Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Édito

Histoires d’avions

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
08.12.2014
| A-/A+
  • L’ambassadeur russe en Inde a déclaré que les avions Sukhoi pourraient écraser les Rafales «comme des moustiques.» (Aleksandr Markin, Russavia /Wikimedia)

L’actualité est un aéroport d’où des avions décollent, charrient bagages et gens, atterrissent ou pas; les yeux fixés sur les panneaux d’affichage nous, passagers en partance, lecteurs en recherche de sens, voyons les destinations se croiser, des histoires défiler. Chaque nouvelle information quitte le sol avec son dégagement de kérosène brûlé, laisse dans nos cieux sa trace profonde ou légère, mène ses passagers vers une meilleure compréhension du monde parfois, vers des vérités faciles plus souvent.

Dans cet aéroport ont circulé, pour notre petite France et pour la semaine qui vient d’égrener ses journées courtes, quelques histoires d’avions.  D’abord celle du Rafale de Dassault Aviations, qui va enfin trouver en Inde son premier acheteur étranger – nous dit la presse française, mais pas la presse étrangère. La prudence reste de rigueur après les envolées de joie de 2013, quand Dassault avait cru décrocher le marché brésilien avant de se faire coiffer sur le poteau par les sobres suédois de Saab. Si le succès semble possible en Inde et qu’on veut croire qu’il sera annoncé avant le mois de mars prochain, les négociations ont ralenti à un point suffisamment inquiétant pour que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian intervienne en personne. La Russie avec ses Sukhoi et le Royaume-Uni avec Eurofighter restent en embuscade et ne se privent pas d’un intense lobbying pour mettre fin à la période de négociation exclusive décrochée par Dassault.

Autre histoire aéronautique, celle du jet privé de la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, qui aurait failli s’écraser à son arrivée à l’aéroport de Lyon le 2 décembre.  Le président Hollande suivait en direct depuis l’Élysée le déroulé de l’incident, offrant une merveilleuse accroche pour que les magazines people et la presse quotidienne y trouvent un «sens de l’info» d’un genre à la mode. Aucune interrogation par contre sur le fait qu’une ministre – de l’Écologie – utilise un jet privé pour se rendre à un salon des professionnels de l’environnement. Madame Royal avait commencé, le matin, par l’inauguration d’une usine d’éoliennes à Saint-Nazaire. Le voyage en train jusqu’à Lyon n’était donc pas faisable en moins de 5 heures.  Mais, sans vouloir être donneur de leçons, la sobriété, financière et en production de CO2, aurait pu inspirer à la ministre une idée qui lui aurait épargné une grosse frayeur tout en matérialisant son discours écologique: donner l’exemple au monde des voyageurs d’affaires en préférant un message télédiffusé à une présence physique sur le salon.

Dernière histoire d’avion, peut-être pas totalement déconnectée de la première, celle de l’Airbus présidentiel qui a, par hasard, déposé François Hollande à Moscou samedi 6 décembre pour lancer un «ça va, Vladimir?» en tapant sur l’épaule du président russe. Important coup diplomatique censé positionner la France au centre du jeu dans le dossier ukrainien, la visite porte en filigrane l’acceptation à venir d’une sécession de la partie la plus orientale de l’Ukraine – comprenant les villes de Donetsk et Luhansk. L’apaisement en marche – l’Ukraine ne perdrait «que» 8 à 10% de son territoire –  doit permettre la livraison des navires Mistral et la mise en veilleuse de l’ambassadeur russe en Inde, qui déclarait plus tôt dans la semaine que les avions Sukhoi pourraient écraser les Rafales «comme des moustiques.»

Les avions de l’information laissent dans notre ciel des traces aux formes étranges, qui parfois pourraient presque nous cacher le soleil, si on n’essayait pas de les regarder de haut.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.