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Donner une place aux océans dans les négociations

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
13.12.2014
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  • Ce satellite, de conception ingénieuse, est équipé d’un moteur ionique innovant qui corrige automatiquement sa trajectoire. (ESA)

Le satellite GOCE a terminé sa mission, il y a un an, après un périple de cinq ans, et a permis d’élaborer la meilleure référence actuelle pour les courants océaniques, a annoncé, ce mardi, l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Cette avancée scientifique devrait permettre une meilleure connaissance de l’évolution des océans, surtout dans le cadre de la compréhension du réchauffement climatique.

GOCE, avec son fuselage aérodynamique, a été appelé la Ferrari de l’espace. «Il a aussi permis de cartographier les variations de la gravité terrestre avec une précision extrême», selon l’ESA. Ainsi, les mesures enregistrées par le satellite ont permis aux scientifiques de dresser une carte en haute résolution.

La mission a cartographié les variations de la gravité terrestre avec une précision inégalée, révélant la forme précise du «géoïde», un océan global hypothétique au repos jamais montré jusqu’à présent. La carte reproduite est virtuelle, elle représente la surface de notre planète et sa gravité s’établit de manière égale, hors des influences extérieures (vents, marées, courants marins…) ce qui confère à la Terre une irrégularité, en forme de patate avec des creux et des bosses. Nous voyons donc que la surface des océans est la conséquence de la gravité. Bien que son vol soit terminé, la richesse des données collectées par GOCE continue à être exploitée pour améliorer notre compréhension de la circulation océanique du niveau de la mer, de la dynamique des glaces et de l’intérieur de la Terre.

Le satellite GOCE s’est désintégré dans la haute atmosphère le 11 novembre 2013, sans dommages matériels à l’environnement. le Centre Spatial conclut la fin d’une mission, mais les données récoltées par le satellite poursuivent leur chemin.

La prise en compte de l’océan dans les solutions climatiques

L’océan absorbe près de 25% du CO2 émis chaque année par l’homme. Il contribue majoritairement aux équilibres de l’écosystème planétaire, il est au cœur du système climatique, mais l’augmentation des émissions de CO2, la surexploitation des ressources maritimes, les pollutions, impactent durablement la capacité régulatrice de l’océan et l’ensemble climatique dans son intégralité.

Il est indispensable d’appréhender les éléments pouvant aider à concevoir les enjeux reliant océan et climat. L’information et la sensibilisation de chacun est primordiale et constituera un levier d’action primordial pour mobiliser et influencer les stratégies internationales. L’UNESCO souhaite intégrer l’océan dans les prochaines négociations climatiques de Paris, en 2015. C’est aujourd’hui une obligation pour l’avenir du climat, de l’environnement et pour nos sociétés.

La conférence de 2015, lancée par un groupe d’organisations non gouvernementales et de recherche, aura l’appui de la Commission Océanographique Intergouvernementale de I’UNESCO. Ce sera une structure polyvalente regroupant des organismes scientifiques, des universités, des institutions de recherche, des associations à but non lucratif, des fondations, des centres de science, d’établissements publics et des associations d’entreprises. Elle ambitionne de sensibiliser le public et de prévenir les décideurs de l’importance de l’océan dans l’ensemble climatique. Elle sera le prélude de la 21e Conférence sur le Changement Climatique qui définira la feuille de route permettant à la communauté internationale de répondre aux défis du changement climatique, en encourageant la recherche sur les liens entre l’océan et le climat.

  • Le satellite Goce a cartographié les variations de la gravité terrestre avec une précision inégalée. (ESA)

La science et le climat

«Nous devons repenser radicalement notre façon de coopérer dans le domaine de la science. Aujourd’hui, la coopération scientifique ne doit pas être un luxe et nous convenons tous que des solutions globales aux problèmes les plus pressants concernant l’océan supposent une recherche aussi large que possible», a déclaré Wendy Watson-Wright, Secrétaire exécutive de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO.

Malgré de nombreuses recherches scientifiques, l’océan demeure un inconnu. Aujourd’hui encore, un tiers des espèces marines n’est pas répertorié. Il reste beaucoup à découvrir sur la capacité d’adaptation des espèces marines au changement climatique, la prolifération des microplastiques dans les organismes marins ou encore la résilience des écosystèmes. Mais la science dispose déjà de nombreux éléments pour mesurer l’ampleur des dégradations et la nécessité d’agir. Ainsi des phénomènes tels que la prolifération des méduses qui se produisaient tous les 40 ans en moyenne, au large des côtes japonaises, connaissent désormais une fréquence quasi-annuelle. Les conséquences très concrètes de l’acidification sur le développement des coquillages, notamment des huîtres, sont désormais bien documentées.

Tremblement de terre enregistré par GOCE

Aujourd’hui, le Japon se souvient des 20.000 victimes du séisme du 11 mars 2011 et du tsunami qui ont ravagé la côte nord-est du pays, il y a trois ans. Des études récentes ont révélé que le choc provoqué par ce séisme d’une grande magnitude fut détectable dans l’espace et que le satellite GOCE a enregistré sa trace. Quand GOCE a traversé ce champ d’ondes, ses accéléromètres ont détecté des mouvements verticaux dans l’atmosphère qui entourait le satellite de la même façon que les enregistrements de sismomètres à la surface de la terre. Des modifications ondulatoires de la densité de l’air ont aussi été détectées.

«Les sismologues sont particulièrement intéressés par cette découverte car ils étaient quasiment les seuls scientifiques d’études terrestres qui ne disposaient pas d’instrument dans l’espace directement comparable à ceux utilisés au sol», a précisé Raphaël Garcia de l’institut de recherche en astrophysique et planétologie. «Avec ce nouvel outil, ils peuvent commencer à regarder vers l’espace pour mieux comprendre ce qui se passe sous leurs pieds.» Un grand tremblement de terre ne provoque pas seulement des ondes sismiques à l’intérieur de notre planète, mais il fait aussi vibrer la Terre comme un tambour. Ces vibrations produisent des ondes sonores qui montent dans l’atmosphère. La taille de ces ondes passe de quelques centimètres au sol à plusieurs kilomètres dans l’atmosphère résiduelle située à une altitude comprise entre 200 et 300 kilomètres.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.