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Gabriel García Márquez entre l’ici et l’au-delà

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
22.04.2014
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  • u00abLe plus grand Colombien de tous les temps» selon le président de Colombie Juan Manuel Santos, qui a proclamé 3 jours de deuil national suite au décès de Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature en 1982, décédé à l’âge de 87 ans le 17 avril dernier à Mexico. (WIKIPEDIA)

Le prix Nobel de littérature de 1982, est décédé suite à une complication pulmonaire à Mexico où il avait passé ses trente dernières années. Atteint d’un cancer lymphatique, l’auteur souffrait apparemment d’Alzheimer, maladie qui l’a écarté de la vie publique.

García Márquez est sans doute l’un des auteurs les plus influents du XXe siècle. Son livre monumental Cent ans de solitude, traduit en 25 langues et vendu à plus de 50 millions d’exemplaires, est considéré comme le plus grand roman en langue espagnole depuis Don Quichotte de Miguel de Cervantes.  La vente de ses livres en espagnol est la plus élevée et se situe juste après celle de la Bible. Parmi ses livres traduits on peut compter: Des Feuilles dans la bourrasque (1955), Cent ans de solitude (1967), L’Incroyable et triste histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique (1972), L’Automne du patriarche (1975), Chronique d’une mort annoncée (1981), L’Amour au temps du choléra (1985), Mémoires de mes putains tristes (2004).  En 2008, Gerald Martin écrit sa biographie: Gabriel García Márquez, une vie.

L’œuvre de  García Márquez est influencée par l’univers colombien dans lequel il a grandi, mêlant le mystère et la réalité. Par son style original, il devient une figure clé dans la littérature du réalisme magique.

Né en 1927, Gabriel García Márquez passe ses huit premières années dans la maison de ses grands-parents dans le village d’Aracataca, qui deviendra dans son œuvre le légendaire Macondo. Son grand-père, le colonel Nicolás Márquez, est vétéran de la Guerre des mille jours (1899-1902) et témoin de la révolte contre le massacre des bananeraies (1928). Ses  convictions libérales ont sans doute marqué le jeune enfant, qui deviendra plus tard un journaliste engagé. La vie est animée dans cette maison: le grand père y réunit ses filles, ses tantes, sa grand-mère voit des anges au passage et raconte la nuit au jeune Gabriel des histoires de fantômes, de sorcières et autres histoires extraordinaires qui sèmeront les graines de l’œuvre de García Márquez. D’ici naîtront ses grands romans, les histoires sur la guerre civile, le massacre des bananeraies, la période dans laquelle son père faisait la cour à sa mère, et bien sûr le pays imaginaire Macondo, où l’improbable et le magique ne sont pas moins réels que la vie quotidienne et logique.

Il fait des études de droits, mais ne s’enthousiasme pas et profite de cette époque pour lire Kafka, Virginia Wolf et William Faulkner. Il commence une carrière de journaliste en écrivant pour différents journaux. Il vivra en Espagne, au Mexique et en France. Il soutiendra Fidel Castro et quand ce dernier triomphera, García Márquez retournera à son pays natal pour rejoindre à nouveau Plinio Mendoza et l’agence de presse Prensa Latina, établie comme contrepoids des sociétés américaines telles que Associated Press. Il part à New York puis au Mexique, où il écrira son œuvre la plus importante, laquelle connaîtra un succès tel qu’il surprendra l’auteur lui-même. Cent ans de solitude, à la fois saga, fable et roman politique qui décrit la fondation et la disparition du village mythique Macondo, s’étalant sur 100 ans, raconte l’histoire de six générations de la famille Buendia qui ont connu l’amour, la guerre, les phénomènes surnaturels et bien évidemment la solitude – une allégorie de l’espèce humaine: un puits intarissable auquel on aime toujours revenir.

 


«Des questions insidieuses adressées à lui d’abord puis à sa mère suffirent au médecin pour constater une fois de plus que les symptômes de l’amour sont identiques à ceux du choléra. Il prescrit des infusions de fleurs de tilleul pour calmer ses nerfs et suggéra un changement d’air afin qu’il pût trouver un réconfort dans la distance, mais ce à quoi aspirait Florentino Ariza était tout le contraire: jouir de son martyre. Transito Ariza était une quarteronne libre, avec un instinct de bonheur gâché par la pauvreté, et elle se complaisait dans les souffrances de son fils comme si elles eussent été siennes. Elle lui disait de boire des infusions lorsqu’elle le sentait délirer et l’enveloppait dans des couvertures de laine pour l’empêcher de trembler en même temps qu’elle l’encourageait à se délecter de sa prostration. ‘Profite de ce que tu es jeune pour souffrir autant que tu peux’, lui disait-elle, ‘ça ne durera pas toute la vie’.»[EXTRAIT]

 



 


«Un jour que le père Nicanor s’en vint le voir sous le châtaigner avec un damier et une boîte de jetons pour le convier à jouer aux dames avec lui, José Arcadio Buendía ne voulut point accepter car, lui dit-il, jamais il n’avait pu comprendre quel sens pouvait revêtir un combat entre deux adversaires d’accord sur les mêmes principes.»

«Il n’y avait, dans le cœur d’un Buendía, nul mystère qu’elle ne pût pénétrer, dans la mesure où un siècle de cartes et d’expérience lui avait appris que l’histoire de la famille n’était qu’un engrenage d’inévitables répétitions, une roue tournante qui aurait continué à faire des tours jusqu’à l’éternité, n’eût été l’usure progressive et irrémédiable de son axe.» [EXTRAITS]

 


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