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Vers une économie circulaire

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
05.03.2014
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  • Schéma de l’économie circulaire adapté de la Fondation Ellen Mac Arthur. (© Institut de l'économie circulaire)

En collaboration avec le World Economic Forum et le cabinet de conseil Mac Kinsey, la Fondation Ellen Mac Arthur a publié, le 24 janvier dernier,  son troisième rapport sur l’économie circulaire: «Accélérer le changement d’échelle dans les chaines mondiales d’approvisionnement». Et le 18 février, Jean-Marc Ayrault envoyait à ses principaux ministres ses lettres de cadrage sur la transition écologique en faisant également la promotion de l’économie circulaire, avec en ligne de mire le 17 juin prochain, où se tiendront les premières «assises de l’économie circulaire» en France.

Obsolescence du modèle linéaire de développement économique

Le modèle classique de développement économique, où les objets sont fabriqués à partir de matières premières, d’eau et d’énergie puisées à volonté dans la nature, puis jetés sans aucune considération, lorsqu’ils deviennent inutiles au consommateur, est qualifié de «modèle linéaire». Aussi longtemps que les ressources naturelles, situées en amont du produit, peuvent être considérées comme inépuisables, c’est-à-dire que les matières premières, l’eau et l’énergie sont abondantes ou accessibles facilement, et qu’en aval aucune contrainte ne pèse sur le rejet des déchets, il peut se perpétuer sans réelle remise en cause.

Ce modèle du «produire, consommer, jeter» a triomphé dans le monde occidental au XXe siècle puis, grâce aux coûts de production très bas des pays asiatiques encore peu soucieux de l’environnement, il s’est progressivement globalisé et répandu au reste du monde. Cependant, ce qui était envisageable pour 1 milliard d’Occidentaux il y a vingt ans encore, ne l’est plus pour une planète qui comptera 9 milliards d’habitants en 2050. L’objectif étant de rattraper leur retard de niveau de vie. Le modèle linéaire a donc atteint ses limites et doit évoluer vers un mode de production économe en ressources et en déchets.

Émergence inéluctable de l’économie circulaire

Lorsque l’énergie, l’eau et les matières premières se font plus rares, il devient difficile de rejeter des déchets n’importe où sans souci.  C’est  le cas depuis le début des années 2000 en Europe, leur prix se met à augmenter de façon pérenne et les entreprises ont tendance à rechercher des solutions alternatives pour rester compétitives : elles investissent alors plus facilement dans les économies d’énergie, d’eau et de matières premières, ainsi que dans le tri et le recyclage des déchets qui deviennent subitement rentables. Sous la pression des coûts mais aussi de réglementations environnementales de plus en plus contraignantes, le modèle économique se transforme donc progressivement en un «modèle circulaire», où les déchets deviennent sources de matière première et d’énergie, et où l’eau est économisée et recyclée.

La nature est alors appréciée comme un «capital» à préserver plutôt que comme un vaste champ d’exploration minière et de digestion de nos déchets. Les économies d’énergie, d’eau, de matières premières et le recyclage des déchets deviennent sources d’innovations et d’investissements pour ceux qui ont le courage de s’y orienter. Paradoxalement l’étude des écosystèmes naturels, qui se caractérisent par une symbiose entre les êtres vivants avec l’économie de ressources et le recyclage comme règles de survie, peut se révéler une source d’inspiration infinie pour les chercheurs.    

630 milliards d’économie

Dans les pays occidentaux, certaines entreprises pionnières ont su montrer la voie vers l’économie circulaire. Citons par exemple des papetiers comme Arjo Wiggins qui est très actif dans la promotion du papier recyclé, ou certains fabricants de moquette comme Interface et Desso qui s’efforcent de recycler les moquettes usagées dans leur production. Le recyclage du verre, de même que celui du papier, est également à l’œuvre, en particulier dans l’industrie automobile. Par ailleurs, certains pays comme Israël ont su montrer la voie vers une agriculture économe en eau, et plusieurs pays européens comme le Danemark ont légiféré en faveur d’une «économie zéro déchets».

Mais, comme le souligne le rapport de la fondation Ellen Mac Arthur, ces efforts ne peuvent se limiter à certaines entreprises ou à certains pays. L’économie étant globalisée, avec des régions spécialisées dans certaines productions et des chaînes logistiques mondiales, il devient aussi nécessaire d’agir à une autre échelle en généralisant la recherche en faveur du recyclage des matériaux les plus utilisés. La fondation en distingue quatre types, en commençant par les grands classiques comme le papier et le carton pour lesquels la séparation des encres reste difficile, le verre, l’acier et le polyéthylène dont le recyclage est insuffisant. Viennent ensuite les polymères qui sont utilisés partout mais jamais triés, puis le dioxyde de carbone (CO2) et les déchets alimentaires. Enfin, il faut favoriser la production de bio-matériaux capables de retourner à la biosphère. Les économies envisageables par un recyclage généralisé de ces matériaux sont évaluées à 630 milliards de dollars par an d’ici à 2025. Vaste programme!

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