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Electricité: le géant allemand E.ON se recentre sur les énergies renouvelables

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
09.12.2014
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  • Johannes Teyssen, Pdg d’E.ON à la conférence de presse le 2 décembre 2014 à Berlin. (Sean Gallup/Getty Images)

Coup de tonnerre lundi 1er décembre dans le monde de l’électricité: E.ON, le numéro un allemand du secteur basé à Düsseldorf annonce qu’il se scinde en deux entreprises, crée une nouvelle entité pour y regrouper l’ensemble de ses centrales nucléaires et thermiques ainsi que le négoce de gaz et l’exploration, et conserve les énergies renouvelables, les réseaux et les services énergétiques. Dans un communiqué de presse, le groupe se dit «convaincu qu'il s'agit de la réponse nécessaire à des marchés de l'énergie en plein changement, à l'innovation technique et aux attentes plus hétérogènes de nos clients via un départ à zéro».


Une scission rendue nécessaire par la transition énergétique allemande

La raison majeure pour laquelle le groupe a pris cette décision historique est liée à la chute spectaculaire de sa capitalisation boursière en six ans, qui est tombée à 29 milliards d’euros alors qu’elle était de 100 milliards en 2008, pour un chiffre d’affaires de 122 milliards d’euros. Face à une dépréciation d’actifs de 4,5 milliards d’euros et à une perspective de pertes en 2014, ce alors que sa dette atteint déjà 31 milliards, le groupe E.On s’est retrouvé contraint de procéder rapidement à une restructuration majeure.

D’autres électriciens allemands comme RWE, EnBV ou Vattenfall, pourraient bientôt connaître une situation similaire à E.ON. Les producteurs d’électricité en Allemagne sont en effet confrontés à une transition énergétique sans précédent: les énergies éolienne et photovoltaïque, qui bénéficient en Allemagne d’un important soutien à leur développement, sont devenues prioritaires pour le pays depuis la catastrophe de Fukushima en 2011 et l’annonce de la fermeture du parc nucléaire allemand d’ici à 2022. Actuellement, les énergies renouvelables représentent déjà près de 30% de la production électrique en Allemagne et cette proportion est amenée à croitre. En effet, en l’espace de quelques années, les progrès importants dans l’énergie solaire ont fortement fait chuter les coûts de production de l’électricité photovoltaïque, au point qu’elle concurrence sérieusement l’électricité produite à partir d’énergies fossiles. Les centrales thermiques qui ne fonctionnent plus à plein régime se retrouvent en surcapacité et donc déficitaires.

Contrairement à ce que certains lobbys pro nucléaires se plaisent à dire pour retarder la transition énergétique en France, celle-ci est réellement à l’œuvre en Allemagne et l’exemple à suivre se situe à l’est du Rhin. Comme le résume le Pdg d’E.ON Johannes Teyssen, «le secteur de l’énergie classique et celui du renouvelable sont désormais deux mondes qu’on ne peut plus tenir ensemble».

Une scission approuvée par le personnel et par la bourse

Dans le cadre de cette scission, le groupe va céder pour 2,5 milliards d’euros ses activités espagnoles et portugaises à un consortium piloté par le groupe australien Macquarie et Wren House Infrastructure Management, une filiale du fonds d’investissement du Koweït. E.ON réfléchit également à la vente de sa filiale italienne et de ses activités d’exploration production en mer du nord. Johannes Teyssen a enfin précisé que les provisions pour fermeture des centrales nucléaires seront entièrement transférées à la future entité issue de la scission, et que celle-ci présenterait un excédent brut d’exploitation (EBITDA) de près de 4 milliards d’euros sur la base des résultats 2013.

Côté effectifs, la scission devrait se faire sans licenciement, E.ON conservant 42 000 employés et en transférant 20 000 dans la nouvelle entreprise. Les actionnaires actuels conserveront la majorité des parts de cette nouvelle entité, E.ON en conservera une part et le reste sera par ailleurs distribué en bourse d’ici à 2016. Les représentants des salariés au conseil de surveillance d’E.ON ont voté pour l’opération et la bourse l’a saluée avec une progression du titre de 4% le lendemain.

Les autres groupes allemands de l’électricité ou d’autres entreprises du secteur comme le français GDF Suez, l’italien Enel ou l’espagnol Iberdrola ont en effet une très basse capitalisation boursière et pourraient être tentées de suivre la voie ouverte par E.ON pour rassurer les marchés.  

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