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Pyongyang menace d’annuler les réunions des familles

Écrit par Chris Jasurek, Epoch Times
10.02.2014
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  • Les délégations sud (à droite) et nord-coréenne se sont rencontrées le 5 février 2014 en Corée du Nord pour discuter des prochaines réunions des familles.(South Korean Unification Ministry via Getty Images)

SÉOUL – La Corée du Nord a menacé la semaine dernière d’annuler les réunions entre les familles séparées par la guerre de Corée en raison des prochains exercices militaires conjoints des États-Unis et de la Corée du Sud. Pyongyang a également accusé Washington d’attiser les tensions en envoyant des bombardiers B-52, pouvant transporter des charges nucléaires, près de la péninsule coréenne.

Cette décision est survenue seulement un jour après que les deux Corées se sont entendues sur des dates pour la tenue des réunions chargées d’émotions. Ce genre de volte-face de Pyongyang est courant, selon les analystes, alors qu’elle a l’habitude d’accorder en principe des choses recherchées par Séoul pour ensuite se retirer jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle veut. Dans le cas actuel, le Nord veut protester contre la tenue des exercices militaires majeurs des États-Unis et de la Corée du Sud qui ont un effet très négatif sur le budget du pays appauvri.

Les rivaux coréens avaient décidé le 5 février de reprendre les réunions des familles du 20 au 25 février, elles qui n’ont pas eu lieu depuis 2010. Avant l’entente, plusieurs à Séoul doutaient que la Corée du Nord allait permettre les réunions en raison de sa colère au sujet des exercices militaires annuels devant avoir lieu plus tard en février. Pyongyang affirme que les exercices sont une préparation à la guerre et elle est extrêmement sensible à la présence de bombardiers nucléaires américains dans la région. Séoul et Washington affirment que les exercices ont un caractère uniquement défensif.

Le 6 février, la puissante Commission nationale de défense du Nord a averti que les réunions allaient être annulées si Séoul va de l’avant avec les exercices et si elle continue de diffamer le dirigeant Kim Jong-un.

«Ce serait absurde de tenir des réunions des familles séparées à cause de la guerre alors que des exercices de guerre nucléaire extrêmement dangereux ont lieu», a déclaré un porte-parole de la commission dans une déclaration reproduite par l’agence officielle de presse nord-coréenne.

La déclaration affirme que des bombardiers B-52 américains ont pratiqué des frappes nucléaires contre le Nord le 5 février alors que les deux Corées discutaient les réunions des familles.

Le Commandement Pacifique américain n’a pas confirmé les allégations du Nord, mais il a indiqué qu’il maintient une présence de bombardiers stratégiques dans la région depuis plus d’une décennie. Le ministère de la Défense sud-coréen n’a pas voulu commenter sur des reportages dans les médias citant des responsables militaires non identifiés affirmant qu’il y avait eu un vol d’entraînement d’un seul B-52.

Malgré les menaces du Nord, le Sud a indiqué que les exercices allaient avoir lieu comme prévu.

  • La délégation sud-coréenne a traversé la frontière du Nord le 5 février 2014 pour discuter des réunions des familles. (South Korean Unification Ministry via Getty Images)

Lim Eul-chul, un spécialiste de la Corée du Nord à l’Université Kyungnam en Corée du Sud, affirme qu’il semble que le Nord augmente la pression afin que le Sud conduise les exercices sans fanfare ni trompette. Les analystes estiment que ces exercices représentent un fardeau économique pour la Corée du Nord, puisqu’elle doit souvent répondre en mobilisant ses troupes et en conduisant des exercices supplémentaires.

La Corée du Nord est habituée à faire des provocations et à annuler des accords de coopération avec le Sud pour protester contre les exercices annuels. L’année dernière, Pyongyang a proféré des menaces pratiquement chaque jour durant les exercices. Elle a également annulé les réunions familiales en septembre dernier après avoir accusé Séoul de se préparer pour des exercices militaires et autres gestes hostiles.

La Corée du Nord a approuvé le mois dernier la reprise du programme de réunions, après une série de gestes de conciliation. Les analystes affirment que le Nord doit améliorer ses relations avec le Sud pour attirer l’aide et les investissements étrangers et qu’il est peu probable qu’elle donne suite à ses menaces d’annuler les réunions.

La péninsule coréenne est officiellement encore en guerre, puisque la guerre de Corée (1950-1953) s’est terminée par un cessez-le-feu et non un traité de paix. Environ 28 500 soldats américains sont présents en Corée du Sud pour renforcer le dispositif militaire sud-coréen et dissuader le Nord.

Les citoyens ordinaires dans les deux Corées n’ont pas le droit d’échanger des appels téléphoniques, lettres ou courriels. Environ 22 000 Coréens ont eu de brèves réunions familiales – 18 000 en personne et les autres par vidéo – durant les périodes de détente, mais aucun n’a eu la chance de rencontrer ses proches une deuxième fois.

«Je sympathise avec les familles qui attendent impatiemment les réunions», affirme Kwon Joon-young, un étudiant universitaire de 22 ans dans le Sud. «J’espère que la Corée du Nord va cesser ses comportements enfantins et réaliser que cette question n’a rien à voir avec les exercices militaires.»

Version originale : North Korea Could Cancel Reunions of Divided Families

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