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Taipei: manifestations et violences policières se prolongent

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
31.03.2014
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  • 24 mars à l’aube: Des manifestants sont repoussés par des canons à eau devant le Yuan exécutif de Taipei. Les manifestations ont été déclenchées après le refus du Président Ma Ying-jeou d’annuler un accord commercial avec la Chine (STR/AFP/Getty Images)

À Taïwan, l’ambiance s’est envenimée suite à l’expulsion brutale des étudiants qui occupaient le bâtiment du Yuan exécutif, le 24 mars à l’aube. Plusieurs scènes de violence avaient éclaté lorsque la police s’en est prise à coups de bâtons à des étudiants non armés. Suite à ces événements, la population taïwanaise a décidé de réagir dès le lendemain.

Les altercations ont pour la plupart eu lieu devant le bâtiment du Yuan exécutif à Taipei, la capitale de Taïwan, alors que des brigades anti-émeutes tentaient de disperser les étudiants venus protester contre un accord commercial sur les services entre Taïwan et la Chine continentale.

Plus de cent personnes ont été blessées lors d’affrontements et 61 manifestants ont été arrêtés, selon la chaîne de télévision taïwanaise NextTV.

La colère effrénée de la population a été déclenchée lorsque des canons à eau ont pris pour cible des milliers de manifestants vers 4h30 du matin. À l’aube, d’autres manifestants venus de la capitale et de tout le pays ont apporté leur soutien.

«C’est l’État qui dirige cette violence sanglante sous nos yeux. Ce n’est acceptable pour aucun d’entre nous», a dit Lin Fei-fan, une étudiante militante et leader de la manifestation, présente au Yuan législatif le 24 mars. Une vidéo la montrant en train de parler face à la caméra a été publiée sur le site web de l’Apple Daily, un journal populaire sur l’île.

«Le gouvernement de Ma Ying-jeou devrait assumer la responsabilité politique quant à la façon brutale dont les étudiants ont été dispersés. Il ne s’est même pas préoccupé de savoir pourquoi les étudiants occupaient le Parlement et le Yuan exécutif, pourquoi nous avons décidé d’agir, pourquoi nous sommes furieux et ce que nous espérons à l’avenir. Au lieu de cela, en réaction à l’appel du peuple, ils envoient la police anti-émeute armée de bâtons, de boucliers et de canons à eau.»

Lin Fei-fan a demandé au gouvernement de répondre aux appels des étudiants.

Le président Ma Ying-jeou, membre du parti nationaliste Kuomintang, réélu en 2012, a déclaré dans un discours le 23 mars dernier que le gouvernement accepterait de réexaminer chaque article du pacte tant controversé avec la Chine. En contrepartie, il a demandé aux étudiants occupants le Yuan législatif de partir.

La réponse n’a pas suffi à satisfaire les manifestants qui demandent maintenant une abrogation du pacte dans sa globalité et des excuses de la part du Président pour avoir essayé de l’imposer sans suivre les procédures d’examen convenues.

Les manifestants soutiennent que ce pacte risque d’anéantir l’économie taïwanaise en permettant à la Chine, dirigée par le Parti communiste, d’exercer une influence excessive sur Taïwan. «Nous somme tous très déçus,» a confié un manifestant à l’agence de presse taïwanaise Central News Agency, suite à la conférence de presse tenue par le Président Ma Ying-jeou. Les leaders étudiants ont déclaré qu’ils ne quitteraient pas les lieux tant que le pacte ne serait pas annulé.

  • 24 mars à l’aube: Des manifestants confrontés à la police au cours d’une manifestation devant le Yuan exécutif de Taipei (Sam Yeh/AFP/Getty Images)

Wang Jin-pyng, porte-parole du Yuan législatif occupé par les étudiants et adversaire politique de Ma Ying-jeou, a choisi d’autoriser les étudiants à prendre d’assaut les chambres. Il lui revient donc de décider si la police doit les expulser en ayant ou non recours à la violence.

Le pacte de services, dénommé Accord commercial sur les services inter-détroit, a été signé en juin dernier à Shanghai lors d’une rencontre au sommet entre le gouvernement taïwanais et la Chine.

Les partis d’opposition et des organisations civiles ont immédiatement soulevé leurs inquiétudes, au sujet de cet accord élaboré sans la participation du Parlement ni celle du grand public.

Le pacte a été affublé du surnom méprisant de «projet boîte noire» en référence à son manque de transparence.

Le 17 mars dernier, Chang Ching-chung, un législateur du Parti nationaliste, avait soudainement annoncé que le réexamen du pacte de services était achevé, avant même qu’il ait commencé: une déclaration qui a poussé les étudiants à occuper le Yuan législatif dès le lendemain.

Selon NextTV, d’autres personnes, notamment des membres des familles des manifestants, se sont joints aux manifestations depuis les répressions du 24 mars.

De nombreux parents et grands-parents furieux et inquiets sont descendus dans les rues lundi dernier, condamnant la violence des répression. Selon les médias taïwanais, quelques-uns de leurs slogans disaient: «Nos enfant ne sont pas des ennemis!» «Sommes-nous toujours à Taïwan?» En plus du siège du Parlement, d’autres manifestations ont été organisées lundi dernier dans la capitale Taipei et dans le reste de l’île. La plupart demandaient à la police de libérer les manifestants qui avaient été arrêtés et d’éviter toute nouvelle violence.

Version en anglais: Tensions Increase in Taiwan After Violent Dispersal

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