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Une valse à trois temps…

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
14.04.2014
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  • Le Premier ministre Manuel Valls. (Pascal Le Segretain/Getty Images)

ÉDITO – Une valse à trois temps, qui s’offre encore le temps de s’offrir des détours du côté des discours. C’était encore très dansant, la valse de la semaine passée, rythmée entre le temps du nouveau Premier ministre Manuel Valls, celui de sa majorité, et celui d’une extrême-gauche rassemblée à Paris samedi 12 avril pour une manifestation «contre l’austérité».

Premier temps de la valse, le 5 avril. Une centaine de députés socialistes laissent planer le doute sur le vote de confiance et se fendent d’un texte public appelant à un nouveau «contrat de majorité» revenant en arrière sur le pacte de responsabilité, refusant, aussi, les réductions de dépense publique et proposant de taxer davantage le privé pour financer des emplois aidés. «À gauche toute», la défaite socialiste aux élections municipales n’étant que la conséquence d’une politique insuffisamment socialiste plutôt que celle d’une politique insuffisamment efficace.

Second temps, le 8 avril. Manuel Valls fait son grand oral devant l’Assemblée. Combatif, présidentiel, le nouveau Premier ministre parle de baisse de la fiscalité pour les entreprises, d’allégement du coût du travail, de simplification administrative. La vigueur est là, il est leader, porteur, visionnaire – ou en tout cas semble l’être. L’opposition ne peut que balbutier son attente d’actes et pointer les calendriers trop longs. La majorité divisée marmonne et hésite, car l’opinion publique répond au discours: Alors que François Hollande bat un nouveau record de plongée en eaux profondes à seulement 18% d’opinions favorables, M. Valls perce le plafond avec 58%; dans le même temps pourtant, près de deux tiers des Français le jugent incapable de faire baisser le chômage. Le Premier ministre, formé à la communication dans ses premiers postes rue de Solférino, puis à Matignon et jusque dans la campagne présidentielle 2012, a rendu cet art central dans son ascension. Sans reconnaître qu’il s’inspire d’un ancien hyper-président, il en partage la stratégie de phrases courtes et de force affichée, sachant que l’opinion impatiente n’attend que l’apparence d’une énergie de changement.

Troisième temps, le 12 avril. Le Front de gauche rassemble des dizaines de milliers de personnes à Paris pour «envoyer vallser l’austérité» – comme quoi nous aimons tous les jeux de mots faciles. Pour Jean-Luc Mélenchon et son écharpe rouge «c’est un front du peuple qui se constitue», phrase qu’on aurait aussi bien entendue dans la bouche de Marine Le Pen – comme quoi d’un extrême à l’autre le populisme n’a pas de camp. Dans le cortège défilant sous les banderoles «Hollande ça suffit», des militants socialistes et jusqu’à certains membres du bureau national, des écologistes… la majorité au pouvoir contre le pouvoir.

«…Et Paris qui bat la mesure, Paris qui mesure notre émoi; et Paris qui bat la mesure, me murmure, murmure tout bas»: dans cette valse à trois temps, c’est véritablement troublant, c’est véritablement gênant de voir ce nouveau tour de chant. Alors que la France vit comme une famille surendettée qui voudrait s’acheter une nouvelle voiture, nous prenons le temps de patienter vingt ans, «trois cent trente-trois fois le temps pour bâtir un roman» … et laisserons la prochaine génération payer nos atermoiements.

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