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Transition énergétique: en suspens

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
27.03.2014
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Lors du dernier sommet européen vendredi dernier, François Hollande a annoncé la suite du volet de la transition énergétique prévu lors de sa campagne. Quelques jours auparavant, des militants de Greenpeace avaient attiré l’attention des médias sur les centrales nucléaires françaises vieillissantes, rappelant l’importance de la transition énergétique et la nécessité de la gestion du dossier nucléaire. Alors que l’attention était captée sur une action nécessaire et symbolique concernant la Crimée, le positionnement européen sur la transition énergétique est passé au second plan.

Un accord européen en cours

Selon le président Hollande, l’aboutissement à un accord européen se fera par étapes, en fixant d’abord les principes, jusqu’à ce qu’en juin, le Conseil européen présente le plan complet, pour faire une annonce officielle de la position de l’Union européenne en octobre cette année.

Jusqu’ici, l’accord concerne surtout la réduction de l’émission du CO2 de 40% d’ici à 2030, et l’intégration d’énergies renouvelables dans la politique énergétique. La question du nucléaire reste donc encore entière. Les centrales nucléaires ne produisant pas directement de CO2, leur intégration dans le dossier européen ne semble pas évidente.

Les promesses du gouvernement français quant à la réduction du parc nucléaire se voient donc réduites à une consultation citoyenne face aux géants du nucléaire, pris eux-mêmes à leur propre piège.

Un parc nucléaire français vieillissant

L’action de Greenpeace la semaine dernière avait soulevé un problème d’envergure. L’introduction de 56 militants Greenpeace au sein de la centrale nucléaire de Fessenheim et l’affichage de la banderole «Stop risking Europe» n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, selon le porte-parole d’EDF. Cependant la centrale de Fessenheim, la plus ancienne du parc nucléaire français toujours en activité, devrait être mise hors d’activité à l’horizon 2016, suivant la promesse de M. Hollande lors de la Conférence environnementale de 2012.

La future loi de transition énergétique repoussée fin 2014 est censée comporter la mise à l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim. Toutefois, avec une limite d’âge pour les réacteurs nucléaires fixée à 40 ans à leur conception, cela porte à environ 20 le nombre de réacteurs sur les 56 en activité, qui doivent atteindre très prochainement leur limite d’âge. Le président Hollande avait effectivement promis de réduire de 25% la part du nucléaire dans la production d’électricité en France, mais l’arrêt des réacteurs est un engagement économique qui se compte en centaines de milliards d’euros.

Renouveler est moins onéreux que démanteler

La France compte actuellement dix réacteurs en cours de démantèlement, dont le réacteur de la centrale Brennilis en démantèlement depuis 1985. La Cour des comptes avait estimé en 2005 que le coût du démantèlement de Brennilis excède de 20 fois les estimations originelles. S’agissant d’un réacteur de première génération (dit à «eau lourde»), sa puissance est 20 fois inférieure aux réacteurs de dernière génération. Les estimations du démantèlement du parc nucléaire français faites en 2003, se situaient dans une fourchette de 20 à 39 milliards d’euros. Ce chiffre a été réactualisé à 750 milliards en 2011 par la Commission Énergie 2050, un chiffre «surestimé» selon le directeur général de l’Énergie et du climat, Pierre-Franck Chevet.

Cependant EDF, l’opérateur des 58 réacteurs français répartis dans 19 centrales, considère la prolongation de durée de vie de ses centrales ainsi que la construction de nouvelles, comme inévitable. Suite aux évènements survenus à Fessenheim la semaine dernière, le directeur délégué à la direction Production-Ingénierie a affirmé qu’EDF «a la conviction profonde que ses réacteurs peuvent aller à 50, et même 60 ans». À cet effet, EDF prévoit d’investir 55 milliards d’euros d’ici à 2025 pour maintenir et restaurer son parc de centrales. L’actuel patron d’EDF, Henri Proglio, a annoncé le mois dernier que cet investissement pour la modernisation du parc existant ne pouvait être amorti que dans la perspective d’une durée de vie prolongée. Ce qui, concrètement, remet en cause la perspective de réduction du nucléaire dans la production d’électricité en France.

C’est bien ce niveau d’investissement – 50 à 60 milliards d’euros annoncés par EDF qui fait dire à Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, «ce n’est qu’en engageant dès maintenant une sortie progressive du nucléaire, que pourra se développer l’industrie des [énergies] renouvelables».

Quant au gouvernement, celui-ci a lancé une Consultation citoyenne sur la Stratégie nationale de la transition écologique vers un développement durable 2014-2020, disponible en ligne du 20 mars au 20 avril sur le site internet du ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, en vue du projet de loi sur la transition énergétique fin 2014.

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