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Un ancien combattant se souvient de la bataille de Kapyong

Cette victoire lors de la guerre de Corée demeure, après 63 ans, un des plus grands exploits militaires canadien

Écrit par Justina Reichel, Epoch Times
28.04.2014
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  • Lors d’une visite en Corée du Sud en 1985, John Bishop indique où était située leur position au dernier citoyen toujours en vie de Naechon, où se trouve un monument commémoratif à l’honneur du 2e Bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry. (Judith Moss)

Ce fut une bataille épique, une des victoires militaires canadiennes les plus importantes qui a probablement épargné la Corée du Sud de la dictature communiste, mais son existence est méconnue.

La semaine dernière marquait le 63e anniversaire de la bataille de Kapyong, une brillante défensive menée par un seul bataillon canadien contre des milliers de soldats communistes chinois durant la guerre de Corée.

John Bishop était un soldat au sein du 2e Bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (2e PPCLI) durant cette bataille en 1951. Même s’ils faisaient face à un ratio d’environ sept contre un, il ne se rappelle pas avoir ressenti la peur durant les trois jours d’intenses combats, indique-t-il.

«Je ne me rappelle pas avoir eu peur. Je pense que nous avions accepté la mort et cela faisait partie de notre boulot», affirme M. Bishop, 83 ans, président de l’Association canadienne des vétérans de la Corée et auteur du livre The King’s Bishop, un ouvrage au sujet de la bataille.

«Nous étions convaincus que nous rendions un grand service», mentionne-t-il, ajoutant que son commandant adjoint de peloton était l’illustre sergent Tommy Prince, un des autochtones les plus décorés ayant combattu dans la Seconde Guerre mondiale et dans la guerre de Corée.

Pendant la nuit du 22 avril 1951, environ 5000 soldats chinois se sont dirigés vers la vallée de Kapyong, une route importante à 40 km de la capitale sud-coréenne, Séoul, qu’ils souhaitaient reprendre. Les forces chinoises avaient uni leurs forces à celles de la Corée du Nord un an plus tôt pour prendre la Corée du Sud et elles menaient maintenant une offensive printanière agressive.

Alors que M. Bishop et les autres soldats creusaient des tranchées le long de la colline 677 près de la vallée, ils ne s’attendaient pas à se retrouver au front. Les Canadiens ne s’attendaient pas à beaucoup plus que des tâches de garnison car, après tout, il y avait des forces onusiennes et sud-coréennes postées au front à 20 km de là.

Mais alors que les Chinois continuaient leur assaut, les Canadiens ont commencé à entendre des rumeurs à l’effet que le front était tombé. Au cours de l’après-midi du 23 avril, des hordes de soldats américains et sud-coréens en fuite ont commencé à traverser leur position. En soirée, il ne restait plus que le 2e PPCLI et un bataillon australien à proximité pour combattre.

«Nous ne savions pas que ce serait une bataille importante jusqu’à ce que nous ayons pris position et remarqué que l’armée coréenne et l’armée américaine battaient en retraite partout alentour», se rappelle M. Bishop.

Tout juste après minuit, les Chinois ont attaqué plus férocement, lançant vague après vague de tirs d’artillerie, de mortiers, de mitraillettes et de grenades. Les Australiens ont absorbé le plus gros de l’attaque initiale, mais ils ont dû battre en retraite le 24 avril après avoir épuisé leurs munitions.

Le dernier bataillon en poste

Les 700 Canadiens sur la colline 677 représentaient le dernier espoir de repousser les milliers de Chinois.

«Nous étions dans une situation où nous devions nous battre. En fait, nous étions le dernier bataillon en poste, tout s’était effondré autour de nous», raconte M. Bishop.

  • L’ancien combattant John Bishop (dernière rangée, premier à gauche) est pris en photo avec ses frères d’armes durant la guerre de Corée. (Gracieuseté de John Bishop)

Caporal âgé d’à peine 20 ans à l’époque, il se rappelle avoir pensé : «Tant pis, si nous entrons dans une grande bataille, faisons notre boulot et soyons fiers.»

Les combats intenses rapprochés ont duré toute la nuit et les Canadiens ont défendu sans relâche leur position. À un certain point, ils ont même appelé une frappe d’artillerie risquée sur leur propre position pour éliminer les soldats communistes parmi eux.

Remarquablement, l’assaut s’est effondré dans l’après-midi du 25 avril, alors que les Chinois manquaient de munitions et avaient souffert d’environ 2000 pertes. Chez les Canadiens, il n’y a eu que 10 morts et 23 blessés. Entre-temps, les forces onusiennes se sont regroupées et sont arrivées pour prendre la relève du bataillon épuisé.

Kapyong a constitué la dernière offensive importante des Chinois et on a reconnu que la bataille a pris un tournant dans la guerre de Corée.

Les historiens militaires ont attribué le succès remarquable des soldats canadiens à leur expérience de combat collectif, à la qualité des officiers commandants, à leur excellent entraînement, à leur bonne condition physique et à leur bon moral.

Bien que les Chinois étaient beaucoup plus nombreux, ils étaient désavantagés par la géographie, devant atteindre la colline 677 par des vallées et voies d’approche couvertes par les canons des forces internationales. Ils s’étaient également trop éloignés de leur réseau d’approvisionnement et leur moral était bas en raison des lourdes pertes.

Le 2e PPCLI s’est vu octroyer la Presidential Unit Citation des États-Unis pour son héroïsme et sa performance exceptionnelle, devenant ainsi la première des deux seules unités canadiennes à recevoir cette décoration. Le bataillon australien l’a également reçue.

La guerre de Corée se voulait au départ une mission de maintien de la paix et c’est seulement plus tard qu’elle a été reconnue comme une guerre en bonne et due forme. Dans la lutte pour protéger la Corée du Sud du communisme, 516 Canadiens ont perdu la vie et 1558 ont été blessés.

Chaque année, John Bishop marque l’anniversaire de la bataille de Kapyong au monument commémoratif de Kapyong dans le parc national Pacific Rim sur la côte ouest de l’île de Vancouver. Il a aussi organisé des visites sur le champ de bataille de Kapyong pour les anciens combattants, jusqu’à ce que les fonds du gouvernement soient coupés.

Toujours humble, M. Bishop affirme qu’il ne devient pas émotif lorsqu’il marque l’anniversaire, puisqu’il ne faisait que son devoir. «Nous avons fait notre travail, et ça c’est important.»

Version originale : Against All Odds: Canadian Veteran Recalls Battle of Kapyong

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