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Grosse indigestion

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
04.04.2014
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  • Francois Hollande reçoit le président chinois Xi Jinping et sa femme à l’Élysée pour un dîner officiel. (Pascal Le Segretain/Getty Images)

EDITO - «A l’Élysée, c’était pas du tout… non, c’était dégueulasse. Il faut le dire, il faut le dire»… Malheureusement, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq parlait seulement de la cuisine de l’Élysée, de qualité insuffisante à ses yeux lors du dîner d’État de François Hollande – et plus de 300 invités – avec le président chinois Xi Jinping. Elle n’évoquait pas – ce qui eut fait d’elle une plus grande dame à nos yeux – le faste, la pompe exagérée, la déférence absolue qui ont accompagné pendant trois jours cette première visite officielle du nouveau dirigeant chinois. Tous les grands lieux de la capitale, de la place de la Concorde aux Invalides en passant par les Champs-Élysées ont été drapés du rouge et des cinq étoiles du régime communiste chinois; dictature non seulement fréquentable mais «amie» de la France. Sous terre, dans les couloirs du métro, des files ininterrompues de gens ordinaires interdits de surface et priés d’aller respirer ailleurs, plus loin du parcours des grands.

Jusque dans les photos officielles de la visite, à l’Hôtel des Invalides il semble que ce soit Xi Jinping seul qui ait passé en revue les troupes françaises, la démarche ferme et volontaire, un pas en avant sur François Hollande,  suiveur timide au sourcil froncé, mais relevant à peine le menton.

Insigne honneur et première pour un chef d’État étranger depuis vingt ans, l’État a offert à Xi Jinping une visite à Versailles et un dîner de Ducasse au Grand Trianon: «Légumes du potager du Roi en croûte de sel; cuisses de grenouille en sauce à l’oseille; pâté chaud de pintade truffé, raviole de langoustine; daurade, caviar, betteraves; morilles, gnocchis fondants; sole de petit bateau en épais filet, coquillages; turbot de ligne à la truffe noire; homard, topinambours; pigeonneau, céleri, cacahuètes; ris de veau doré clouté d’olives; selle d’agneau de lait, aubergine, sarriette…»

Le commerce, dira-t-on. Tout ceci aurait permis la signature de 18 milliards d’euros de contrats, mais dont l’essentiel – soyons chagrin – est une commande Airbus et par conséquent un succès européen plutôt que français. Le partenariat stratégique, c’est avec l’Allemagne que Xi Jinping l’a conclu. L’Allemagne, qui est aussi une des voix les plus fortes pour parler des droits de l’homme en Chine, et pas seulement en rappelant lors de toasts discrets «son attachement» à ces valeurs. Car en pragmatiques, nos voisins de l’Est savent qu’on ne fait pas commerce parce qu’on est amis, mais parce qu’on a les meilleurs produits.

L’invitation à Versailles, qui se voulait un rappel de la grandeur de la France, aura surtout remis en mémoire qu’il était le lieu chéri des courtisans. Voyant, ce dimanche 30 mars, les Champs-Élysées toujours couverts de drapeaux chinois, nous découperions bien un bout de ces étoffes pour en confectionner un carton rouge Made in France.

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