«Rigoureux» pour le Vert Yves Contassot son ancien adjoint, «autoritaire voire autocratique», selon Jean-François Legaret, maire UMP du 1er arrondissement, «c’est un bosseur, un passionné… et un affectif», explique Danielle Simonnet, candidate malheureuse du Parti de Gauche à la mairie de Paris. Bertrand Delanoë, a marqué les esprits par sa personnalité ainsi que par son style dynamique de gestion.

Les transports

Réduire la place des voitures était un des objectifs principaux de Bertrand Delanoë. Un ensemble de mesures mises en place lui ont valu de fortes oppositions de la Droite et des automobilistes. De nombreuses zones ont ainsi été aménagées pour les piétons, comme récemment les berges de la Seine près du Quai d’Orsay.

Tramways, vélibs, autolibs: en quelques années, le mode de transport a évolué pour participer au désengorgement des bus et des métros et pallier le manque de voitures. Les tramways, aux abords du périphérique, ont été mis sur les rails dès 2001. Depuis 2007, les fameux vélibs sillonnent la capitale. En 2011, les Parisiens ont vu apparaître de petites voitures grises tout électrique: les autolibs.

Afin de réduire la pollution – qui reste forte dans la capitale – Delanoë a eu plusieurs fois recours à une limitation de la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes franciliennes. «Les résultats, c’est moins 35% de particules fines à Paris, moins 13% de gaz à effet de serre, la disparition complète de polluants comme le plomb ou le benzène», affirmait le maire en mars dernier.

Si la Droite reconnaît le succès de ces nouveaux moyens de transport et remarque que le tramway a été lancé sous Jean Tiberi, Yves Contassot regrette le retard pris sur ce même tramway. Il faudra attendre «2020 pour voir le bouclage du tramway, lancé en 2001». Pour l’ancien adjoint écologiste, Delanoë «n’a pas compris grand-chose à l’écologie. Il aurait pu aller plus vite, plus loin». Jean-François Legaret de l’UMP regrette également qu’il n’y ait eu « aucun investissement pour rendre le métro accessible aux personnes handicapées à la différence de Londres».

Le logement et l’urbanisme

En matière de logement, la politique du maire socialiste a œuvré en faveur des logements sociaux. En 2014, ils atteignent 20% à Paris, l’objectif fixé par la loi Gayssot pour la mixité urbaine de 2000. L’implantation de logements sociaux dans les quartiers bourgeois de l’Ouest parisien avait suscité l’ire de nombreux habitants et maires d’arrondissement.

Delanoë a marqué de sa patte l’urbanisme de la capitale. Transformation des Halles et de la place de la République, aménagement des berges, Paris Plage, etc. Selon les chiffres de L’Express, 10% de la capitale auraient été modifiés sous le mandat du maire socialiste.

Mais, là encore, le bilan est à nuancer. Paradoxe pour celui qui voulait créer plus de logements sociaux dans la capitale, le prix du mètre carré à Paris n’a cessé d’augmenter. «Il n’a pas réussi à lutter contre la spéculation immobilière et à lutter contre la montée des inégalités», estime Danielle Simonnet du Front de Gauche. «En augmentant le nombre de logements sociaux, la ville est accusée d’avoir indirectement encouragé la spéculation», rapporte le journal Les Echos. De même, sur le plan de l’urbanisme, «rien de franchement révolutionnaire», estime l’architecte Roland Castro dans L’Express, bien qu’il reconnaisse qu’«il y a eu ici et là de vraies audaces».

Paris, capitale culturelle

 Bertrand Delanoë l’avait bien compris. Sous son mandat, la ville n’a pas perdu de son attrait touristique. Dès 2002, le maire récemment élu met en place la «Nuit blanche». Le temps d’une nuit d’automne, chacun peut découvrir – ou redécouvrir – les lieux symboliques de la capitale ainsi que quelques animations insolites.

Paris cinéma célébrera sa 12e édition à partir du 5 juillet prochain. Le festival projette des films anciens, mais aussi des avant-premières et offre des séances en plein air. La culture reste un enjeu de la mairie de Paris, qui offre par exemple la gratuité de certains musées à toute personne de moins de 26 ans, ressortissants de l’Union européenne ainsi qu’aux enseignants.

Samedi 5 avril, l’ancien maire a passé la main à son héritière, son ancienne adjointe Anne Hidalgo, élue PS à la mairie de Paris le 30 mars dernier. «J’ai confiance en Paris avec votre nouvelle élue et son équipe. Notre ville n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle part à la conquête de son avenir».

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