Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Le film Lego

Adopter en bloc

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
12.02.2014
| A-/A+
  • Le personnage de Wildstyle (voix d’Elizabeth Banks) est la copine de Batman (voix de Will Arnett). (Warner Bros)

Le duo de réalisateurs Phil Lord et Christopher Miller, ayant coréalisé les comédies 21 Jump Street, Cloudy with a Chance of Meatballs et Cloudy with a Chance of Meatballs 2, ont été mandatés pour conduire l’expérience du jeu de blocs Lego à son apogée : Le film Lego. Ce dernier se veut beaucoup plus accompli, en ce qui concerne la qualité d’animation, que les différentes séquences que l’on trouve à l’intérieur des populaires jeux vidéo Lego mettant en vedette les franchises de renom planétaire telles que Star Wars, Harry Potter, Batman, Lord of the Rings, etc.

Emmet (voix de Chris Pratt) est un personnage ordinaire de construction Lego, joyeusement servile et naïf. Dérogeant un tantinet des règles strictes et, en apparence, libérales de son monde, il devient malgré lui celui qui détient les rares talents qui lui permettront de sauver le monde et de mettre un terme au plan tyrannique de Lord Business (Will Ferrell).

L’humour absurde s’y retrouve mur à mur ou devrais-je dire qu’il est gonflé à «bloc» comme il s’agit d’un film Lego. Cela s’ajoute au fait que l’image, la plupart du temps, est hyper saturée par une foule d’éléments visuels et d’action qui dynamise le tout. C’est comme si les créateurs n’avaient pas pu s’empêcher de montrer le plus possible leur savoir-faire dans chaque séquence à une vitesse démesurée. Cela fait en sorte qu’on perd le point central plus d’une fois. Parfois, ce sont de bonnes blagues qui peuvent nous passer sous le nez. Chose certaine, les réalisateurs ont réussi à faire un film où il est pratiquement impossible de ne pas rire ou de s’ennuyer.

Chris Pratt (Her, Parks and Recreation) a fait un travail remarquable pour livrer tous les tumultes de la vie d’Emmet. La voix de Liam Neeson (Taken, Schindler's List) polarise l’attention sur son personnage de mauvais policier qui lutte contre sa personnalité sans malice. Les voix de Jonah Hill (The Wolf of Wall Street, Moneyball) et de Channing Tatum (White House Down, Magic Mike), respectivement dans les rôles de Green Lantern et de Superman, passent presque inaperçues, tout comme la présence de leur personnage dans le film. Il est étonnant que les scénaristes aient altéré la valeur de ces icônes de superhéros en leur donnant quelques répliques quelconques. Ils auraient mieux fait de ne pas les intégrer au projet. On reconnaît et suit avec toujours autant de plaisir la voix de Morgan Freeman (Last Vegas, The Shawshank Redemption) dans le rôle du sage Vitruvius. Ce dernier narrera prochainement le film documentaire IMAX Island of Lemurs : Madagascar.

L’intégration de Batman dans l’aventure d’Emmet passe bien comme il s’agit d’une caricature délicieusement ridicule de lui-même, en plus d’être dépourvu de tout sérieux que l’on attribue d’habitude au héros masqué connu de tous. Avec la voix de Will Arnett (Despicable Me, Ratatouille), il sert davantage le côté désopilant de l’œuvre qu’il ne centralise l’intérêt.

  • L’inévitable destin favorisera les rapprochements entre Emmet (voix de Chris Pratt) et Wildstyle (voix d’Elizabeth Banks), à travers bien des péripéties. (Warner Bros)

Will Ferrell (Anchorman, Step Brothers) assure en prêtant ses cordes vocales au méchant appelé Lord Business. Son apparition en tant qu’humain vers la fin du film n’est toutefois ni drôle ni convaincante. Bien que cette idée de montrer que l’univers Lego est en fait un sous-univers contrôlé par les humains arrive à un bon moment dans le film, il n’en demeure pas moins que cette trouvaille est faiblement exploitée. Toute la finale fait perdre une partie de l’essence du film, alors que l’entrée dans le monde Lego était si énergisante.

Les références culturelles et historiques pullulent. La critique du «Big Brother» est peut-être un peu plus audacieuse, mais tout aussi appropriée que celle dépeinte dans l’adaptation cinématographique de l’histoire de Dr Seuss, The Lorax. Le scénario, où se trouve une certaine prophétie, s’entremêle quelque peu en fin de parcours, voulant rendre le message du film impérativement universel.

Le mélange d’animation par ordinateur et celle appelée «image par image» donne un résultat à la fois fluide et laisse place à des contrastes loufoques. Le 3D, requérant des lunettes magiques fournies à l’entrée du cinéma, n’est pas particulièrement frappant à comparer à d’autres films d’animation qui ont fait appel à cette technologie. On en a déjà plein la vue.

Évidemment, il s’agit d’une publicité gargantuesque pour les jouets Lego. La caméra fait parfois des gros plans où l’on voit distinctement les quatre lettres sur les pièces qui composent le monde de plastique sympathique et toxicomanogène pour certains enfants. Les clins d’œil bien trouvés comme l’utilisation des instructions que l’on retrouve dans les boîtes de blocs Lego ou encore les différents mondes que le géant du jouet a pu «conquérir» avec les décennies déroulent continuellement devant nos yeux. Pour un adulte qui a eu peu ou qui n’a jamais eu d’intérêt pour la chose, c’est drôle, mais le désir de consommer qui naît rapidement chez l’enfant pendant le film est inquiétant.

 

 

 

   

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.