ECO & FINANCE – Anne Lauvergeon, l’ex-dirigeante du champion nucléaire français Areva de 2001 à 2011, espérait bien obtenir un secrétariat d’état dans le gouvernement Valls, mais elle s’est retrouvée subitement écartée de la course aux portefeuilles.

Une enquête judiciaire pour «présentation ou publication de comptes inexacts ou infidèles», «diffusion d’informations fausses ou trompeuses», et «faux et usage de faux» a en effet été ouverte à son encontre le 20 février à la demande de la Cour des Comptes afin d’éclaircir les conditions dans lesquelles Areva a racheté en 2007 la société minière canadienne Uramin pour la coquette somme de 1.8 milliard d’euros.

Non seulement les réserves d’uranium des mines africaines d’Uramin se sont révélées beaucoup plus faibles qu’annoncées lors de la transaction, ce qui a entrainé une division du cours d’Uramin par cinq et une dépréciation d’actifs de 1.5 milliards d’euros pour Areva, mais un dossier tronqué a été présenté à l’Agence des Participations de l’État pour obtenir son feu vert, et l’enregistrement du rachat d’Uramin dans les comptes d’Areva n’est apparu qu’en 2012, soit cinq ans après.

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