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Hong Kong: la crise qui divise le Parti

Écrit par Wang Taotong, Epoch Times
04.12.2014
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  • 26 novembre 2014: au cours d’une opération de libération d’un site dans le quartier de Mong Kong, un manifestant tient une pancarte demandant aux autorités d’annuler la décision du Congrès national du peuple sur le suffrage universel à Hong Kong. (C.S. Poon/Epoch Times)

Alors que le gouvernement de Hong Kong continue de repousser les manifestants pro-démocraties des rues, attirant l’attention du monde entier sur le mouvement des parapluies, Pékin s’interroge encore sur la façon de gérer la colère des Hongkongais provoquée par son refus de leur accorder le suffrage universel.

Le 25 novembre le Wall Street Journal citait une source disant que les autorités de Pékin sont en train de discuter comment réagir au mécontentement public à Hong Kong au sujet de la réforme du mode d’élection du prochain chef de l’exécutif.

Le 31 août dernier, une résolution avait été votée par le Comité permanent du Congrès national du peuple, déclarant que les Hongkongais peuvent élire leur dirigeant tant que les candidats sont préalablement choisis par un comité de désignation largement formé par Pékin.

Cette décision avait provoqué une grande colère parmi les citoyens de Hong Kong qui considérait qu’elle les séparait d’un véritable suffrage universel et de la démocratie. Cet événement a provoqué la descente de dizaines de milliers d’étudiants dans les rues dès le 22 septembre et le début du mouvement des parapluies pour la démocratie le 28 septembre. 

Selon le Wall Street Journal, la décision des autorités de Pékin inclurait le réajustement de la composition du comité de désignation du chef de l’exécutif de façon à le rendre plus proche de l’opinion publique. D’un autre côté, la décision doit également s’assurer que Pékin continue de contrôler les élections.

Un Parti divisé

Les deux factions du Parti communiste chinois (PCC), l’une dirigée par l’actuel chef du Parti Xi Jinping et l’autre soutenant l’ancien dirigeant Jiang Zemin, ont délivré des messages opposés sur la façon dont le Parti prévoit de gérer la crise de Hong Kong.

Zhang Dejiang, président du Comité permanent du Congrès national du peuple et membre de la faction fidèle à Jiang Zemin, a annoncé le 16 septembre aux groupes pro-communistes de Hong Kong que ce Comité permanent détient le plus grand pouvoir légal sur la décision concernant Hong Kong. 

Leung Chun-ying, l’actuel chef de l’exécutif de Hong Kong et fidèle de la faction de Jiang Zemin, a déclaré que le dialogue avec les manifestants devrait être maintenu dans le cadre du Congrès national du peuple. En réaction au mouvement des parapluies, il s’est déclaré «volontaire pour organiser un dialogue avec toute personne respectant les dispositions de la Loi fondamentale et la résolution du Congrès national du peuple».

De son côté, Xi Jinping n’a jamais mentionné en public le train de réformes mené par le Congrès national du peuple au sujet de Hong Kong. 

Le 22 septembre, Xi Jinping présidait à Pékin une rencontre de haut rang entre plus de 70 hommes d’affaires de Hong Kong. Dans son discours, il a mentionné qu’il n’y aurait aucune modification du principe «un pays, deux systèmes» qui assure au territoire spécial un haut degré d’indépendance par rapport à la Chine.

Au sujet de ce discours, les médias officiels du Parti n’ont pas mentionné le train de réformes mais ont insisté sur le maintien de l’autorité de la Loi fondamentale et non pas l’autorité du Congrès national du peuple. Cela indique la différence de position entre les deux factions.  

Le 9 novembre, au cours du Sommet de coopération économique de la région Asie pacifique à Pékin, Xi Jinping a rencontré Leung Chun-ying. Xi Jinping a ouvert leur entretien en demandant une compréhension globale et précise du principe «un pays, deux systèmes» et de la Loi fondamentale afin de soutenir le développement de la démocratie à Hong Kong dans le cadre du système légal.

Lors des discours publics de Xi Jinping et dans les articles de la presse officielle du Parti, il n’a jamais été fait mention des réformes ni du Livre blanc concocté  plus tôt dans l’année par la faction de Jiang Zemin qui déclarait dans les grandes lignes que Hong Kong bénéficie uniquement du pouvoir que veut bien lui accorder Pékin. 

Le Congrès national du peuple est progressivement devenu une structure opposée à Xi Jinping. Le 30 septembre, Li Shenming, directeur adjoint du Comité permanent du Congrès national du peuple, publiait un article dans le Quotidien du peuple, le journal officiel du Parti, contenant une menace implicite adressée à Xi Jinping. Dans son article, Li Shenming citait l’ancien dirigeant du Parti Mao Zedong: «Notre président ne peut pas dissoudre le Congrès national du peuple. Par contre, le Congrès national du peuple peut démettre le président de ses fonctions.»

Selon des sources internes au Parti, Zhang Dejiang avait l’intention de renforcer le pouvoir du Congrès et outrepasser le pouvoir de Xi Jinping pour perturber la situation de Hong Kong en ayant recours à la résolution du 31 août.

Selon ces mêmes sources, Xi Jinping possède presque tout le contrôle sur l’armée depuis la quatrième Session plénière du Parti en octobre dernier. Il est probable, une fois qu’il contrôlera entièrement le Comité central de l’armée, qu’il s’attaquera à Zhang Dejiang.

Est-ce de la peur?

Selon Shi Cangshan, spécialiste de la Chine basé à Washington, l’administration de Xi Jinping n’a apparemment pas touché à la résolution du Congrès et n’a pas ordonné la démission de Leung Chun-ying comme le souhaitent les citoyens de Hong Kong. Selon certaines sources, Xi Jinping pourrait étendre la composition du comité de désignation, ce qui pourrait dans les faits changer la résolution du Congrès.

Selon l’analyse de Shi Cangshan, le Parti est effrayé de voir que la lutte pour la démocratie à Hong Kong a créé un obstacle au sein du Parti. De plus, les citoyens de Chine continentale soutiennent le mouvement des parapluies et continuent de s’exprimer en sa faveur, ce qui représente une gifle pour le Parti.

Le PCC a en fait été forcé au compromis. Selon Shi Cangshan, les grandes lignes politiques du pays pourraient en être rapidement affectées.

Toujours selon lui, la faction de Jiang Zemin est en train de jouer sa vie contre la faction de Xi Jinping. Ce dernier pourrait terminer de dissoudre la faction de Jiang Zemin en ayant recours à l’armée.

Version originale: Beijing Struggles to Reach a Decision About Hong Kong

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.