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La place de Montréal dans l’élection provinciale

L’incroyable Montréal se découvre

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
26.03.2014
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  • Danielle Pilette, professeure associée au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM (Gracieuseté de Danielle Pilette)

Après avoir suivi rigoureusement la dernière campagne électorale municipale à Montréal et partout au Québec, Mme Danielle Pilette, professeure associée au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, s’intéresse désormais au sort de la métropole, intéressée plus que jamais à étendre ses pouvoirs et s’accrochant aux élections provinciales pour y arriver.

«Les enjeux territoriaux métropolitains ont été, jusqu’à aujourd’hui, évacués des débats, bien qu’il y ait eu quelques rappels à l’ordre de la part du maire de Montréal, M. Denis Coderre. Au début de la campagne, les seuls moments où l’on a parlé de Montréal, c’était uniquement lorsqu’on parlait de candidatures, des caractéristiques et comportements des comtés, à savoir quel était leur degré de volatilité, de stabilité électorale. Même cet aspect était minoritaire dans la campagne jusqu’à présent.

«Le maire Coderre, tout comme son homologue de Québec, M. Régis Labeaume, a profité de ce deux jours de vide médiatique [mercredi et jeudi passés où les chefs de parti sont généralement occupés à préparer le débat qui a eu lieu jeudi soir] afin de mettre de la pression sur les candidats par rapport aux demandes faites pour la métropole.

«Les demandes de Montréal sont vraiment très poussées. On demande carrément de changer le rôle d’une municipalité, ce qui n’est pas une petite annonce. M. Coderre, quand il a posé sa candidature à la mairie de Montréal, disait : “Je suis un candidat d’une prochaine administration municipale et non pas un palier de gouvernement.”

«Le nouveau discours de Denis Coderre est “nous aspirons comme métropole à devenir en quelque sorte un palier de gouvernement, à participer à certaines décisions qui sont actuellement des prérogatives provinciales ou fédérales”. Ça pourrait prendre plusieurs formes, dont une certaine influence sur des ministères, etc. Il a parlé d’immigration, de logement, d’environnement et il a soulevé l’intérêt d’obtenir un siège au conseil d’administration d’Hydro-Québec. On peut faire le lien avec le fait qu’Hydro-Québec n’a pas renouvelé le tarif préférentiel pour l’électrification des transports du métro de Montréal.

«Il a même parlé de revoir le modèle de développement économique et d’avoir un organisme qui s’appellerait “Investissement Montréal” pour favoriser le développement économique. Pour le moment, il y a des CDEC [Corporation de développement économique communautaire] pour les arrondissements et ailleurs, comme à Brossard, on a des CLD, centre local de développement et l’aide à l’entrepreneuriat émergent. Il tient à recentrer le développement, à revoir le modèle de soutien au développement économique pour Montréal.

«Il a dit qu’il voulait que Montréal soit reconnu pour discuter des ententes avec le provincial, mais aussi avec le fédéral. Au Québec, toutes les municipalités ne sont pas autorisées à conclure des ententes avec le gouvernement fédéral. M. Coderre a été précis : “Nous voulons, même avec le gouvernement du Québec, avoir suffisamment d’autonomie pour déterminer nos propres priorités.” Est-ce que ce sera l’échangeur Turcot ou autre chose? Le plan de transport provincial devrait être arrimé à la métropole et pas l’inverse.

«M. Coderre a comparé Montréal avec Toronto qui a, elle, le pouvoir de négocier des ententes avec le gouvernement fédéral. Cela s’est beaucoup fait depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Harper. Par contre, d’un autre côté, Toronto a beaucoup coupé dans ses dépenses. Les dépenses de Toronto sont tout à fait raisonnables. On a beau dire toutes sortes de choses du maire Rob Ford, il reste que son administration a vraiment redressé la situation financière de Toronto. Peut-être que ce serait bon que Montréal prenne des engagements similaires dans ce domaine-là?»

«Le maire de Montréal ne suggère rien de moins qu’un renversement des pouvoirs actuels dans certains domaines. Il y a une contradiction entre ses engagements passés et ses propos actuels, disons plutôt une évolution radicale. Maintenant qu’il est maire, il tient à faire reconnaître la métropole comme un palier de décision», conclut-elle.

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