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Cartier, le roi des rêves

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
08.02.2014
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  • Collier u00abHindou» Cartier Paris, commande de 1936. (Nick Welsh, Collection Cartier © Cartier)

Que ce soit Sir Bhupinder Singh, Barbara Hutton ou Marjorie Post, Ida Rubinstein ou Tamara Karsavina, Grace Kelly, Liz Taylor ou Kate Middleton, rois ou maharajahs, duchesses, princesses, riches héritières, danseuses russes ou stars hollywoodiennes – tous ont accompli leurs rêves chatoyants grâce aux joyaux de la maison Cartier.

Le Grand Palais retrace dans une exposition inédite les secrets de la réputation de celui qu’Edouard VII a appelé «le roi des joailliers et joaillier des rois». Six cents merveilles tantôt sobres, tantôt exotiques, tantôt géométriques – quelques unes ayant été prêtées par des collections privées mais la plupart provenant de la collection Cartier, permettent au visiteur de suivre l’évolution de la mode et des mœurs sur plus d’un siècle.

Premiers pas vers la royauté

Son installation rue de la Paix en 1899, sur ce passage cosmopolite qui vit jadis des rois et des reines, fera de Cartier le joaillier de plus de 24 cours royales européennes. Parures et diadèmes en premier, nécessaires et fume-cigarettes plus tard, horloges ou petits objets fantaisies feront la convoitise des tycoons et des princesses. Cartier choisira alors ses dessinateurs et ses artisans qui matérialiseront ses idées avec rigueur et en toute exclusivité.

  • Broche u00abOiseau libeu0301reu0301», 1944. Pendant la guerre, Jeanne Toussaint place dans toutes les vitrines un oiseau aux couleurs de la France dans une cage. Histoire qui lui coûte une visite chez la Gestapo. Apreu0300s la guerre, l’oiseau est libeu0301reu0301. (Nick Welsh, Collection Cartier © Cartier)

La marque Cartier en tant que telle, voit ses premiers jours dans cette boutique place Vendôme, spécialement conçue avec une élégance néoclassique. Fasciné par le style Louis XVI, Cartier conçoit pour sa clientèle d’élite des modèles de bijoux rappelant ceux portés par Marie Antoinette.

C’est aussi le début de l’histoire d’amour de Cartier avec le globe. À partir de ces années, les frères Cartier parcourront le monde pour installer leurs ateliers où l’on trouve les meilleurs matériaux et les plus grands experts qui satisferont les désirs inassouvis d’une clientèle toujours plus exigeante, que ce soit en Russie, à Londres ou en Inde.

Une nouvelle identité

Cette sobriété classique va rapidement céder la place à l’innovation et à l’exotisme. Les opéras comme Madame Butterfly de Puccini et les ballets russes comme Schéhérazade ou L’Oiseau de Feu, ne sont que les précurseurs de ce regard porté vers l’Orient et son exotisme dans les premières années du XXe siècle. Que ce soit l’Inde, la Perse, l’Égypte, la Chine ou le Japon, les frères Cartier s’inspirent des motifs et ornements de ces contrées mais aussi de leurs couleurs flamboyantes jusque-là considérées comme de mauvais goût.

L’accès aux mines d’Afrique du Sud et la relation avec l’Inde permettra à la famille Cartier de faire preuve d’audace en associant les matériaux et les couleurs: rubis, émeraudes, saphirs, nacre, ivoire, agate, corail et jade. Bandeaux, bracelets et sautoirs sont les accessoires de luxe en vogue et obligatoires pour accompagner la nouvelle silhouette droite de la femme émancipée et débarrassée de son corset.

Les formes proposées par la maison et encouragées par Louis Cartier se font novatrices. Formes géométriques et épurées d’avant-garde, elles annoncent l’Art Déco et la Modernité en conférant une nouvelle image à la maison.

  • Grande pendule mysteu0301rieuse Portique: u00abTransparente Merveille» comme l’a nommeu0301e La Gazette de 1925. (N. Herrmann, Collection Cartier © Cartier)

La montre au poignet

L’une des innovations de la maison Cartier marque le monde des horloges et des montres. En 1904, Louis Cartier conçoit pour la première fois la montrebracelet pour son ami pilote et aventurier, Alberto Santos-Dumont. La montre portée au poignet devient le symbole de l’action, du mouvement et de la modernité. Cette montre précédera la fameuse montre Tank conçue une dizaine d’années plus tard.

L’une des merveilles de l’horlogerie, «transparente merveille», comme l’a nommée La Gazette de 1925, est «la pendule mystérieuse» créée sous l’influence des tours de magie du célèbre Jean Eugène Robert-Houdin – une pendule transparente en cristal. Par une illusion d’optique, les aiguilles semblent flotter dans le vide sans que l’on puisse voir le mécanisme qui les met en mouvement.

Le diamant De Beers du Maharajah

  • u00abCollier de Patiala» avec son fameux diamant De Beers jaune. (V. Wulveryck, Collection Cartier © Cartier)

Une des pierres majeures qui a contribué à édifier la légende Cartier est sans doute celle du Maharajah de Patiala. La rumeur dit que ce prince indien, fasciné par la culture occidentale, a possédé autant de voitures que de diamants. En 1925, il pose chez le joaillier quelques milliers de diamants pour un poids total de 1.000 carats, parmi lesquels se trouvait le fameux diamant jaune De Beers (234,69 carats), lui demandant de créer un collier de cérémonie connu aujourd’hui sous le nom de «Collier de Patiala». Le travail durera trois ans avant de répondre avec brio à ce défi et d’achever un collier qui combine tradition indienne et art déco. Ce collier est considéré comme l’une des créations bijoutières les plus spectaculaires de tous les temps.

La panthère, emblème de la maison

Tout comme le diadème porté par les reines et les princesses, la panthère devient l’emblème de la maison Cartier. Ce félin fait sa première apparition en 1914, sous la forme d’une montre bracelet imitant le pelage de l’animal. La panthère représentant la femme libre à la fois prédatrice et élégante, discrète et alerte, s’avère dominante dans les dessins préparatoires des bijoux Cartier. Le concept du félin évolue avec le temps, d’une allusion simple jusqu’à la création d’un bijou en trois dimensions. Cet emblème sera renforcé par l’extravagante Belge Jeanne Toussaint qui atterrit dans le Paris de la Belle Époque, rencontre Louis Cartier et dès lors, occupe une place cruciale dans la création des icônes de la maison.

Informations pratiques:

Cartier Le Style et l’Histoire

Au Grand Palais jusqu’au 16 février 2014

Tous les jours de 10h à 20h (fermeture hebdomadaire le mardi)

Nocturne jusqu’à 22h le mercredi

Plein tarif: 12€

Tarif réduit: 9€

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