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Hollywood négocie la censure du marché chinois

Écrit par Joshua Philipp, Epoch Times
22.03.2014
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  • 19 janvier 2014: Bob Iger, le PDG de la Walt Disney Company lors de la 25ème cérémonie annuelle de la Guilde des producteurs d’Amérique à l’hôtel Beverly Hilton. Disney a récemment signé un accord de partenariat avec le Shanghai Media Group, une entreprise d’État chinoise. (Kevin Winter/Getty Images)

La Chine tente de persuader les réalisateurs et les studios de cinéma américains à intégrer son modèle de nouvel Hollywood. Toutefois, en échange d’investissements massifs et de promesses d’accès aux salles en Chine, ils devront respecter les lois de la censure stricte et les nouveaux programmes visant à enjoliver le régime au pouvoir.

Au cours des deux dernières semaines, six contrats importants ont été signés entre la Chine et des industries cinématographiques étrangères et deux grands programmes de cinéma ont été annoncés en Chine.

Davantage de programmes seraient en préparation, donnant accès à diverses réductions d’impôt pour la construction de salles de cinéma, infligeant des pénalités pour la démolition de salles et permettant la consolidation des conglomérats nationaux de chaînes de salles de cinéma en Chine.

Les autorités chinoises n’ont pas essayé de cacher leurs intentions. Xi Jinping, le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir, a présenté ce projet lors d’un discours le 30 décembre dernier.

Dans le cadre de ces directives, «la Chine devra être présentée comme un pays civilisé, avec une riche histoire, une unité ethnique et une diversité culturelle, et comme une puissance asiatique dirigé par un bon gouvernement», a déclaré Xi Jinping. Selon un résumé de l’agence de presse officielle chinoise Xinhua, le pays devra également être présenté comme «préservant la justice internationale et apportant sa contribution à l’humanité».

Ces directives visent essentiellement à dissimuler toute mention des violations généralisées des droits de l’homme en Chine perpétrées par le Parti communiste, ainsi que la censure et les situations explosives liées au Tibet, au Xinjiang et à Taïwan. Les intrusions de l’armée chinoise à l’étranger, qui pour certains amènent l’Asie au bord de la guerre, seront également mises de côté dans ce portrait.

Ce nouvel Hollywood devra donc être attentif à promouvoir cette image de la Chine et du régime communiste s’il veut faire des affaires en Chine. Et de nombreux studios d’Hollywood ont déjà sauté sur cette occasion.

L’argent et la propagande

Disney fait partie des premiers sur la liste. Le 6 mars dernier, Disney annonçait un accord de partenariat de plusieurs années avec le Shanghai Media Group (SMG). Cet accord signifie que le SMG, l’un des organes de propagande du Parti, coproduira des films de Disney.

«SMG est fier de travailler avec Disney pour créer une nouvelle ère de contenu classique présentant uniquement des histoires chinoises aux spectateurs du monde entier», a déclaré dans un communiqué de presse Su Xiao, le directeur général de SMG Pictures.

Cet accord place Disney juste derrière le groupe  Dream Works qui avait annoncé en août 2012 son partenariat avec SMG et deux autres sociétés d’État chinoises, China Media Capital et Shanghai Alliance Investment,  pour la production de Kung Fu Panda 3 dont la sortie est attendue en Chine en 2016.

Mais Disney n’était qu’une parmi de nombreuses entreprises à conclure un accord avec la Chine ce mois-ci. Le 10 mars dernier, Robert Simonds, un producteur de films, dont State of Affair et Happy Gilmore, a signé un partenariat avec deux grandes entreprises chinoises d’une valeur d’un milliard de dollars prévoyant de réaliser jusqu’à 10 films par an. Juste avant cela, Luc Besson d’EuropaCorp s’est engagé dans la coproduction de Warrior’s Gate avec le groupe Fundamental Films de Shanghai.

Le jour même où a été annoncé l’accord avec Disney, Huayi Brothers,  l’une des principales sociétés cinématographique de Chine, a dévoilé son intention d’investir entre 120 et 150 millions de dollars dans Studio 8, un nouveau groupe lancé par Jeff Robinov, l’ancien président de Warner Bros.

Le 6 mars, un autre accord a été signé entre le groupe Pinewood Shepperton du Royaume-Uni et le Dalian Wanda Group de Chine. Ils vont construire un studio de cinéma et de télévision de 200 hectares dans la province du Shandong qui fera partie du groupe Qingdao Oriental Movie Metropolis.

Tout cela est intervenu seulement deux jours après que la Resolution Talent and Literary Agency soit devenue la première agence d’Hollywood à recevoir les fonds d’une société chinoise.

Dans tous ces accords, les deux parties obtiennent ce qu’elles souhaitent: Hollywood reçoit de l’argent et les responsables de la propagande en Chine obtiennent une plate-forme pour raconter leur histoire au monde.

Prédictions

Cette tendance s’est manifestée en janvier 2012, lorsque Hu Jintao, alors dirigeant du Parti communiste,  a accusé  l’Occident de mener une «guerre  culturelle» contre la Chine et a appelé à y répondre par  la «puissance douce».

«Nous devons voir clairement que les forces internationales hostiles intensifient le complot stratégique de l’occidentalisation et de la division de la Chine, tandis que l’idéologie et la culture sont les sphères principales de leur infiltration à long terme», a déclaré Hu Jintao, selon une traduction d’Associated Press.

Le discours de Hu Jintao a été diffusé après la sixième session plénière du 17e Comité central du Parti communiste, durant lequel la guerre  culturelle et la puissance douce étaient au centre des préoccupations des  théoriciens du Parti. Xinhua a plus tard repris la déclaration officielle en précisant que le régime « mesure l’urgence de renforcer son approche douce et l’influence internationale de sa propre culture».

Les avantages financiers offerts par les entreprises d’État chinoises représentent la carotte, mais le régime possède également un grand bâton en limitant la présentation d’un maximum de 34 films étrangers en Chine chaque année et en donnant aux autorités de la propagande le pouvoir de bloquer arbitrairement n’importe quel film.

Mais si les films sont réalisés en partenariat avec des entreprises chinoises et sont produits en Chine où ils sont soumis à la discipline de la propagande, ils sont considérés comme des films chinois. Le quota ne s’applique donc plus.

Version en anglais: Hollywood Trades Censorship for Chinese Market

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