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Sculpter son amour

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
11.02.2014
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  • Une rose sculptée dans un légume-racine? Quelle manière originale de déclarer son amour pour l’être aimé à la Saint-Valentin! (Gracieuseté de Lena Guézennec)

Acheter une rose pour la Saint-Valentin est un acte d’amour; cependant, il n’est pas très original. Si on prend en considération l’impact d’un tel geste sur l’environnement, il y a de quoi hésiter à le poser. Alors, pourquoi ne pas sculpter soi-même une rose dans une racine bien locale?

«J’aime vraiment recevoir des roses à la Saint-Valentin, mais comme mon principe éthique me dit qu’il ne faut pas encourager ce commerce-là, ça me frustre. Je trouve qu’il n’y avait pas d’autres alternatives. Si j’ai envie d’une rose à la Saint-Valentin, à part les roses coupées, il n’y a pas grand-chose que je peux avoir», constate Lena Guézennec, qui s’intéresse aux différentes manières d’utiliser les légumes, et plus particulièrement les légumes-racines.

En effet, la grande majorité des roses disponibles sur le marché nord-américain provient de l’Équateur ou de la Colombie. Elles poussent à grand renfort de pesticides dans d’immenses serres en plastique qui ont pris la place des petites fermes traditionnelles. Les fleurs coupées voyagent ensuite environ 5000 km dans des camions réfrigérés. Au Québec, même si on avait la possibilité d’acheter des roses locales, sans pesticides, il faudrait les cultiver dans des serres chauffées pour arriver à en avoir au mois de février pour la Saint-Valentin.

Lena Guézennec a décidé de sculpter des roses comestibles dans des légumes locaux et biologiques. Elle a suivi une formation de plusieurs semaines l’hiver dernier pour apprendre à sculpter, par exemple, des fleurs dans les melons d’eau, des colibris dans les taros et des roses dans les betteraves.

La démarche de l’artiste légumière s’inscrit dans la lignée de ses études au Centre de textile contemporain de Montréal, où son projet de fin d’études l’a amenée en 2010 à créer des fibres textiles à partir de légumes-racines. Selon la créatrice, les légumes-racines sont très intéressants au Québec puisqu’ils se conservent tout l’hiver, nous permettant de manger des aliments locaux. «Le fait de les travailler, c’est aussi les valoriser sous un différent plan, que ce soit avec les textiles ou avec la sculpture de rose.»

«En tant qu’artiste, il faut penser à l’impact de ce qu’on fait sur notre environnement.» C’est pour cela que Mme Guézennec a baptisé ses roses PO-éthiques (le «PO» de politique avec l’éthique).

Elle a donc créé un atelier en partenariat avec des fermes biologiques locales, en fonction des légumes qui étaient disponibles à cette époque de l’année : «L’année dernière, j’ai fait un atelier le 14 février pour amener les gens à faire leur propre rose qu’ils allaient offrir.»

En combien de temps peut-on réaliser une telle œuvre d’art? Chacune des personnes participant à l’atelier a fait sa création en 1 h 30, mais l’artiste reconnaît que c’était un peu juste en temps. Tous les résultats étaient beaux, même si certains n’avaient pas la même finesse. «Ça dépend de ton légume, ça dépend de ton équipement et ça dépend de ta dextérité.» Elle-même, avec l’expérience et une bonne dextérité naturelle, sculpte maintenant une telle rose en moins de 10 minutes. «Plus tu en fais, plus ça devient magique.»

«À travers la rose, tu offres un cadeau, et le fait de sculpter la rose que tu vas offrir, c’est comme si tu passais déjà un moment avec la personne à qui tu vas l’offrir», remarque la créatrice passionnée. Il s’agit d’un cadeau personnalisé qui n’a rien à voir avec quelque chose d’acheté rapidement en sortant du bureau. L’amour vaut bien que l’on passe un peu de temps pour surprendre l’être aimé!

  • Les roses sculptées dans des légumes-racines locaux et biologiques ont un faible impact sur l’environnement, en plus d’être bonnes à la consommation. (Gracieuseté de Lena Guézennec)


Les légumes qui peuvent être utilisés sont variés et font partie de la grande famille des légumes-racines : carottes, radis red meat, betteraves, daikon, navets, rabioles, etc. «Il y a la possibilité de les teindre. J’en ai fait avec des navets ou avec des rabioles blanches, et après tu viens juste teindre le haut des pétales avec un petit rosé, ou bien tu viens juste teindre la base avec du jus de betterave, du curcuma…»

Ensuite, on peut manger la rose telle quelle, ou encore la cuire. «J’aime bien amener de l’attention dans l’assiette, amener une autre manière de regarder ce que tu as dans ton plat et de prendre le temps de le regarder avant de manger.» D’autant plus que lorsque l’on arrive au mois de février ceux qui mangent beaucoup de légumes-racines peuvent commencer à manquer d’idées pour les apprêter de manière originale : les sculpter permet de «leur redonner une nouvelle peau et les rendre un peu plus sexy.»

L’artiste légumière ne manque pas d’idées pour développer les sculptures de roses. Elle pourrait en vendre, donner plus d’ateliers pour enseigner comment les sculpter. Elle aimerait faire des petits pots de roses lactofermentées à offrir à la Saint-Valentin : elle a déjà fait des essais avec des toutes petites roses sculptées dans des carottes. «Je vois tellement de potentiel, tellement d’idées là-dessus.» C’est seulement le temps qui lui manque pour développer tous ces projets. En attendant, elle espère que d’autres initiatives aussi originales que la sienne pourront naître et offrir de plus en plus d’alternatives à ceux qui, comme elle, refusent d’encourager l’industrie des roses et préfèrent valoriser la culture locale.

Si vous êtes intéressé par un atelier de sculpture de roses, Lena Guézennec peut en organiser avant le 12 février ou encore aux alentours de la fête des mères. Contactez-la : lenazennec@gmail.com

 

 

 

   

 

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