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Villages Nature, entre tourisme et écologie

Écrit par Sarita Modmesaïb, Epoch Times
15.12.2014
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  • Les jardins suspendus des Villages Nature, au bord de l’Aqualagon. (www.villagesnature.com)

Le Premier ministre Manuel Valls était à Villeneuve-le-Comte en Seine-et-Marne, jeudi dernier, et posait la première pierre du futur «Villages Nature» dont la première tranche sera opérationnelle dès l’été 2016.

Une opération d’intérêt national

Ce complexe «éco-touristique» situé entre deux forêts domaniales de Seine-et-Marne, occupera 180 hectares à seulement quelques kilomètres de Disneyland Paris. Ce sont les groupes EuroDisney et Pierre&Vacances qui sont à l’origine de ce programme de construction. Il comprendra, à terme, quelque 1.200 cottages et 500 appartements disséminés dans un parc forestier où jardins suspendus, commerces et restaurants borderont un parc aquatique couvert de 9.000m2 prolongé par un lagon «à ciel ouvert» de 2500m2…

Tout un programme présenté sur le site www.villagesnature.com comme une «quête d’harmonie entre l’Homme et la Nature et constituant une innovation majeure en matière de tourisme familial durable sur notre continent».

Si Manuel Valls s’est déplacé en personne pour lancer l’opération, classée Opération d’intérêt national (OIN) par le gouvernement, c’est parce que ce projet constitue selon lui, «un exemple de ce qui doit être fait pour concilier l'économie et l'écologie, le développement de nouvelles activités et la protection de la nature».

Destiné à une clientèle européenne qui viendrait compléter la cible des 11 millions de Franciliens pour une attente de 900.000 visiteurs dès 2016, le projet devrait couvrir, d’ici à une petite décennie, quelque 500 hectares pour un coût final de 2 milliards d’euros.

 

En attendant, la première tranche bénéficie d’un financement de 360 millions d’euros et l’État s’est engagé à investir 60 millions d’euros, dévolus prioritairement aux travaux de voirie et d’infrastructures publiques telles que l’amélioration de la desserte de l’A4 et de la gare Chessy du RER A. 

Un projet d’une telle envergure sera source de création d’emplois : «La première phase de Villages Nature, à elle seule, doit permettre la création de 2.000 emplois dans le bâtiment et 1.600 emplois directs pour l'exploitation touristique», a affirmé Gérard Brémond, le président de Pierre&Vacances/Center Parcs.

Comment alors ne pas s’assurer le soutien des élus qui, pour la plupart, semblent suivre d’un bon œil le projet qui sera, au terme de dix ans de préparation et sept enquêtes publiques, porteur de devises et d’emplois. Seul bémol, les écologistes. Selon Mounir Satouri, président des élus EELV d’Ile-de-France, «en période de raréfaction de l’argent public, accompagner des projets portés par des intérêts privés est illogique».

Un projet écologique

Et pourtant, Villages Nature est un programme qui se dit écologique, intégrant une «démarche globale et inédite de tourisme durable, au travers d’un Plan d’Action Durable (PAD) en dix cibles mesurables dans le temps, inspiré de la méthodologie One Planet Living développée par BioRegional et WWF International». En 2013, il a ainsi été retenu par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) pour intégrer le «Partenariat mondial pour le tourisme durable». «Nous espérons tendre vers le zéro carbone, c'est une grande première pour un village d'une telle envergure», s’enthousiasmait Gérard Brémont.

La totalité des besoins en chaleur sera assurée par la géothermie, incluant l’eau chaude des hébergements, mais aussi le lagon, dont certaines parties devraient être chauffées à 30 °C pour le confort des baigneurs, action, là encore, dénoncée par le président EELV d’Ile-de-France. «Faire de la géothermie pour chauffer un lac, c'est stupide», jugeait ainsi M. Satouri.

Les Verts demeurent pourtant les seuls à s’élever contre le projet, confirmant ainsi son exception dans un paysage écologique français dans lequel le barrage de Sivens, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou encore le projet Center Parcs de Grenoble font lever les foules et couler beaucoup d’encre.

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