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Poser les bases d’un monde libre est indispensable pour affronter Poutine

Écrit par Robert Mcgarvey
27.03.2014
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  • Un garçon avec un ruban de drapeau russe passe devant un monument représentant un char T-34 à Simferopol, en Crimée, le 2 Mars 2014. (Genya Savilov/AFP/Getty Images)

La semaine dernière, Hilary Clinton, l’ancienne secrétaire d’État américaine, a comparé l’invasion de la Crimée par la Russie à l’occupation des Sudètes par Hitler en 1938 (Tchécoslovaquie de l’Ouest) dans la perspective de la seconde guerre mondiale.

Tout en précisant qu’elle ne comparait pas Vladimir Poutine à Adolf Hitler, Clinton a également suggéré qu’il y avait des «parallèles» historiques que nous devons tous garder à l’esprit. Le message était clair: «ceux qui oublient leur histoire sont obligés de la répéter.»

La prise de contrôle nazi des Sudètes représentait le point culminant d’une période agressive d’intimidation par Berlin. Avant cette invasion sans effusion de sang, l’armée allemande avait envahi l’Autriche (où il avait tenu un plébiscite simulé sur l’unification, tout comme la Russie aujourd’hui), et mis en place un régime d’intimidation en plaçant des troupes militaires à la frontière tchèque.

Hitler, comme Poutine, avait compris que l’arme la plus importante de son arsenal d’intimidation était le souhait des puissances occidentales d’éviter un conflit armé. Hitler connaissait bien son adversaire et a joué cette carte de manière très efficace. L’humiliation du Premier ministre britannique Neville Chamberlain à la Conférence de Munich où il a cédé (avec l’Occident) encore une fois aux revendications territoriales d’Hitler a ouvert la voie à un conflit mondial.

Mais la région des Sudètes a marqué la fin de la guerre d’Hitler par l’intimidation. Le parallèle historique le plus approprié pour Poutine aujourd’hui est l’occupation irresponsable de l’Allemagne nazie en Rhénanie- la frontière entre l’Allemagne et la France en 1936.

La Rhénanie était le territoire concédé par l’Allemagne à la France après la Grande Guerre en 1919. Comme la Russie en 2014, l’Allemagne en 1936 n’était pas au sommet de sa puissance militaire. Alors, comme aujourd’hui, le gouvernement du pays envahi (dans le cas d’Hitler, la France) n’était pas préparé à l’agression et désespérément divisé. Par une autre ironie du sort, l’Allemagne en 1936 a également accueilli les Jeux Olympiques.

L’occupation de la Rhénanie était un énorme pari de la part d’Hitler. Le Général Alfred Jodl, chef d’état major des opérations du Haut commandement des Forces armées pendant la guerre, a admis lors de son témoignage au procès de Nuremberg: «Si les Français avaient réagi ils auraient pu nous faire exploser en morceaux.» Ils auraient également pu avoir épargné au monde les horreurs de la seconde guerre mondiale. Malheureusement, la victoire facile en Rhénanie a accru l’addiction d’Hitler au pouvoir, et l’a enhardi pour le futur.

Leçons tirées du 20e siècle

Que doit faire l’Occident face à une autre violation flagrante de la paix de l’Europe?

Tout d’abord, il faut admettre que la plupart des arguments que Vladimir Poutine utilise pour justifier son invasion militaire sont tirés des arguments occidentaux lors de leurs invasions illégales de Grenade, de l’Irak et de l’Afghanistan. L’Occident a perdu sur le terrain moral, et après les mensonges flagrants de 2003 (concernant les armes de destruction massive), il ne peut que s’en prendre à lui-même pour la perte de l’intégrité du droit international.

Pourtant, quelque chose doit être fait. La plus grande leçon apprise dans les années 30 était la suivante: les mots ne veulent rien dire dans le grand jeu de puissance.

Après l’invasion de la Rhénanie, Hitler a lancé l’offensive de propagande, «Nous nous engageons, maintenant plus que jamais pour une compréhension entre les peuples européens, en particulier pour un de nos voisins. L’Allemagne ne rompra jamais la paix.»

Et il est allé, centimètre par centimètre, kilomètre par kilomètre, jusqu’à ce que l’Occident se soit trouvé pris au piège dans le tourbillon de la guerre. Il est clair que l’Occident doit se préparer à toute éventualité et commencer à juger Poutine sur ses seules actions.

La question est: des mesures doivent-elles être prises?

Jusqu’alors, la Russie n’a pas été inquiétée. L’invasion et l’occupation illégale de son voisin et allié historique a été choquant, mais indolore et enhardissent Poutine. Il est clair qu’il y a un prix à payer pour cette violation tout en maintenant la paix, la prospérité et la sécurité partagée.

La plus grande perte subie par l’effondrement de l’ancienne Union soviétique dans les années 90 a été la perte d’un identifiable «monde libre». Cette idée doit  rapidement refaire surface. Un monde libre a certaines valeurs, qui ont besoin d’être déclarées et honorées. En outre, un monde libre doit rendre parfaitement clair ce qu’il est prêt à faire pour se défendre contre les ennemis étrangers et nationaux.

Après avoir identifié le monde libre et clarifié ses prérogatives, ce qu’il faut faire avec la Russie devient plus clair. Il ne s’agit pas de punir aveuglément la Russie pour ses mauvaises actions, c’est un processus de réduction de l’immunité. Un bon comportement est récompensé par l’accès aux marchés occidentaux de consommation, au capital et à la sécurité. Mais dans le cas d’une agression, tous ces avantages disparaissent. La Russie sera isolée.

Rien de tout cela ne fonctionnera sans fermeté et sans une volonté de répondre au feu par le feu; mais avant que les bombes ne commencent à voler, soyons clairs sur qui et ce que nous défendons.

Robert McGarvey est historien en économie et co-fondateur du Genuine Wealth Institute, un groupe de réflexion basé à Alberta qui se consacre à aider les entreprises, les communautés et les nations qui ont créés des communautés de bien-être. Robert McGarvey est l’auteur de La révolution créative, un guide historique pour l’avenir du capitalisme. Droits d’auteur www.troymedia.com

Version en anglais: ‘Free World’ Needs to Grow a Backbone Before Confronting Putin

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