Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

The Grand Budapest Hotel

La fine excentricité d’Anderson revient au galop

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
26.03.2014
| A-/A+
  • Dmitri (Adrien Brody) attend patiemment de savoir ce qui lui revient dans l’héritage de sa mère. (Fox Searchlight Pictures)

The Grand Budapest Hotel, déjà le plus grand succès du réalisateur Wes Anderson en France pour ses dix premiers jours en salle (le film est sorti le 26 février 2014), nous arrive au Québec en version originale pour conserver toute sa saveur. Un peu moins grand public que son dernier bijou, Moonrise Kingdom (2012), beaucoup moins grand public que sa délicieuse adaptation du livre pour enfants Fantastic Mr. Fox, The Grand Budapest Hotel a été inspiré des mémoires et de l’histoire de l’auteur viennois Stefan Zweig. Les sorties des films de Wes Anderson demeurent toujours très attendues, et avec raison. Sa plus récente ne fait pas exception et ne manque pas de mettre en joie.

La vie de garçon d’hôtel qu’a eue Zero (Tony Revolori) au célèbre Grand Budapest Hotel aurait été très banale s’il n’avait pas eu comme mentor et protecteur le légendaire M. Gustave, qui l’a entraîné autant dans ses misères que dans ses jubilations.

Anderson est de retour avec sa signature kitsch stylisée et tout aussi veloutée qu’ingénieuse. L’étrange charme de son travail enrichi d’un humour absurde de haute voltige en fait un réalisateur culte pour plusieurs cinéphiles. Sa réalisation se veut à nouveau remarquable, tout le choix d’une direction photo exquise, variée et originale, chargée de couleurs pimpantes, tout cela sur une trame sonore «caméléon» qui rafraîchit et émerveille continuellement. Wes Anderson a ajouté à sa palette quelques séquences se rapprochant du jeu vidéo de plateforme linéaire 2D (à la Super Mario Bros.), notamment lors d’une scène d’évasion et d’une poursuite sur la neige.

  • Zero (Tony Revolori, à droite) apprend rapidement le métier de garçon d’hôtel avec son mentor et protecteur, le responsable du Grand Budapest Hotel, M. Gustave (Ralph Fiennes, à gauche).(Fox Searchlight Pictures)


M. Gustave, joué par l’irremplaçable Ralph Fiennes (Coriolanus, Spider), est d’un délice suprême. Son interprétation prend de la valeur au fil du long métrage. Excellent pari d’avoir mêlé Fiennes à la comédie, on souhaite ardemment le revoir dans ce genre le plus tôt possible. À la fois gentleman et parfois moralement douteux, tantôt mystérieux, tantôt exubérant, Anderson le fait rebondir dans tous les sens. Le contraste entre sa politesse à outrance et ses excès de colère à l’improviste en font un type impayable. Sa complicité avec le charismatique et craquant Tony Revolori est marquée. Revolori interprète son premier rôle majeur, le personnage de Zero, un immigrant au passé controversé, s’étant taillé une place jusqu’au Grand Budapest Hotel pour y vivre son rêve. La réjouissante présence de Saoirse Ronan (Hanna, The Lovely Bones) aux côtés de Revolori et de Fiennes donne à l’œuvre une autre bouffée d’air singulièrement sympathique. À côté de ce trio, l’intrigue passe obligatoirement au second plan, une tapisserie sur le mur de fond, mais sans perdre de sa qualité.

Après la tornade du trio gagnant, difficile de briller davantage, surtout lorsque la myriade de petits rôles qu’Anderson a distribués à ses acteurs préférés est de taille réduite. Bien qu’on y trouve Bill Murrray (The Monuments Men, Groundhog Day), Edward Norton (The Bourne Legacy, Fight Club), Jeff Goldblum (Jurassic Park, The Fly), Adrien Brody (Detachment, The Pianist), Mathieu Amalric (Le scaphandre et le papillon, Quantum of Solace), Willem Dafoe (Out of the Furnace, The Hunter), Jason Schwartzman (The Darjeeling Limited, I Heart Huckabees), Owen Wilson (Midnight in Paris, The Darjeeling Limited), Jude Law (Sherlock Holmes, Anna Karénine) et plusieurs autres, il s’agit presque exclusivement de cameo sympatique. Norton et Brody sont les deux étoiles qui ont un peu plus de temps à l’écran que les autres et qui ont quelques tours pour nous faire sourire. Malgré que ce lot de vedettes n’ait pas de grande utilité, il crée un ensemble éclaté qui réjouit.

 

 

 

   

 

     

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.