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Saveurs indiennes

L’Inde croquée sur le vif

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
11.03.2014
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  • Saajan Fernandes (Irrfan Khan) est l’heureuse victime d’une boîte à lunch qui fait l’envie de tous.
(Métropole Films)

Deux sujets occupent la majorité des conversations des Indiens : le mariage et la nourriture. Il n’est pas rare que la maman appelle ses filles ou ses fils trois fois par jour pour leur demander ce qu’ils ont mangé. La nourriture est donc au centre de la vie sociale de l’Inde. Saveurs indiennes, version française de The Lunchbox, le démontre à sa manière, manière fort plaisante, ayant séduit particulièrement le jury du dernier Festival de Cannes.

Saajan Fernandes (Irrfan Khan, Slumdog Millionaire), veuf et fonctionnaire à quelques mois de la retraite, compte les heures avant de quitter le travail. Un jour, il reçoit une boîte à lunch préparée qui ne lui est pas destinée, alors que le service de traiteur se prétend infaillible : il est rarissime que l’on se trompe de destinataire. Cette «erreur» ouvre la porte à un lien privilégié entre le fonctionnaire et la femme cordon-bleu.

Saveurs indiennes est l’un des rares drames romantiques sains, posés et rationnels qui émergera possiblement par lui-même comme une référence dans le genre. Le contraste de la distance physique des personnages et de la proximité de leur cœur créent un attrait puissant entre les personnages, mais aussi entre le spectateur et le film. On se sent privilégié d’être au centre d’une amitié naissante entre les deux protagonistes.

Les séquences du rapport entre Ila (Nimrat Kaur) et sa tante, qui vit au-dessus de chez elle, sont le noyau comique de l’œuvre indienne. Les moments les plus touchants proviennent du lien entre Shaikh (Nawazuddin Siddiqui) et Saajan Fernandes (Irrfan Khan) ou lors de la solitude éprouvée par Saajan. L’évolution de ce dernier se fait progressivement et avec délicatesse. On s’attache à lui au même rythme. Irrfan Khan avait eu un petit rôle dans le dernier The Amazing Spider-Man, mais avait surtout livré une interprétation éblouissante aux côtés de Gabriel Byrne dans la série télévisuelle In Treatment. Dans Saveurs indiennes, il a l’espace idéal pour partager son talent, la plupart du temps exprimé avec subtilité et des silences.

  • Ila (Nimrat Kaur) a lancé une correspondance avec celui qui reçoit ses délicieux plats indiens à la place de son mari.(Métropole Films)

Saveurs indiennes arrive à faire un portrait de l’Inde urbain, où l’action se déroule dans la ville de Bombay, comptant plus de 12 millions d’habitants. On y retrouve différentes réalités, dont celle des gens pauvres qui se nourrissent de deux bananes pour remplacer un repas, celle des bus bondés, celle des femmes qui se suicident avec leur jeune fille dans les bras en sautant d’un immeuble ou encore celle de la solitude éprouvée dans de grandes villes alors que les Indiens vivent traditionnellement une vie de clan.

Le personnage principal a quelques regards critiques de la société dans ses correspondances avec Ila, dont le fait qu’il y a trop de monde dans les villes et que tout le monde désire ce que l’autre possède. L’infidélité, sujet tabou en Inde, se trouve aussi à l’intérieur du récit, tout comme le parcours d’un jeune orphelin déterminé à faire sa place dans la société. Les échanges entre Saajan et Ila soulèvent aussi les plaisirs simples de la vie, de plus en plus en voie d’extinction dans le quotidien des Indiens.

Il suffit de quelques images où Ila (Nimrat Kaur) cuisine quelques plats frais pour vous faire monter l’eau à la bouche et nous inspirer à réserver une table dans un restaurant indien tout de suite après la projection.

 

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