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L’île de Korčula, un coin de paradis en Croatie

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
25.02.2014
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Les collines vert éclatant de senteurs de Korčula plongent dans des criques rocheuses échancrées sur des eaux transparentes. Difficile de résister au charme sauvage de ses petits ports naturels sans oublier la beauté intemporelle de la vieille ville de Korčula où le temps semble s’être définitivement arrêté à l’époque vénitienne.

  • Les ruines du palais de Dioclétien, construit entre la fin du IIIe siècle et le début du IVe, subsistent dans toute la ville. (Charles Mahaux)

Deux heures déjà que le traversier navigue dans l’archipel dalmate, creusant un sillon d’écume dans les eaux bleu foncé de la mer Adriatique, glissant dans un labyrinthe de chenaux naturels entre des îlots et des rochers qui chavirent l’horizon. Soudain, au détour d’un gros mamelon couvert de pins surgit Vela Luka au fond d’une large baie cintrée par une ligne ocre de maisons basses chapeautées de toits de tuiles rouges. Le port ne tarde pas à s’habiller de rose dans la douceur du soir qui tombe. La brise balaie la côte et des effluves de pins envahissent le pont du traversier.

D’ouest en est, d’une ville à l’autre

Vela Luka, la plus grande ville de l’île, n’en reste pas moins une petite bourgade paisible qui invite à flâner sur ses quais où se balancent doucement voiliers de plaisanciers et barques de pêcheurs. On peut aussi emprunter le Blue Path, le chemin bleu qui grimpe en surplombant la petite ville vers une grotte étonnante. Elle abrite un site archéologique unique en Europe, car il offre sur plusieurs strates un cliché de la vie méditerranéenne durant les 20 000 dernières années. La balade entre les oliveraies enserrées dans des lopins de terre dessinés par des murs de pierre sèche découvre des paysages superbes sur la baie de Vela Luka et son littoral découpé, léché par les eaux d’un bleu intense de la mer Adriatique.

Quelque 50 kilomètres plus loin, à l’autre extrémité de l’île, la citadelle de Korčula, enfermée dans les vestiges de ses remparts, fend l’Adriatique telle la proue d’un navire. Quatre siècles de domination vénitienne ont façonné son visage. Une cathédrale qui porte le nom de Saint-Marc, à l’image de Venise, une place du même nom, des armoiries ou encore des statues de lions, des passerelles jetées au-dessus des ruelles, des balcons ouvragés, autant de détails qui racontent la mainmise de la Cité des Doges. 

  • À quelques encablures de Vela Luka, la petite île de Proizd s’est convertie en lieu de rendez-vous pour les escapades d’un jour plages, baignades et promenades dans la pinède. (Charles Mahaux)

Quand on enjambe le petit pont qui marque l’entrée de la ville, on se sent happé par l’histoire de ces habitants qui vivent dans de hautes maisons de pierres, agglutinées les unes sur les autres le long d’une rue principale qui traverse la péninsule de bout en bout. De part et d’autre s’engagent d’étroites venelles qui mènent aux murailles. Un plan subtil en arête de poisson imaginé au XIIIe siècle protège d’un côté les habitants du vent du nord tout en leur offrant de l’autre côté la fraîcheur des brises d’été. Courbes à l’est, les venelles cassent la progression du vent; rectilignes à l’ouest, elles laissent pénétrer un vent doux. On ne se lasse pas de flâner dans le lacis des ruelles moyenâgeuses. Aujourd’hui, elles résonnent du cri des enfants qui jouent à cache-cache ou des commerçants qui s’interpellent d’une boutique à l’autre, d’une fenêtre à l’autre. La promenade le long des remparts est envahie par des terrasses de cafés et de restaurants qui invitent à de longues soirées, le regard perdu vers les îlots qui semblent bondir au large, là où l’horizon vire au violet à force d’être bleu

Ode à une vie paisible

D’un bout à l’autre, l’île collectionne de délicieux villages accrochés à flanc de collines au cœur de petits champs ceints de murs de pierre sèche, ou encore elle offre des petits ports blottis au sein de baies paisibles. On y déniche de pittoresques échoppes et des bars avec terrasses où se retrouvent les pêcheurs et les vignerons. Que ce soit à Lumbarda, à Zavalatica ou encore à Brna, des maisons basses et fleuries s’éparpillent sur les pentes des coteaux et le long de la mer. Partout, les habitants proposent des chambres et plus souvent des appartements à louer. On se sent alors comme chez soi, à la maison, et on peut s’adonner avec délectation aux joies de la baignade et de la plongée en apnée dans une eau limpide avec la sensation exquise d’avoir la plage rien que pour soi.

  • La balade par le chemin bleu est la seule qui permet de gagner les hauteurs pour découvrir une superbe vue sur Vela Luka et sa baie. (Charles Mahaux)

Ensuite, plus tard dans l’après-midi, quand la chaleur décline, il faut grimper dans l’intérieur des terres. S’égarer dans des villages typiques  : Blato et sa longue promenade embaumée de tilleuls en fleurs, Smokvica et sa loggia du XVIIe si fraîche en été, Pupnat, le plus ancien village de l’île. S’étourdir aux cépages de ces terres calcaires et généreuses qui produisent un vin blanc sec unique, le Pošip, qui s’accompagne si bien de filets d’anchois marinés à l’huile d’olive du pays. C’est que, à Korčula, tout le monde est cultivateur et partout les oliviers et les ceps de vigne témoignent du même combat contre les pierres qui autrefois envahissaient le terrain. Aujourd’hui, les murets dodus de grosses pierres blanches qui ceinturent les parcelles rappellent qu’avant de cultiver la terre, il a fallu déplacer des centaines de cailloux.

L’île de Korčula affiche un modèle de persévérance en matière de métiers et de savoir-faire. Ici, on exploite la vigne, on presse les olives et on taille la pierre depuis toujours. Chaque famille possède son lopin de terre dans l’arrière-pays et une barque sur la côte pour pêcher le poisson quand les besoins de la consommation familiale l’exigent. Les techniques semblent n’avoir guère changé, il suffit de visiter le musée de l’Huile d’olive à Vela Luka ou encore le musée ethnique de Blato pour comprendre la vie quotidienne de ces insulaires qui, à certains égards, raconte celle de nos arrière-grands-parents quand ceux-ci vivaient encore du revenu du travail de la ferme.

Lastovo, une perle de l’Adriatique

Si vous rêvez de vous immerger au bout du monde, alors choisissez de passer au moins deux nuits à Lastovo, la plus méridionale des îles dalmates, à une quinzaine de kilomètres de Korčula. Autrefois coupée du monde et déclarée zone interdite quand l’armée yougoslave y avait installé une base navale, elle a conservé intacte sa pureté originelle grâce à cet isolement forcé. À peine 800 habitants y vivent, disséminés entre la côte et la capitale qui n’est qu’un gros village perché au cœur de l’île, à l’abri du regard des bateaux qui sillonnent la Méditerranée. La culture des vignes, des oliviers et des agrumes, la pêche et l’accueil des touristes dans les maisons d’hôtes, voilà les ressources des îliens dont la plupart vivent en autarcie.

Adossée à une colline, Lastovo capitale s’ouvre en amphithéâtre au-dessus des vignobles. Les venelles en escalier sont si étroites qu’il est plus aisé d’y circuler à pied ou à dos d’âne qu’en voiture. Toutes s’élancent vers le cœur du village, toujours plus haut, vers une place ombragée où chaises longues, tables et fauteuils tendent les bras à ceux qui se sont perdus dans ce village aux pentes abruptes. La place est bordée par la loggia municipale et l’église Saint-Côme et Saint-Damien, étincelante de blancheur saline. La plupart des maisons de pierres sont surmontées de curieuses cheminées. Hautes et rondes, tels des minarets, les fumari chapeautent des toits de tuiles rondes et leur taille, tout comme leur design, serait, dit-on, à la hauteur de la richesse du propriétaire.

L’île multiplie les criques nichées dans ses côtes échancrées. Parfois, on y trouve une auberge bienvenue pour s’y désaltérer ou y déguster une assiette de grosses crevettes ou de langoustines fraîches du jour. Les plaisanciers ne s’y trompent pas, ils aiment à s’ancrer dans la baie ou mieux encore à se poser au pied de la terrasse des auberges. Tout y est encore gratuit, il suffit de s’offrir un repas sur place. Charme indicible d’une soirée douce et conviviale, bercée par le clapotis des vagues qui s’écrasent sur les coques.

Split, l’impériale

Le retour vers le continent mène à Split, et l’arrivée en bateau permet de découvrir la cité d’un seul regard. Appuyée à un arrière-pays aride et montagneux, Split apparaît comme un rêve rose et lumineux. Au premier plan s’étire la Riva, son front de mer ombragé par une allée de palmiers et bordé de terrasses des grands hôtels et autres restaurants. À l’arrière surgit la vieille ville dont le cœur est un prodigieux palais romain entièrement conçu à la fin du IIe siècle par l’empereur Dioclétien, un passionné d’architecture.

«Construisez pour l’éternité», avait-il exigé. Il y vécut à peine huit ans jusqu’à sa mort en l’an 313, mais le palais est toujours là. Après la mort de l’empereur, le palais cerné de remparts est envahi par les habitants de villages proches qui cherchent à se protéger des invasions slaves. Ils s’y installent peu à peu, en perçant des fenêtres, en étageant les hautes salles, en investissant les cours, les vestibules et les chambres. Au fil des siècles, la démarche reste la même, les époques et les styles s’enchevêtrent dessinant un incroyable capharnaüm architectural qui trouble le visiteur tout en le séduisant.

Split n’est pas un musée que l’on parcourt, c’est une ville dynamique qui garde sa vitalité durant toute l’année. S’y égarer, le nez en l’air, c’est remonter le temps en une seule promenade, le regard happé par des colonnades corinthiennes, un temple romain, un sphinx égyptien, un campanile vénitien, un petit palais gothique, une place Renaissance, des aigles napoléoniens... Un décor exubérant qui abrite des petits restaurants populaires et des marchés fréquentés par les nombreux étudiants qui vivent dans la vieille ville, autant de bonnes raisons pour s’y poser et se laisser emporter par son imagination sur la mémoire longue offerte par l’antique cité.

Infos pratiques

Informations  : auprès de www.croatia.hr, de www.korcula.net

Quand y aller  : Toute l’année, mais les meilleures périodes restent en mai-juin et en septembre-octobre avec un logement encore moins cher. On peut se baigner dans les eaux chaudes et limpides de l’Adriatique jusqu’en octobre.

Comment y aller  : Le plus rapide, c’est l’avion jusqu’à Split ou Dubrovnik. Ensuite, se louer une voiture et prendre le traversier pour être plus libre de ses mouvements sur place.

Devises  : Même si la Croatie a intégré l’Europe, elle a encore conservé sa devise, la kuna  : comptez environ 5 HRK pour 1 dollar CA.

Se loger  : Sur les îles, ce sont les maisons d’hôtes qui ont la cote avec le plus souvent la formule d’appartement qui permet de vivre à sa guise. À découvrir, entre autres, sur l’île de Lastovo la Villa Lago sur la jolie baie de Pasadur, tellement fermée qu’on se croirait sur un lac. Sur l’île de Korčula, il faut loger dans une des trois chambres confort haut de gamme à prix doux proposées par le café bar Baltoni (branka.baltoni@gmail.com) à deux pas du port sur une placette envahie par la terrasse favorite des habitants de la petite ville. À Korčula, l’idéal est de se loger à l’extérieur des remparts, La maison des Tarle (tarle57@gmail.com) est incontournable en ce qui concerne le rapport qualité/prix, elle propose aussi bien des chambres que des appartements autour d’une petite piscine. À Lumbarda, optez pour la pension Marinka propriétaire d’un vignoble, l’occasion de visiter une cave typique et d’y goûter le Grk, un vin blanc fameux typique de la ville marinka.milina-bire@du.t-com.hr. À Split, à découvrir, un hôtel qui se trouve à deux pas de la plage et à 5 minutes à pied de la vieille ville, le Park Hotel

Se restaurer  : Paradis gastronomique, la Croatie est célèbre pour son vin, son huile d’olive et ses poissons; à déguster sans modération que ce soit dans des konoba, petites auberges populaires ou à la table familiale en maison d’hôtes.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.