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Big Brother chinois: Vers une professionnalisation de la surveillance en ligne

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
26.03.2014
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  • 28 mai 2013: cours de u00abpropagande sur Internet et orientation de l’opinion publique» pour les employés des parquets chinois dans la province du Qinghai, nord-ouest de la Chine. La Chine effectue une formation professionnalisée de u00abspécialistes en gestion de l’opinion publique en ligne» ce mois-ci à Pékin. (Capture d’écran/JCRB.com/Epoch Times)

La Chine compte déjà deux millions de gestionnaires d’opinion en ligne, mais il semble que ce ne soit pas assez. Des certificats vont désormais être attribués à ceux qui suivent une formation leur enseignant précisément quelles  informations doivent être censurées. Ces recrues deviendront des «spécialistes de la gestion de l’opinion publique en ligne». Les autorités de Pékin tentent par ce moyen de rendre la gestion de l’opinion publique sur Internet plus professionnelle et plus solide.

Les premières sessions de formation de ces spécialistes sont organisées en mars à Pékin. Elles seront suivies d’examens pour s’assurer que les connaissances ont été acquises et des certificats seront ensuite attribués.

Le contrôle de l’opinion publique a toujours été la marque du régime communiste chinois. Cependant, la croissance rapide de l’Internet et des médias sociaux l’ont pris par surprise. Le régime a donc adopté une série d’initiatives visant à renforcer le contrôle d’État sur les médias sociaux.

Selon ses propres écrits sur le sujet, le Parti communiste prend très au sérieux la menace des troubles sociaux en Chine et tente de gérer, manipuler et contrôler l’opinion publique sur l’Internet pour anticiper les manifestations avant qu’elles ne se produisent.

Selon Xinhua, la première session de six jours de formation aura lieu du 27 mars au 1er avril, et sera présentée par Xinhua, l’agence de presse officielle du Parti communiste chinois, en coopération avec le Centre national d’examen normalisé de l’opinion publique.

Cette initiative représente «une tâche importante à tous les niveaux de l’administration et des autorités», a déclaré Xinhua.

Presque personne au sein du régime n’est laissé de côté. Selon Xinhua, la formation dans l’orientation de l’opinion publique en ligne cible les cadres de tous les niveaux des autorités: le département de la propagande, le système de sécurité publique, le pouvoir judiciaire, les écoles et les universités, les centres de recherche scientifique et les services de relations publiques des moyennes et grandes entreprises.

Les participants doivent passer un examen de trois heures. S’ils le réussissent,  ils se verront accorder des certificats par le Ministère de l’industrie et des technologies de l’information.

La formation ouvre sur cinq grades: analyste assistant, analyste, analyste principal, administrateur/gestionnaire et administrateur principal. Les participants devront payer 6.800 yuan (800 euros) pour le certificat.

Le Centre national d’examen normalisé de l’opinion publique définit comment le contrôle de l’opinion est censé fonctionner.

Les nouveaux commissaires de l’Internet seront formés pour prévenir la propagation de «rumeurs» sur Weibo et autres plates-formes de micro-blogging, en supervisant les messages et en supprimant ceux jugés nuisibles. Ils utiliseront une technologie avancée de filtrage pour identifier les messages problématiques et devront «filtrer rapidement les informations fausses, nuisibles, inexactes, voire réactionnaires».

Les auteurs de «rumeurs» pourraient être «sévèrement punis».

Selon 64 Tianwang, un site bien connu des droits de l’homme en Chine, un tel cas a déjà eu lieu le 9 mars dernier. Trois militants agissant comme journalistes correspondants du site ont été placés en détention pour avoir «troublé l’ordre social» après avoir rapporté les manifestations de pétitionnaires qui avaient eu lieu à Pékin une semaine plus tôt. Ces manifestations s’étaient déroulées en même temps que les Deux Congrès, les deux plus grandes réunions politiques annuelles du pays.

Wang Jing, l’une des personnes arrêtées, a rapporté comment une manifestante avait tenté de s’auto-immoler sur la place Tiananmen le 5 mars.

Selon l’agence officielle China News, le Bureau de la sécurité publique de Pékin, fier de ses certificats, en aurait même attribué à deux policiers qui ont «efficacement géré l’incident inattendu» de l’auto-immolation.

«Révéler la vérité en Chine continentale est interdit par les autorités communistes chinoises,» a déclaré Huang Qi, le fondateur du site 64 Tianwang lors d’un entretien avec la télévision NTD.

Huang Qi a précisé: «Au cours des dernières années, des centaines de personnes ont été réprimées et arrêtées par le Parti communiste chinois pour avoir révélé la vérité. Si les autorités maintiennent la répression de la liberté de la presse, la corruption s’accélérera et le peuple se soulèvera pour y faire face.»

Version en anglais: Orwell Meets McKinsey & Co. in China’s Internet Control

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