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Du rose sur une vague bleue

Municipales: un désaveu lourd de conséquence

Écrit par David Vives, Epoch Times
03.04.2014
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Avec l’élection présidentielle, les municipales sont les élections où le taux d’abstention est d’habitude le moins faible. Mais dimanche, 38% des Français sont restés à l’écart des isoloirs, contre 36,45% au premier tour. Pour le gouvernement, comme pour l’ensemble du paysage politique français, le désaveu est désormais profond.

Le président de la République, mis à mal avec une cote de popularité au plus bas, n’aura donc pas d’autre choix que de remanier son gouvernement. Et, au delà, de rassembler son électorat. Si le désintérêt des électeurs pose la question de la légitimité du gouvernement ainsi que de ses décisions, il permet aussi le retour de forces politiques alternatives, qui pourront tirer leur épingle du jeu. Encore faudra-t-il rassembler et convaincre leurs électeurs...

Faire face à la «désespérance des Français»

D’après Guillaume Bernard, Maître de conférence à l’Institut Catholique d’études supérieures, au premier tour, les enjeux locaux ont le plus retenu les électeurs PS, tandis que les électeurs UMP étaient «plus motivés par des questions nationales; un constat encore plus vrai pour les électeurs du Front national». Or, pour François Hollande, le fort taux d’abstention pose également la question de la non mobilisation des électeurs de la majorité. La défaite sévère touche loin dans les endroits où la gauche est puissante, où «l’électorat ne s’est pas plus mobilisé au second tour qu’au premier tour», constate le député socialiste Bruno Le Roux.

Qu’ils soient de gauche ou de droite, le constat est le même pour les hommes politiques: le séisme entre les citoyens et la politique est bel et bien là. «Les bastions du socialisme municipal craquent. C’est la désespérance... la démobilisation», déplore Bruno Le Roux, qui remarque les doutes des Français, qui «ne saisissent même pas la capacité de se servir d’une élection, même pour contester». Grande consolation pour le PS: avec plus de la moitié des votes, Anne Hidalgo conserve la capitale et les électeurs se sont remobilisés depuis le premier tour, faisant ainsi exception à la situation du pays. Parmi les villes socialistes, on trouve Montpellier, Lyon, Le Mans, Metz, Strasbourg, Dijon, Brest, Rennes, Cherbourg, Rouen et La Rochelle.

Pour certains élus socialistes, il faudra «replacer les enjeux» et tirer des leçons politiques. Jean-Marc Ayrault note la «désaffection significative» des électeurs PS, et voit dans la défaite un «manque d’explication sur la nécessité des réformes engagées». «La responsabilité est collective, et j’y prends toute ma part», admet-il, tout en appelant le gouvernement à poursuivre ses efforts dans les mesures engagées.

  • Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lors de son discours à Matignon, a appelé le président à penser à u00abl’intérêt général de la France». (françois Guillot/AFP/GETTY IMAGES)

Vers un renouveau du paysage politique français?

Si la question d’un remaniement gouvernemental est désormais sur toutes les lèvres, pour la droite, la débâcle du parti au pouvoir signe une opportunité forte du retour de l’opposition. En effet, plus d’une centaine de ville de plus de 10.000 habitants ont basculé à droite dimanche dernier, dont Nice, St-Etienne, Quimper, Lens, Reims, Caen, Bordeaux, Marseille et Toulouse, qui seront désormais dirigées par des élus UMP.

À Pau, 63% des suffrages vont à François Bayrou, qui reconquiert la municipalité. De son côté, le Front National signe une avancée très forte, remportant une dizaine de villes. Bien que Marine Le Pen annonce «une nouvelle étape» pour son parti, ces résultats ne lui permettent pas encore d’avoir une réelle force d’opposition dans le paysage politique français.

D’après Jean-François Copé, les résultats sont «une grande victoire pour son parti», qui n’avait pas enregistré un tel score depuis sa création.

«Il faut aller bien au-delà», déclare-t-il, en appelant à réaliser «les conditions du pacte bleu». Pour sa part, Guillaume Pelletier se réjouit de voir son parti «retrouver le chemin du rassemblement et de la remobilisation», après une longue période de désunion. Le parti doit donc faire face, dans un premier temps, à son propre rassemblement et à la reconstruction de son projet. «Il faut remanier le gouvernement», mais aussi «l’opposition», note Frédéric Lefebvre. «On a peu de temps pour agir». Le parti a également appelé François Hollande à changer de politique, notamment sur les questions fiscales et le chômage.

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