des marques étrangères lourdement taxées comme Volkswagen.  

Jiang Mianheng, le fils de Jiang Zemin, fait partie du comité de direction de l’autre groupe automobile public, Shanghai Automotive Industry Corporation (SAIC). La SAIC a des partenariats avec General Motors (GM), Volkswagen (Audi) et d’autres comme Mercedes-Benz.

Environ 50 cadres de la FAW ont été jusqu’à présent ciblés par la campagne de lutte contre la corruption.

En août 2014, Li Wu, ancien directeur général adjoint de la FAW-Volkswagen à Changchun et Zhou Chun, directeur commercial adjoint chez Audi, ont été placés sous enquête. 

En septembre 2014, Wang Bing, le secrétaire du Parti de la FAW Toyota Motor de Tianjin et Wang Gang, directeur adjoint du groupe FAW, ont été pénalisés pour mauvais usage de véhicules publics. 

Huachen Automotive (Brilliance Auto Group) , le plus grand partenaire étranger de BMW, était contrôlé par Bo Xilai, un protégé de Jiang Zemin. Ce membre du Politburo et secrétaire du Parti à Chongqing, a été condamné à la prison à vie le 22 septembre dernier pour corruption et abus de pouvoir. 

En septembre 2014, Jacob Lew,  le secrétaire américain au Trésor a envoyé à Pékin une lettre de plainte au nom du secteur automobile.

Version originale: China’s New Economic Order—And How It Affects Your Business

 

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.