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Kunming: Des dizaines de victimes dans une attaque au couteau

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
04.03.2014
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  • Le 2 mars 2014, un enquêteur de la police chinoise inspecte la scène de l'attaque dans une gare ferroviaire de la ville de Kunming, province du Yunnan, sud-ouest de la Chine, un jour après que plus de 10 assaillants aient tué à coups de couteau 29 personnes et en aient blessés plus de 140 autres. (STR/AFP/Getty Images)

Samedi dernier, plus de 10 assaillants, tous vêtus de noir, ont mené un assaut brutal sur les voyageurs dans une gare bondée de la ville de Kunming, dans le sud de la Chine. Les hommes effrénés ont assailli et tailladé de leurs longs couteaux des dizaines de victimes. Selon les médias officiels chinois, l'attaque a fait 29 morts et plus de 140 blessés.

Les médias officiels ont rapidement rapporté que les assaillants étaient des musulmans ouïgours, originaires de la région autonome du Xinjiang à l'extrême occident du pays et qu'ils étaient des terroristes appelant à la séparation du Xinjiang.

Des internautes présents sur la scène ont utilisé leurs téléphones pour photographier les corps morts gisant sur le sol. D'autres images montraient des mares de sang après que les assaillants aient accompli leur sombre œuvre.

«Des individus séparatistes du Xinjiang ont conspiré seuls cet incident,» a annoncé le Quotidien du Peuple, le rapporteur officiel du Parti communiste chinois. Il reste à déterminer comment le journal a réussi à savoir qui avait préparé cette attaque, quelques heures à peine après qu'elle ait eu lieu.

Quatre assaillants ont été abattus sur place par la police, tandis qu'une femme faisant partie du groupe a été blessée et arrêtée, selon les médias officiels. La police continue de chercher les autres, selon CCTV (la télévision centrale chinoise)

Xi Jinping, le dirigeant du Parti, a immédiatement donné ses instructions pour «punir sévèrement les terroristes violents» et que «tous les efforts soient déployés» pour enquêter sur l'incident de Kunming.

Le Comité des affaires politiques et judiciaires, qui contrôle l'appareil de la sécurité chinoise, a aussi défini l'incident comme une attaque terroriste organisée et orchestrée par des Ouïgours musulmans du Xinjiang. Le comité a demandé que les responsables soient punis sévèrement. Aucun groupe n'a encore revendiqué l'attaque.

Le Parti s'est empressé pour que le premier reportage sur l'événement soit produit par Xinhua, l'agence de presse officielle du régime communiste. Aucune preuve indépendante de l'identité de l'auteur de cette attaque n'a pu être obtenue ni évaluée.

«Qui est la personne arrêtée? Est-ce une séparatiste ouïgoure? Qui se trouve derrière ces attaquants?» a questionné Hua Po, un observateur politique de Pékin lors d'un entretien avec NTD Television. «Nous ne pouvons tirer aucune information des rapports chinois autres que ce que les autorités ont déclaré. Cela simplifierait les choses qu'il s'agisse de Ouïgours séparatistes. S'il s'agit d'une autre entité, le problème pourrait être beaucoup plus grave et plus compliqué.»

  • Des valises abandonnées dans une gare ferroviaire de la ville de Kunming dans le sud-ouest de la Chine après qu'une attaque sanglante au couteau ait fait 29 morts le 1er mars dernier. (weibo.com)

Certains journalistes chinois se sont dits insatisfaits de la réaction officielle. «Les autorités ne disent jamais ce qu'il s'est réellement passé. Ils veulent juste nous faire haïr aveuglément, craindre sans raison, vivre dans la confusion et mourir pour rien,» a commenté Luo Changping, rédacteur adjoint du magazine économique Caijing sur Sina Weibo, une plate-forme chinoise de médias sociaux équivalente à Twitter.

Piao Baoyi, un journaliste chinois averti, a expliqué qu'il avait reçu un avertissement le 1er mars à minuit, le jour de l'attaque, prévenant que tous les reportages devaient «suivre strictement le reportage de Xinhua ou les informations officielles locales. Pas de gros titres, pas de photos.»

Liang Jian, le directeur du City Times, un journal local de Kunming, a également commenté en ligne: «Désolé, nous n'avons probablement plus besoin d'attendre les informations du matin. Tous les journalistes qui attendaient devant le Bureau de la sécurité publique de Kunming sont en train de partir.» Xinhua restant la seule source d'information, le travail des journalistes n'est plus nécessaire.

Cet acte de violence à Kunming a eu lieu dans une période sensible en Chine: des réunions politiques majeures se déroulent cette semaine à Pékin et le dirigeant du Parti Xi Jinping doit présenter un compte rendu du travail accompli par le régime au cours de l'an dernier. L'anniversaire du massacre de la Place Tiananmen arrive aussi dans quelques semaines et de nombreuses personnes en Chine et hors de Chine ont déjà commencé à appeler pour que cette commémoration soit célébrée de façon appropriée. Le Parti semble aussi progressivement révéler son intention d'agir sévèrement à l'encontre de Zhou Yongkang, un membre haut placé du Parti et ancien responsable de la sécurité chinoise. Suite aux attaques, un site web semi-officiel a annoncé un futur communiqué au sujet de Zhou Yongkang.

Le massacre de samedi est le second incident violent attribué à la communauté ouïgoure ces derniers mois.

En octobre dernier, une jeep avait explosé près de la Porte de Tiananmen à Pékin, tuant 5 personnes, dont trois dans le véhicule. Plus tard, le Mouvement islamique du Turkestan a été désigné responsable, mais les experts ont remis en question l'aptitude de ce groupe à organiser un tel incident. 

Version en anglais: Assailants With Knives Kill Dozens in China Massacre

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