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L’armée chinoise tire profit de la disparition du vol MH370

Écrit par Lu Chen, Joshua Philipp, Epoch Times
14.03.2014
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  • Dimanche 9 mars: Un pilote de l’air vietnamien touche les boutons de contrôle d’un avion de transport au cours d’une opération de recherche et de secours de l’avion de ligne malaisien qui a disparu samedi 8 mars. (AP Photo)

Sur les 227 passagers à bord du vol de la Malaysia Airlines qui a disparu dans les nues vendredi 7 mars, 153 étaient chinois. Depuis, le pays s’est concentré pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé avec l’avion, tandis que les familles des personnes disparues essayaient désespérément de recevoir la moindre information.

Au même moment, d’autres intérêts ont poussé la Chine a essayer de jouer de ses influences au milieu de la crise.

L’armée chinoise en particulier semble avoir réagi rapidement pour tirer profit de la situation. Après que deux navires de guerre aient été envoyés dans la zone où l’avion aurait pu s’écraser, l’Amiral Yin Zhuo a suggéré qu’il serait judicieux que la Chine construise des bases militaires dans les régions disputées par plusieurs nations dans la Mer de Chine du Sud, juste au cas où d’autres missions de sauvetage nécessiteraient l’aide de la Chine.

Pour ajouter au drame, une lettre, soit-disant écrite par un Ouïgour musulman déclarant sa responsabilité dans le crash de l’avion, est apparue sur Internet. Après avoir soulevé une vague d’attention, la missive a été jugée factice et dénoncée comme une probable tentative de raviver les tensions ethniques après le récent massacre au couteau de la gare de Kunming qui, selon les autorités chinoises a été organisé par «un groupe terroriste violent».

Des familles en deuil

Les heures, puis les jours ont passé, sans aucun signe de l’avion et la tristesse des familles s’est transformée en colère. Plus de dix personnes proches des passagers disparus se sont rendus à l’Ambassade de Malaisie à Pékin dimanche 9 mars pour savoir ce qu’il s’est passé. Ils ont posé des questions comme: «Qu’ont fait les autorités ces dernières 48 heures? Avec des technologies aussi développées, comment un avion peut-il simplement disparaître des radars en plein vol? Combien de temps cela va-t-il durer?»

Le même jour, lors d’une conférence de presse à l’Hôtel Metropark Lido de Pékin, des représentants de la Malaysian Airlines ont averti les membres des familles de se préparer au pire. Selon le Legal Evening News, quelques personnes ont éclaté en sanglots tandis que d’autres se sont évanouies de chagrin. Des employés médicaux sont venus à leur aide.

L’armée réagit

L’une des premières actions immédiates de la Chine a été d’envoyer deux navires de guerres (un bateau amphibie et une frégate armées de missiles guidés) pour soutenir les efforts de recherche. Ces deux navires ont été envoyés depuis le port de Zhanjiang, province du Guangdong, dans le sud de la Chine.

Après le départ des navires, l’Amiral Yin Zhuo de la Marine de l’Armée de libération du peuple a suggéré auprès des médias chinois que la Chine devrait construire des ports dans les îles Spratly qui pourraient ensuite servir de bases opératoires pour l’Armée de libération du peuple. Ces bases faciliteraient les opérations de sauvetage dans la Mer de Chine du Sud, selon un résumé de ses remarques publié dans le Global Times. Il a également appelé le régime chinois à construire un aérodrome dans la région disputée.

  • Samedi 8 mars: Une femme pleure dans la salle des arrivées de l’Aéroport international de Pékin, Chine, après l’annonce qu’un avion Boeing de la Malaysia Airlines avait disparu en plein vol entre Kuala Lumpur et Pékin. (AP Photo/Ng Han Guan)

Les Îles Spratly sont constituées d’un ensemble de terres hautement disputées au milieu de la Mer de Chine du Sud. Six pays ont déclaré leur souveraineté sur ce territoire et occupent militairement différentes îles à différents niveaux. La construction d’une base aérienne ne ferait qu’aggraver les tensions.

Selon l’Amiral Yin Zhuo, si la Chine construisait de nouvelles bases opératoires pour l’Armée de libération du Peuple dans les Îles Spratly, le régime chinois pourrait ensuite utiliser sa base militaire de Sanya sur l’île-province du Hainan comme quartiers généraux des bases aériennes et autres ports dans la région disputée, au cas où il y ait besoin d’envoyer à nouveau des navires de sauvetage dans la Mer de Chine du Sud.

La stratégie du chou

Cette tentative d’étendre les opérations dans cette région correspond à la stratégie chinoise visant à renforcer son influence et son contrôle sur les territoires occupés.

La Chine a recours à ce que le Général Zhang Zhaozhong décrit comme la «stratégie du chou». il a décrit cette stratégie lors d’un entretien en mai 2013 sur un réseau télévisé officiel chinois. Cet entretien avait été retranscrit dans le China Daily Mail.

Le Général Zhang avait alors expliqué que pour saisir des territoires occupés, la Chine envoie des navires de pêche dans la région, suivis par des navires de surveillance pour préparer l’envoi de patrouilles, avant de finalement lancer les navires de guerre. «L’île est alors cernée couche après couche comme un chou. La stratégie du chou a ainsi pris forme.»

Il a ajouté: «Dans de nombreux domaines, il faut saisir le bon moment pour réaliser cela.»

Le besoin de la Chine de renforcer sa présence dans les Îles Spratly pour soutenir des opérations de sauvetage est une proposition inhabituelle, parce qu’il y a déjà un fort contingent naval présent autour de ces îles. Les îles, îlots et autres récifs sont occupés par la Chine, les Philippines, Taiwan, le Vietnam et la Malaisie. Taiwan possède une base de garde-côtes avec piste d’atterrissage sur l’Île Taiping, la plus grande des Îles Spratly. La Chine possède des base de renseignements sur le récif Subi.

  • Samedi 8 mars: un homme se couvre le visage lors de son arrivée dans un hôtel de Pékin où étaient rassemblés les amis et proches de passagers de l’avion de ligne disparu de la Malaysia Airlines. (AP Photo/Andy Wong)

Une fausse lettre

L’une des informations les plus prometteuses ayant jusqu’ici émergé au sujet de la disparition de l’avion est lié à deux individus voyageant avec des passeports volés. Ils avaient acheté leurs billets ensemble en se faisant passer pour deux ressortissants italien et autrichien (les nationalités des personnes à qui ces passeports ont été volés.)

Cela en soi ne prouve rien, mais en Chine, ce fait ouvre sur un thème plus large. Après l’attaque sanglante de Kunming, attribuée par les autorités chinoises à des terroristes soutenant la sécession de la province du Xinjiang dans l’extrême ouest de la Chine, chaque acte terroriste est systématiquement attribué aux musulmans ouïgours, une minorité turcophone installée dans la région.

La China Central Television (CCTV), la chaîne de télévision officielle chinoise, a masqué le nom d’un seul passager dans ses images de l’avion. Plus tard, ce passager s’est révélé être Memetjan Abra, un peintre ouïgour du Xinjiang.

Une lettre est ensuite apparue en ligne. Cette missive intitulée «Annonce et explication de l’incident du Vol MH 370» disait que l’avion avait été abattu en réponse à la cruelle persécution menée par les autorités chinoises envers son peuple et les Ouïgours en particulier. Selon la lettre, le gouvernement malaisien était responsable à 40% de l’incident, tandis que les autorités chinoises portaient 60% des responsabilités.

Mais certains signes (la complète absence d’information sur la façon dont l’avion a été détourné, le serveur courriel du message et une signature insistant sur le règne de la Chine sur le Xinjiang plutôt que sur la dépendance du Turkestan oriental) donnaient l’impression qu’il s’agissait d’une complète escroquerie.

L’implication de terroristes, soutenant l’indépendance du Xinjinag ou autre, n’a cependant pas été écartée: tout contact a été perdu avec l’avion, par beau temps, lors de ce qui semble avoir été un incident soudain. Personne n’a reçu de signal de détresse.

Version en anglais: Chinese Military Opportunistic in Malaysia Airlines Disappearance

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