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La Persécution religieuse au Vietnam: Infiltration des espions du gouvernement, abandon forcé de croyance

Écrit par Gary Feuerberg, Epoch Times
09.04.2014
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  • Une policière, agent de la circulation dirige le trafic à une intersection dans le centre de Hanoi, le 6 Mars 2013. La Commission Tom Lantos des droits de l’homme a tenu une audience sur la persécution des communautés religieuses et des autochtones au Vietnam. (HOANG DINH NAM/AFP/Getty Images)

WASHINGTON – Au Vietnam, la répression des croyances religieuses s’aggrave, rapportent des témoins lors de la récente audience du Congrès.

Pour la première fois de son histoire, la commission Tom Lantos des droits de l’homme, a obtenu des témoignages vidéo en direct du Vietnam. Tous les témoins confirment que le régime vietnamien resserre l’étau sur la liberté d’expression et d’association et qu’il emprisonne les chefs religieux, les dissidents et les défenseurs des droits de l’homme, parfois pour de longues peines de prison.

En outre, le régime utilise des pratiques insidieuses pour saboter l’expression religieuse. Une pratique courante du gouvernement consiste à imposer aux croyants le reniement de leur foi, ce qui est une violation particulièrement grave de la liberté de religion.

Le père Phan Van Loi qui s’exprimait en direct du Vietnam avec l’aide d’un traducteur, révélait que de nombreuses activités cultuelles de l’Église catholique sont limitées ou interdites par des décrets gouvernementaux. Les organisations religieuses ne sont pas reconnues comme des entités juridiques. Le père Loi confirme que le gouvernement contrôle le recrutement, la coordination, et la nomination des membres du clergé. En outre il contrôle aussi strictement leurs voyages à l’étranger, ainsi que celui de leurs ouailles.

Selon le père Loi, de manière générale, le régime est contre toutes les organisations confessionnelles de la société civile. L’audience avait pour objectif déclaré d’étudier le rôle des organisations religieuses dans l’émergence de la société civile au Vietnam, ce que le régime veut justement contrecarrer.

«Les biens immobiliers de l’Eglise catholique ont été de plus en plus confisqué. L’Eglise peut avoir l’usufruit des terres, mais pas la propriété» s’attriste Loi, 63 ans, qui a été secrètement ordonné prêtre en 1981. Emprisonné pendant sept ans, le père a ensuite été placé en résidence surveillée depuis 2001. Il est rédacteur en chef de la revue bimestrielle interdite Freedom of Speech (liberté de parole) et co-fondateur de l’association des anciens prisonniers de conscience vietnamiens.

Nguyen Phung Bach, sous dignitaire et membre du clergé d’une secte indépendante Cao Dai, témoigne aussi en direct du Vietnam. Elle a fourni des dates et des noms de personnes qui avaient été agressées par la police parce qu’elles n’avaient pas demander d’autorisation au conseil de gouvernance de Cao Dai contrôlé par l’État lors de la conduite des cérémonies. Ainsi le 14 Mars, une personne a été condamnée à 18 mois d’emprisonnement pour avoir construit un centre funéraire malgré la désapprobation du régime.

Pendant que Phung témoignait, sa maison a été encerclée par la police. Le président du comité Rep Frank Wolf (R-Va.) a missionné quelqu’un du département d’État auprès de l’ambassadeur américain au Vietnam pour que ce dernier s’assure du bien-être de deux témoins de la commission du Vietnam.

De fausses églises

Loi a dévoilé les pratiques vicieuses du régime pour saper la religion et les organisations religieuses.

«Le gouvernement a créé le Comité de solidarité des catholiques vietnamiens, une fausse organisation de la société civile... afin de manipuler les affaires intérieures de l’église catholique et de tromper le monde extérieur», a déclaré Loi.

Le régime a aussi créé des églises contrôlées par l’État dans d’autres religions, selon Loi. Ces Églises d’État dirigées par le régime côtoient les églises orthodoxes, avec «l’objectif de diviser les églises traditionnelles». Ce sont des «entités périphériques du Parti communiste» qui servent le Front de la Patrie, une organisation politique dirigée par le Parti communiste du Vietnam.

En 1975, à la fin de la guerre du Vietnam, Hanoi dominait l’ensemble du pays. Elle a dissout la direction de toutes les organisations religieuses indépendantes, avant que les communistes ne nomment de nouveaux dirigeants de ces organisations. Par une ordonnance de 2004 sur la religion et la croyance, le régime exigeait que toutes les organisations religieuses soient enregistrées et leurs activités approuvées au préalable. Celles qui refuseront de s’enregistrer verront leurs activités déclarées illégales et leurs membres risquent l’arrestation et des harcèlements.

«Plus récemment, en 2013 le Décret gouvernemental 92 interdisait toutes les activités religieuses, culturelles et traditionnelles, même lorsqu’elles se déroulent dans des habitations privées, à moins qu’elles ne soient enregistrées, approuvées au préalable, ou conduites par une entité gouvernementale», affirme une déclaration de la Commission Lantos.

Le rapport annuel 2013 de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), une commission indépendante du gouvernement fédéral affirme que «malgré le contrôle du gouvernement, le nombre d’adhérents religieux continue de croître au Vietnam».

Un Pays particulièrement préoccupant

Wolf est indigné que l’administration Obama, (comme la précédente administration Bush), ne classe pas le Vietnam comme un «pays particulièrement préoccupants» (CPC). Designer le pays comme un CPC aurait permis d’appliquer différentes sanctions poussant à des changements dans les politiques du Vietnam. En 2004, le Vietnam était sur la liste des CPC, mais le département d’Etat a levé cette désignation en 2006. Avant cette levée, le Vietnam avait partiellement remplie les termes d’un accord bilatéral américano-vietnamien pour libérer les prisonniers et mettre fin aux renonciations forcées de foi.

Depuis 2001, l’USCIRF avait inscrit le Vietnam comme un CPC et exhortait sans cesse le département d’Etat à l’imiter. Pour Wolf, le retrait du Vietnam de la liste CPC par le département d’Etat était une erreur ; il cite des extraits du rapport de USCIRF: «les minorités ethniques qui protestent, les bouddhistes et les groupes religieux qui veulent exister indépendamment du contrôle gouvernemental continuent à subir de graves abus, dont des arrestations, des abandons forcés de leur foi, ainsi que des incarcérations de longue durée».

Le rapport poursuit: «Les perpétuels conflits de propriétés foncières, des installations appartenant à l’église catholique ou à des villages catholiques, ont conduit à la démolition d’églises, aux confiscations de biens, à des détentions et à des violences» .

Le Commissaire de l’USCIRF, Eric P. Schwartz, a déclaré: «les protections juridiques des groupes religieux sont incertaines et sujettes à des interprétations arbitraires ou discriminatoires fondées sur des facteurs politiques. Les minorités ethniques protestantes et catholiques sont des victimes particulières de discrimination, d’intimidation et de pression pour renoncer à leur foi».

Le Protestantisme comme menace politique

Le Procureur Yunie Hong, directeur de la promotion des politiques de développement national des Hmongs, a déclaré que les résidents des grandes zones urbaines bénéficiaient généralement d’une plus grande liberté religieuse. Les améliorations apportées au cours de la période de désignation comme CPC n’ont pas atteint les provinces reculées, ni les montagnes», où de nombreuses minorités ethniques, y compris les Hmongs vivent, et où l’accès est strictement limité pour les tiers."

Hong explique que les Hmongs qui résident dans ces régions montagneuses et reculées du nord-ouest se sont convertis au christianisme en grand nombre depuis la fin des années 1980, passant de 0 à 400.000 croyants. Elle se réfère au Compass Direct News, une publication chrétienne estimée par le département d’Etat qui se sert de ses rapports.

Le régime vietnamien considère les conversions au christianisme comme une menace politique. Hong explique que  pour le régime «le christianisme est une religion américaine en conflit direct avec le communisme et la loyauté envers le gouvernement communiste». Par conséquent, le régime a lancé une campagne pour empêcher les Hmongs de pratiquer leur foi chrétienne, «en utilisant des méthodes de destruction pour les pousser vers leurs origines animistes traditionnelles», poursuit Hong.

La bataille se porte sur les pratiques funéraires. Une secte chrétienne a entrepris une approche plus moderne pour enterrer les morts, elle a construit des installations funéraires de stockage dans le village. Le gouvernement central a envoyé des directives spécifiques pour que les fonctionnaires provinciaux obligent les chrétiens Hmong à retourner à leur ancienne façon d’enterrer les morts.

Des policiers et des voyous envoyés par le gouvernement sont venus détruire les installations et arrêter de nombreux villageois Hmongs, qui ont fait barrage avec leur corps pour protéger les installations.

Abandonner sa foi chrétienne de force

Les peuples des montagnes, des indigènes du Vietnam, d’ethnies différentes et non liés à la majorité de la population vietnamienne, sont traités par le régime avec encore plus de suspicion et d’hostilité que les chrétiens Hmongs. Ils ont combattu aux côtés des Français et des Américains pendant la Première Guerre d’Indochine et la guerre du Vietnam. Pour le régime, ces chrétiens montagnards qui résident dans les Hauts Plateaux pratiquent une religion américaine et sont des espions à la solde de la CIA (l’Agence américaine de renseignement), selon le témoignage de Rong Nay, directeur exécutif de l’Organisation des droits de l’homme des peuples des Montagnes.

Le régime a chassé de force les Montagnards de leurs terres ancestrales afin de les donner aux migrants vietnamiens. Le régime combat également leur religion. Les montagnards chrétiens, au nombre d’environ 500.000, sont parmi les plus grand groupe chrétien au Vietnam. De grandes manifestations pacifiques réclamant la restitution de leurs terres et le droit de pratiquer leur religion ont éclaté entre 2001 et 2004 – des demandes écrasées par l’armée vietnamienne, qui a tué des centaines de Montagnards et en a arrêté autant, certains manifestants condamnés à 17 ans d’emprisonnement, selon Nay.

Et d’ajouter que «pendant des décennies, les forces de sécurité gouvernementales ont terrorisé les Montagnards chrétiens en organisant des cérémonies au cours desquelles les chrétiens étaient forcés par la police à faire un serment publique de renonciation à leur foi chrétienne» .

Nay de terminer «le Montagnard est traité comme un ennemi dans son propre pays, et nous avons perdu plus que tout autre peuple au Vietnam».

Les recommandations

Schwartz a recommandé au Congrès américain de voter l’Acte sur les droits de l’homme au Vietnam (Vietnam Human Rights Act) et de lier la situation des droits de l’homme à l’engagement économique du Vietnam.

Wolf fait remarquer que l’ancienne législation, rédigée par le Rep Chris Smith (RN.J.) qui a assisté à l’audience, est passée quatre fois à la Chambre, et plus récemment, elle a pratiquement fait l’unanimité. Cependant, le sénateur John McCain (R-Arizona), et le Sen. John Kerry (sénateur démocrate du Massachussetts) l’ont bloqué avant sa présentation au Sénat.

Pour Nay, avant toute signature de traité de défense avec le gouvernement des États-Unis ou de partenariat trans-Pacifique avec le Vietnam, le régime vietnamien doit d’abord libérer tous les prisonniers politiques et religieux.

«L’USCIRF a également soutenu de longue date les sanctions appliquées aux complices de violations des droits de l’homme», a déclaré Schwartz.

Version en anglais: Religious Persecution in Vietnam: Government Spies, Forced Renunciations of Faith

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Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.