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Pacte de responsabilité: le virage de François Hollande

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
03.02.2014
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  • Le Premier ministre britannique David Cameron et le président français François Hollande arrivent au sommet bilatéral à Brize Norton près d’Oxford le 31 janvier 2014. (Etienne Laurent/AFP/Getty Images)

Lors de leur entrevue en Grande Bretagne le vendredi 31 janvier, le premier ministre britannique David Cameron n’a pas hésité à féliciter publiquement le président français à propos de son «pacte de responsabilité», en estimant qu’il avait choisi «la bonne voie pour augmenter les investissements et créer des emplois».

Ces propos flatteurs tenus par l’anglais à l’endroit du français sont suffisamment rares pour être savourés. Ils ont également de quoi étonner, tant les deux hommes paraissaient éloignés sur le plan économique. L’époque où le candidat François Hollande présentait le monde de la finance comme son «principal adversaire» semble bien révolue. L’année 2014 s’annonce comme celle du virage économique d’un socialiste ayant mué en social-démocrate.

L’État français prévoit d’ici à 2017 d’alléger le coût du travail de 30 milliards d’euros via la suppression des cotisations familiales des entreprises et des travailleurs indépendants. Ces cotisations, qui représentent 5,25% des salaires, sont évaluées à 35 milliards d’euros selon le Medef et financent près des deux tiers de la branche famille de la Sécurité Sociale. Cette mesure renforce l’allègement de 20 milliards d’euros de charges fiscales du Crédit d’Impôts Compétitivité Emploi (CICE), dont les entreprises bénéficient depuis 2013 et qui doit produire son plein effet en 2015. Quant aux modalités de sa mise en œuvre à partir de 2016, les entreprises sont invitées à faire des propositions, soit en maintenant le dispositif du CICE auquel s’ajouterait un allègement des cotisations patronales, soit en fusionnant le CICE dans une baisse globale des cotisations patronales à hauteur des 30 milliards d’euros annoncés.

Baisse des dépenses publiques de 50 milliards d’euros

Cette baisse du coût du travail, que plusieurs syndicats considèrent déjà comme un «nouveau cadeau» aux entreprises, doit être exclusivement financée par un vaste plan d’économies de 50 milliards d’euros sur les dépenses publiques, qui sont actuellement de l’ordre de 1.000 milliards d’euros. Le président a en effet précisé que les allocations familiales seront maintenues et qu’«il n’y aura pas de transfert de charges des entreprises vers les ménages». Il a même avancé la possibilité d’une baisse des impôts des ménages dès 2015, mais le Premier ministre est resté très évasif sur le sujet, tant l’objectif d’économies paraît difficile à réaliser.

Un Conseil stratégique de la dépense publique a été institué pour examiner toutes les pistes d’économies possibles et décider des réformes structurelles à mettre en œuvre. Sa première réunion s’est tenue cette semaine à l’Élysée et des lettres de cadrage seront envoyées début avril à chaque administration, avec des plafonds de dépenses à respecter pour la période 2015-2017. Le chantier des simplifications administratives semble très prometteur, mais le pays acceptera-t-il les sacrifices complémentaires qui lui seront demandés?

Le difficile engagement du Medef

En contrepartie de l’allègement de charges annoncé, le gouvernement demande aux entreprises de s’engager à investir, créer des emplois et renouer le dialogue social, avec des promesses chiffrées. Selon l’INSEE, le CICE doit permettre la création de 30.000 emplois dès le premier semestre 2014, mais ces effets se font attendre et la courbe du chômage ne s’est pas inversée, quoiqu’en dise Michel Sapin, le ministre du Travail.

Très enthousiaste suite à l’annonce présidentielle, le président du Medef, Pierre Gattaz, avait imprudemment promis la création d’un million d’emplois en 5 ans, mais le 27 janvier, lors des premières négociations avec les syndicats et le gouvernement, il a créé la surprise en refusant tout engagement chiffré et en demandant 25 milliards d’euros de réduction d’impôts en sus des 35 milliards d’euros promis. Face au Medef, les syndicats ont dénoncé la surenchère du Medef et annoncé qu’ils ne signeraient pas le pacte de responsabilité sans engagement chiffré. Ils restent cependant divisés sur la façon d’agir pour y parvenir, certains comme la CGT renvoyant la balle vers le Premier ministre, d’autres comme FO appelant à une grève interprofessionnelle le 18 mars prochain, à une semaine des élections municipales...

Si elle paraît mieux engagée que 2013, l’année 2014 ne sera certainement pas un long fleuve tranquille et nul ne peut prédire si le pacte de responsabilité arrivera à son terme d’ici à l’automne. En effet, François Hollande a annoncé le dépôt à l’automne d’un projet de loi sur lequel «le gouvernement engagera sa responsabilité» et il compte bien s’en servir pour relancer son quinquennat.

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