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L’économie Canadienne: reconstruire notre secteur industriel afin de stimuler une nouvelle croissance

Écrit par David Kilgour, J.D.
09.02.2014
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Si depuis la mi 2009, l’économie Canadienne a fait mieux que nombre de ses concurrentes, les récentes pertes d’emplois, les pressions déflationnistes et la rapide chute du dollar annoncent de nouveaux problèmes à venir. Il est indispensable de prendre des initiatives importantes, notamment dans la reconstruction de notre secteur manufacturier en difficulté.

La hausse du chômage

Selon Statistique Canada, sur le seul mois de Décembre, près de 46.000 emplois ont été perdus à travers le pays, poussant le chômage à 7,2%. La perte de 60.000 emplois à temps plein a été contrebalancée par la création de seulement 14.000 emplois à temps partiel. À Montréal, Bombardier a annoncé d’importantes réductions de ses effectifs depuis, ainsi que Sears Canada et Potash Corp à Saskatchewan. Les pertes d’emplois ont fait chuter le dollar canadien à 0,90 dollar américain, soit son plus bas niveau depuis 2009. Toutefois, dans un sens cela peut aider les manufactures canadiennes à affronter la concurrence internationale.

Selon les indicateurs de The Economist, le taux de chômage canadien était déjà de 6,9% en novembre avant les revers de décembre, contre 7% aux États-Unis et 12,1% en Europe. Seule l’Allemagne, avec sa force de production concentrée sur l’exportation, jouissait d’un chômage à moins de 7%. La Corée du Sud, autre géant de la production avait un taux de 2,7%. En Chine, le chômage était officiellement de 4%. Les balances commerciales de l’Allemagne, de la Corée du Sud et de la Chine étaient comme d’habitude positive et importante, celles du Canada et des États-Unis, désespérément négatives et élevées.

L’état de la production économique

Au niveau de la production économique (PIB), les chiffres pour l’ensemble de l’année 2013 étaient les suivants: Canada, +1,7% ; États-Unis, + 1,8%; la zone euro - 0,4%, l’Allemagne, + 0,5%; la Corée du Sud, + 2,8%, et selon les autorités chinoise le PIB de la Chine était de + 7,7%.

Depuis des décennies, les économies canadiennes et américaines se complétaient. Le Canada exportait ses ressources naturelles vers le sud et importait des produits technologiques plus avancés des Américains, selon un schéma établi plusieurs siècles auparavant, avec la France et plus tard avec la Grande-Bretagne.

Malheureusement, en trente ans, les États-Unis ont bêtement confié de nombreux emplois manufacturiers à la Chine et à d’autres. Vingt millions de moyens de subsistance américains auraient ainsi été perdus. La relation canado-américaine autrefois basée sur un échange mutuellement bénéfique, ne fonctionne tout simplement plus bien avec la présence de la Chine.

Au cours des dernières décennies, le tiers de la production canadienne allait à l’exportation, les 4/5 vers les États-Unis. Notre secteur manufacturier, basée principalement en Ontario et au Québec, est passé d’environ 40% de notre PIB en 1973 à moins de 20% aujourd’hui. Il a vraiment besoin d’être reconstruit.

Les économies les plus prospères, dont l’Allemagne et la Corée du Sud, reposent sur les exportations de leurs petites, moyennes, et grandes entreprises manufacturières pour créer et maintenir des emplois et la prospérité. Le Canada pourrait par exemple chercher à juste titre des marchés dans les pays en développement, pour son secteur manufacturier spécialisé dynamique.

Relancer les manufactures canadiennes

Aujourd’hui, le secteur des services représente les deux tiers de la production économique du Canada et environ trois emplois sur quatre. La plupart des Canadiens sont dans l’économie de l’information, mais par manque de compétence ou d’intérêt beaucoup sont incapable de faire du traitement des données leur métier et d’en vivre. Le secteur tertiaire atteint là ses limites.

C’est le moment de relancer la fabrication. C’était une des clés de notre prospérité. Elle offrait de nombreuses possibilités de bien gagner sa vie. Nos responsables politiques, les milieux des affaires, les investisseurs et les décideurs à tous les niveaux devraient s’efforcer de reconstruire et de restaurer le secteur manufacturier dans tous les secteurs, y compris celui dans celui des produits de pointe.

Il y a un an, la chaîne Walmart s’était engagée à embaucher plus de 100.000 vétérans américains et à renforcer son approvisionnement auprès de fournisseurs nationaux. Le supermarché a annoncé un plan en trois parties pour aider à relancer l’économie américaine, qui passait par l’achat de 50 milliards de dollars de produits fabriqués en Amérique au cours des dix prochaines années; ainsi qu’à accélérer le passage de ses salariés à mi-temps en employés à plein temps. Les commerçants canadiens ne se rendent-ils pas compte eux aussi, que les employés canadiens qui ont des emplois manufacturiers sont leurs meilleurs clients?

Rendre le commerce international vraiment équitable

Peter Navarro, professeur d’économie à l’Université de Californie, soutient que la Chine a «conquis» les marchés de la consommation à travers le monde en grande partie en trichant sur les règles du commerce international. Navarro formule des propositions qui amélioreraient le commerce équitable. Toutes les nations du commerce international devraient plus précisément:

• inclure la manipulation des devises sous forme de subventions pour le calcul des pénalités antidumping et des pénalités compensateurs;

• respecter la propriété intellectuelle; adopter et appliquer les dispositions de santé, la sécurité et les réglementations environnementales conformes aux normes internationales;

• interdire totalement l’utilisation du travail forcé, verser des salaires décents et fournir des conditions décentes de travail pour tous;

• appliquer les dispositions relatives à la protection de l’environnement naturel dans tous les accords commerciaux tant bilatéraux que multilatéraux, afin d’inverser la «course environnementale vers le bas» en Chine et ailleurs.

Selon l’Américain Paul Krugman, prix Nobel d’économie, le refus persistant de Pékin de laisser sa monnaie flotter entraînera des représailles dans un monde aux prises avec une surcapacité. Krugman estime qu’en combinant le déplacement de la production et des emplois des autres pays avec ses propres produits à bas salaires, la Chine est sans doute le principal coupable d’une reprise très timorée de l’économie mondiale.

À l’image de tous les autres peuples de la terre, les Canadiens aspirent: au respect, à l’éducation, à la sécurité, à de bons emplois, à un État de droit, à une gouvernance démocratique et responsable, et à un environnement naturel durable. La nécessité économique majeur pour les Canadiens à l’heure actuelle est de produire beaucoup plus national, du made in Canada.

Cet article a été publié pour la première fois sur Yahoo! Canada le 24 Janvier 2014.

David Kilgour est co-président des Amis canadiens d’un d’Iran démocratique et directeur du Conseil pour une communauté de démocraties (CCD). Il est ancien député pour les deux partis conservateurs et libéraux de la région sud-est d’Edmonton, et a également servi en tant que secrétaire d’État pour l’Amérique latine et l’Afrique, secrétaire d’État pour la zone Asie-Pacifique et vice-président de la Chambre.

Version en anglais: Canada’s Economy: Time to Resurrect the Manufacturing Sector to Spur New Growth

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