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Du haut de la montagne, l’armée chinoise espionne Hong kong

Écrit par Joshua Philipp et Liu Yi, Epoch Times
15.12.2014
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  • L’imagerie satellite diffusée par Digital Globe montre une installation d’espionnage sur le mont Tai Mo à Hong Kong. La station gérée par l’Armée populaire de libération du régime chinois serait utilisée pour espionner les habitants de Hong Kong. (Digital Globe)

L’armée du régime chinois détient une station d’écoute sur le mont Tai Mo de Hong Kong, le point le plus élevé du sud de la Chine, qui serait utilisée pour espionner les habitants de Hong Kong. La station permet probablement à  l’armée chinoise de surveiller les appels téléphoniques, le trafic Wifi et les courriels personnels des habitants de Hong Kong.

Des détails ont été rapportés dans la dernière édition du Kanwa Information Review, un magazine canadien en langue chinoise, qui a interviewé des experts de la sécurité qui avaient examiné les images satellite et voyagé vers  la base.

Selon ce magazine, la taille et la position des installations suggèrent qu’il ne s’agit pas d’une station radar. Elle a un diamètre de 15,54m —plus grand qu’une station radar d’aviation civile régionale ou celle utilisée comme observatoire.

Selon la revue IHS Jane’s, le site couvre une zone de près de 30,5 km². Il possède un dôme géodésique avec un mat d’antenne à proximité. L’imagerie satellite montre trois de ces dômes au total. Il est aussi entouré par des clôtures surmontées de barbelés et équipées de plusieurs caméras de surveillance.  

IHS Jane’s rapporte avoir observé à deux reprises des véhicules militaires chinois se rendant au mont Tai Mo pour approvisionner le site ou relever les équipes: «Il est très probable qu’il s’agisse d’une installation de surveillance électronique et électromagnétique.»

Espionner Hong Kong

Selon le journal Apple Daily de Hong Kong, un bâtiment proche de la station d’écoute est gardé par au moins 50 soldats. Le journal a publié une photo montrant des soldats portant des casques et des uniformes militaires bleus de «style 07» généralement portés par les membres de l’armée de l’air du régime chinois.

Leurs uniformes ne portent pas d’insignes et selon le rapport, les soldats font probablement partie du 3e département de l’armée chinoise assigné au cyber-espionnage. Le 3e département de l’État-major de l’Armée populaire de libération  est le service de renseignements électromagnétiques de l’armée chinoise qui dirige aussi les cyberattaques contre d’autres pays.

Le 3e département est l’un des trois départements de l’armée chinoise assignés au combat par espionnage et techniques de guerre non-conventionnelles. Les deux autres départements, également sous les ordres de l’État-major,  sont le 2e département, spécialisé dans les renseignements humains, et le 4e département, spécialisé dans les renseignements électroniques.

Un site controversé

Les médias de Hong Kong ont rapporté que l’armée chinoise a commencé la construction de la base du mont Tai Mo il y a trois ans. La revue IHS Jane’s affirme que les travaux ont débuté aux alentours de 2010 et que le site est opérationnel depuis trois ans. Les premières images satellite du site sont apparues pour la première fois en 2011.

En juillet, IHS Jane’s rapportait: «Le gouvernement de Hong Kong a admis avoir cédé une parcelle de terrain à l’Armée populaire de libération» qui correspond à l’emplacement  du site. La revue ajoute cependant que «l’existence du site n’a pas été publiquement confirmée».

À Hong Kong, il existe une controverse sur le fait que la base gérée par le régime chinois enfreigne l’Accord sino-britannique de défense terrestre de 1994 concernant les bases militaires.

L’Armée populaire de libération occupe 19 sites militaires à Hong Kong, dont le site du mont Tai Mo.

La station du mont Tai Mo se trouve dans une zone attribuée au gouvernement de Hong Kong qui n’est pas conçue pour un usage militaire. Il semble que le terrain ait été secrètement transféré par les autorités de Hong Kong au régime chinois, qui l’a alors utilisé pour construire des baraquements militaires et une station d’écoute en violation du traité de 1994.

Le journal Apple Daily de Hong Kong a contacté le Bureau de la sécurité de Hong Kong qui s’est refusé à tout commentaire étant donné que la base est liée au secret militaire. L’armée de Hong Kong a aussi refusé de s’exprimer.

Selon IHS Jane’s, l’Armée populaire de libération a également refusé d’expliquer le but du site.

Kenneth Chan, un législateur de Hong Kong, a interrogé Lai Tung-kwok, le secrétaire du Bureau de la sécurité, au sujet de la station, afin de savoir si elle enfreignait la loi de Hong Kong. Lai Tung-kwok a déclaré que le site était destiné aux communications. Il a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une installation militaire et a refusé de faire davantage de commentaires, prétextant qu’il s’agissait de secrets militaires.

Sous surveillance de l’État chinois

Le 3e département du régime chinois gère de nombreuses stations d’écoutes dans toute la Chine.

Une de ces bases se trouve à Kashgar. Cette agglomération la plus occidentale de Chine se trouve dans la région du Xinjiang, qui abrite la minorité ouïgoure. D’autres bases se trouvent au Tibet, près de la frontière indo-chinoise. Le régime chinois a aussi trois stations d’écoute face à Taïwan et sur des îles  contestées dans la mer de Chine méridionale.Ainsi, la station d’écoute à Hong Kong fermerait le cercle de ses opérations de surveillance de toutes les régions chinoises appelant à la démocratie ou à l’indépendance.

Le régime chinois gère de nombreux autres sites de surveillance. Les principaux sont situés près des frontières chinoises, à quelques rares exceptions près.

Parmi les principales stations d’écoute du régime chinois se trouvent les sites de Jilemutu près de la frontière russe, celui d’Erlian près de la frontière mongole, quatre sites près de la frontière vietnamienne, dont celles de Hainan et de Kunming, et deux près de la frontière nord-coréenne.

La station de surveillance du mont Tai Mo à Hong Kong complète les autres moyens utilisés par le régime chinois pour espionner les habitants de Hong Kong.

La société de sécurité Volexitu a découvert récemment ce qu’elle pense être des pirates informatiques des autorités chinoises infectant les sites (Internet) pro-démocratie de Hong Kong.

«C’est comme si quelqu’un tentait d’infecter et de garder un œil sur tous les citoyens défendant la démocratie à Hong Kong», a confié à Epoch Times Steven Adair, PDG de Volexity.

Les attaques sur les sites Internet pro-démocratie à Hong Kong étaient accompagnées d’attaques similaires ciblant les téléphones portables des manifestants pro-démocratie de Hong Kong. L’attaque a été découverte le 30 septembre par des experts de Lacoon Mobile Security qui pensent que le régime chinois utilisent ce moyen pour espionner les résidents de Hong Kong impliqués dans les manifestations.

Certains cas d’espionnage du régime chinois envers les habitants de Hong Kong sont encore plus étranges. En juin 2010, il a été découvert que des «cartes d’inspections et de quarantaine» installées dans le pare-brise de tous les véhicules qui avaient des doubles plaques d’immatriculation Chine-Hong-Kong, contenaient des appareils d’écoute.

Les appareils, obtenus et testés indépendamment par l’Apple Daily, pourraient être utilisés pour épier les conversations.

Version originale: China’s Military Spies on Hong Kong From Mountain Base

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