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Noé

Un film fantastique sans «irritants religieux»

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
02.04.2014
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  • Ila (Emma Watson), la fille adoptive de Noé, aura aussi plusieurs sacrifices à faire tout comme son père. (Paramount Pictures)

Lorsque Darren Aronofsky, le réalisateur de The Wrestler, Black Swan, The Fountain, Requiem for a Dream, amorce un nouveau projet, nombreux sont les cinéphiles qui commencent aussitôt à saliver de plaisir seulement à l’idée de visionner prochainement le fruit de son talent phénoménal. Admettons qu’il était hasardeux de transposer l’histoire de Noé, pour lui donner une saveur à la fois contemporaine et classique. Aronofsky est l’un des seuls de sa trempe à qui on aurait pu penser spontanément capable de l’exploit d’en faire un chef-d’œuvre, en plus de le transformer en film à succès au box-office, même si une grande part de la population occidentale est athée, même si le film est interdit dans plusieurs pays musulmans.

Noé, Russell Crowe (Les Misérables, Gladiator), homme lié au Créateur, reçoit différentes visions lui annonçant la fin du monde et un moyen de sauver les innocents en construisant une arche colossale.

Le titre de la filmographie de Darren Aronofsky se rapprochant le plus de Noé est sans conteste The Fountain. On y retrouve à nouveau une part mythologique, épique, transcendante, mystique et spirituelle. Noé est un peu plus nuancé que The Fountain dans ses effets spéciaux et dans l’intensité et le rythme de sa trame sonore. Bien que des moments fort sublimes composent le long métrage, ils sont moins exubérants étant donné que la foi (la force de croire en l’invisible) demeure au centre du récit. D’un autre côté, on retrouve toute l’ambiance visuelle apocalyptique nécessaire, mais sans qu’il soit considéré comme un film sensationnaliste «de fin du monde».

En ce qui concerne la trame sonore, le collaborateur de longue date d’Aronofsky, Clint Mansell (cette fois accompagné du Kronos Quartet), propose une atmosphère à la fois grave et modérée, avec des notes rappelant The Fountain, mais sans être d’une passion térébrante.

Darren Aronofsky a consacré une bonne partie du film sur l’aspect de la survie, ce qui peut le rendre comparable au film The Road à l’occasion. C’est justement dans ces séquences que les longueurs pourraient commencer à se pointer, mais elles ne prennent pas place.

  • Noé (Russell Crowe) ne peut échapper à son difficile et pénible destin, servant le Créateur au péril de sa vie.(Paramount Pictures)

Le film aurait pu s’arrêter après le déluge, mais continue de fasciner par la suite. L’architecture et la vraisemblance de l’arche où les animaux se réfugient sont convaincantes, tout comme lorsqu’elle vogue sur l’infinité d’eau couvrant la Terre. Le montage image par image et les paysages et l’évolution du vivant en accéléré sont des techniques fort appréciables, donnant une cadence supplémentaire à la production de 130 millions de dollars. L’introduction permettant de dresser la table pour avancer l’histoire de Noé est sensationnelle. La présence des anges déchus, emprisonnés dans des corps de pierre aux bras multiples, sont non seulement des trouvailles formidables, mais sont tout aussi bien représentés à l’écran. Les paysages éblouissants sont l’une des nombreuses raisons de voir Noé sur un écran de cinéma IMAX.

L’adaptation libre de ce passage biblique, connu par tous, est si brillamment réalisée que les «irritants religieux» qui pourraient freiner certains sont mis aussitôt à l’écart. On a l’impression de regarder un film fantastique, sans plus. Le tout est incroyablement inspirant, on sent qu’il a été fait pour élever la conscience, mais non pour faire la leçon.

Noé semble être un rôle fait pour Russell Crowe, de quoi oublier son personnage de démon dans le film Winter's Tale, personnage qui était définitivement trop petit et simpliste pour son envergure. Crowe ne manque pas une chance d’offrir une interprétation de haute qualité. Dans Noé, il catalyse sa force de jeu sur l’aspect songeur du héros et de tous les dilemmes intérieurs auxquels il doit faire face. Crowe s’est tellement investi dans le projet de Noé qu’il est une risée pour bien des médias. Il a fait des pieds et des mains pour que son film soit vu par le pape lui-même.

Sans jouer le rôle le plus marquant de sa carrière, Jennifer Connelly (Hulk, House of Sand and Fog) interprète Naameh, la femme de Noé. Elle réussit à faire sentir toutes les qualités et les épreuves qu’aura à subir cette femme d’exception. Connelly avait aussi joué la compagne de Crowe dans A Beautiful Mind en 2001 et a fait partie du premier succès cinématographique d’Aronofsky, Requiem for a Dream. Emma Watson (The Perks of Being a Wallflower, Harry Potter Saga), jouant Ila, la fille adoptive de Noé, resplendit par son visage d’un naturel déconcertant et touche par une interprétation devant passer par les extrêmes.

Methusalem, joué par Anthony Hopkins (RED 2, Hannibal), ne fait que passer dans un petit rôle de grand-papa en quête de petites baies. Il en met plein la vue, mais le temps d’un instant. Difficile de reconnaître Nick Nolte (Warrior, Peaceful Warrior), donnant sa voix à l’un des anges déchus. Petit apport somme toute bien précieux à l’ensemble du film. Ray Winstone (The Departed, Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull), ressemblant quelque peu à l’acteur Mickey Rourke, joue Tubal-cain, le personnage antagonique d’un roi représentant l’athéisme absolu. Il s’agit d’un personnage peu développé, mais aux répliques assez explicites quant à son incroyance.

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