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Visite de Xi Jinping à Paris: La manifestation que la Préfecture de Police n’a pas pu interdire

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
27.03.2014
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  • Des pratiquants de Falun Gong devant l’Ambassade de Chine à Paris le jeudi 27 mars 2014 (Epoch Times)

Tous les moyens ont été retenus pour empêcher les manifestations pendant la visite du président chinois Xi Jinping à Paris ce jeudi 27 mars. 13 stations de métro fermées toute la matinée et les avenues et boulevards de l’ouest de Paris bloqués. Par excès de zèle ou par ordre d’en haut, en tout cas pour ne pas fâcher la représentation chinoise venue pour signer des contrats de milliards d’euros, la Préfecture de Police a tenté de museler la liberté d’expression par tous les moyens administratifs et policiers.

Le cas le plus emblématique a été la demande de manifestation de l’Association Falun Gong à manifester devant l’Ambassade de Chine. La Préfecture de Police a, dans un premier temps, refusé à l’association le droit de manifester et ceci après le dépôt légal de la demande de manifestation. Le Préfet a ensuite envoyé un arrêté à l’association interdisant purement et simplement la manifestation du Falun Gong et de ces sympathisants pendant la visite de Xi Jinping. La raison invoquée: le périmètre de sécurité autour de la visite d’État du président chinois.

L’annulation de l’interdiction du Préfet par le Tribunal Administratif de Paris

Comme à chaque fois depuis 5 ans, l’affaire a été portée devant le Tribunal administratif de Paris, recours légal devant une interdiction de manifester venant de la Préfecture. Le tribunal administratif de Paris, dans une ordonnance du 26 mars 2014 (requête n°1404721) a pour la troisième fois consécutive suspendu la décision du Préfet de police de Paris et condamné l’État français au versement d’une amende à l’Association Falun Gong France. Dans sa décision, la juge des référés fait valoir que l’interdiction de manifester adressée par le Préfet de Police de Paris à l’Association Falun Gong «porte une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés de manifestation et d’expression»  alors que tous les rassemblements du groupe depuis 15 ans ont été entièrement pacifiques. Deux fois déjà, en juillet 2009 et juillet 2010, une ordonnance du Tribunal administratif comparable avait condamné l’État au versement d’une amende.

Selon Maître Gabard, avocat de l’association Falun Gong devant le Tribunal administratif de Paris: «Notre position tendait à dire que la tenue de cette manifestation en face de l’Ambassade de Chine n’était pas de nature à poser un véritable problème de sécurité, qu’il n’a pas été établi que cette manifestation pouvait avoir une interaction néfaste d’un point de vue de l’ordre public sur la visite officielle du président, ni qu’elle pouvait gêner en quoi que ce soit les déplacements du président.»

  • Des pratiquants de Falun Gong devant l’Ambassade de Chine à Paris le jeudi 27 mars 2014 (Epoch Times)

En ajoutant: «Nous avons été obligé de rappeler à la Préfecture de Police, que cette conjonction tout à fait particulière d’une manifestation face à l’ambassade pendant le temps de la présence du président chinois en France, avait une très haute valeur symbolique. Un autre point important tenait à une certaine incompréhension qui s’est révélée au cours des débats sur la nature exacte de la manifestation. La juge des Référés a à un moment observé que la manifestation n’avait pas pour objet de contester la présence du président chinois en France, ni d’entrer dans une véritable logique d’opposition par rapport à la présence du président, mais de l’alerter sur les persécutions commises par ses prédécesseurs. Ce point avait manifestement échappé à la Préfecture de Police puisque son représentant était convaincu que l’objet réel de la manifestation était de contester purement et simplement la présence du président chinois sur le sol français.»

Le Falun Gong, un sujet encore évité par le gouvernement français alors que les choses bougent en Chine

Pour ne pas froisser la Chine, la diplomatie française essaye toujours de ne pas aborder les sujets qui fâchent. Ainsi du côté du gouvernement français il est convenu que la question des droits de l’homme avec la Chine sera toujours abordée derrière des portes fermées. Ce que l’on sait peut être moins, c’est que la diplomatie chinoise de son côté a comme consigne de ne surtout pas écouter les idéaux de liberté et de démocratie des Occidentaux pendant les réunions bilatérales et au contraire de trouver les arguments pour les contourner. Pourtant au delà des tactiques et stratégies diplomatiques de part et d’autre, un fait se distingue en Chine depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, tous les hauts fonctionnaires du clan de l’ancien président Jian Zeming, responsables de la persécution du Falun Gong depuis 1999, sont conduits en justice les uns après les autres et condamnés pour corruption.

Selon l’Association Falun Gong France, les sympathisants du Falun Gong ne manifestent pas contre le président Xi Jinping ni contre sa visite en France: ils l’appellent à faire condamner pour crimes contre l’humanité l’ancien président Jiang Zemin,  responsable principal de la persécution du Falun Gong qu’il a seul ordonnée avec le soutien des membres du politburo Bo Xilai, Zhou Yongkang et Li Lanqing. 

D’après les estimations de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies et de son rapporteur spécial, près des deux-tiers des prisonniers des camps de rééducation par le travail en Chine sont des pratiquants de Falun Gong – soit des centaines de milliers de personnes. Un rapport d’enquête des avocats David Kilgour et David Matas estime que parmi eux plus de 40.000 ont vu leurs organes prélevés contre leur gré. Le blocage strict de l’information en Chine ne permet pas à ce jour d’avoir des chiffres exacts.

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