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Pas d’indemnité après la perte d’un enfant unique

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
11.05.2014
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  • 26 novembre 2013: Une femme et son enfant marchent dans un parc de Pekin. Les autorites du planning familial chinois ont recemment rejete la demande de compensation des parents ayant perdu leur enfant unique. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

Un vieux dicton chinois dit: «Élever un enfant pour se prémunir de la vieillesse». Mais un nombre rapidement croissant de familles en Chine qui ont perdu leur unique enfant sont confrontés dans leurs vieux jours à des difficultés financières. Ils sont donc en colère contre la politique du régime chinois qui leur refuse généralement d’avoir plus d’un enfant.

Il y a deux ans, 2.431 de ces parents démoralisés avaient lancé une pétition demandant une indemnité après la perte d’un enfant unique. Récemment, ils ont reçu une réponse négative des autorités.

La Commission nationale de la santé et de la planification familiale a répondu aux parents qu’il n’existe pas de politique de compensation pour eux. La réponse a été donnée après que 240 représentants des pétitionnaires se soient rendus à Pékin pour la quatrième fois, le 21 avril dernier, selon le Legal Evening News.

Ces parents et beaucoup d’autres sont maintenant en colère face à ce qu’ils considèrent l’injustice d’une politique qui prévoit de lourdes amendes en cas de désobéissance, mais ne permet aucun recours pour les conséquences qui peuvent découler de l’obéissance à cette même loi.

«En tant que citoyens, nous avons rempli nos devoirs envers la politique de l’enfant unique, mais nous espérons que l’État engage une certaine protection pour le risque que nous avons pris,» ont écrit les parents dans leur requête aux autorités.

Qui va m’enterrer?

La politique de l’enfant unique a été lancée en Chine en 1980 dans le but de contrôler la population sur la base de théories scientifiques douteuses. Elle s’applique à tout le monde, à quelques exceptions près comme les familles agricoles dont la survie repose sur le travail manuel: ils ont droit à un deuxième enfant si le premier est une fille ou handicapé.

Les familles qui ont perdu leur enfant unique depuis que la politique a été appliquée a cependant augmenté. Les calculs basés sur l’Annuaire statistique 2010 de la santé en Chine montrent que plus d’un million de familles se trouvent dans cette situation. Chaque année, environ 76.000 enfants uniques meurent, selon le journal d’État Beijing News.

Les parents actuellement impliqués dans ce conflit avec le régime sont pour la plupart âgés de plus de 50 ans et leurs enfants sont généralement décédés de façon inattendue, dans l’adolescence ou dans la vingtaine: les parents ne souffrent pas seulement de la douleur de ce décès, mais des années de solitude et du manque de soutien financier.

«Je ne sais pas qui va prendre soin de moi en cas de maladie et qui m’enterrera quand je mourrai,» a déclaré une représentante des parents du groupe de pétition lors d’une interview avec le Legal Evening News.

Une maigre compensation

Les parents ont souligné que les peines financières en cas de non-respect de la politique de l’enfant unique sont sévères, mais l’indemnisation et la protection des conséquences de cette même politique sont minimes.

Les autorités exigent des contrevenants ce qu’ils appellent des «amendes d’entretien social». Celles-ci sont perçues tout au long de l’année, mais il n’existe pas de registre public du montant total des droits perçus, ni d’explications où l’argent est dépensé. Un avocat a cependant tenté d’accéder à certaines données et a été choqué par ce qu’il a découvert.

En juillet dernier, Wu Youshui a introduit une demande dans la province du Zhejiang pour accéder aux documents officiels de chacune des 31 provinces chinoises; 24 provinces ont présenté des données en janvier, selon le Beijing News.

Ces données montraient que la totalité des amendes collectées s’élève à 20 milliards de yuan (2,3 milliards d’euros) pour l’ensemble des citoyens qui ont contrevenu à la politique de l’enfant unique en 2012. Les sept autres provinces n’ont pas répondu, dont des provinces comme l’Anhui, qui a une population de plus de 60 millions d’habitants.

Ces chiffres sont sans comparaison avec les montants d’indemnisation versés dans certains cas.

En 2008, les autorités avaient commencé à attribuer 135 yuan (15,75€) comme «frais d’assistance» par personne et par mois pour les familles ayant perdu leur unique enfant. Après un certain nombre d’appels et de recours, depuis janvier 2014, ces frais d’assistance ont été légèrement réévalués pour atteindre 340 yuan (39,6€) dans les villes et 170 yuan (19,8€) pour les régions rurales.

Mais les parents veulent une équivalence entre l’amende et la compensation. «Il y a une loi pour imposer des amendes en cas de non-respect de la politique de l’enfant unique, il devrait donc également y avoir des lois pour compenser ceux qui respectent la politique. Les obligations et la protection des droits doivent aller de pair,» déclarait la pétition.

  • Guo Min, agee de 60 ans, joue avec ses deux jumeaux de 4 ans. Elle avait perdu sa fille unique en 2005 et a donne naissance a une fille et un garcon grace a un transfert d embryon en 2011. (Screenshot/Southern Weekly)

Des jumeaux à 60 ans

La tristesse et la solitude sont la cause des plus grandes souffrances pour les parents qui ont perdu leur unique enfant. Mais Mme Guo Min, 60 ans, a pris les choses en mains d’une manière extraordinaire: elle est aujourd’hui mère de jumeaux âgés de 4 ans.

Incapable de surmonter la souffrance d’avoir perdu sa seule fille dans un accident de voiture en 2005, Mme Guo a décidé de tenter une procédure de transfert d’embryons et a donné naissance à des jumeaux, un garçon et une fille, en 2011 alors qu’elle avait 56 ans.

Mais cela a aussi apporté un fardeau financier et la pension mensuelle de 1.800 yuan (210€) de sa retraite est loin d’être suffisante pour élever une famille à Pékin. Mme Guo jongle maintenant avec les emplois de comptable à temps partiel, qui lui rapportent 300 à 400 yuan par mois.

Des promesses non tenues

Depuis des années, les campagnes massives de propagande encouragent la politique de l’enfant unique. Mais ce que le régime a promis au cours des années a changé.

Un titre de journal en 1985 disait: «Ayez un seul enfant et les autorités prendront soin de vous quand vous serez vieux».

En 2005, un mot avait été modifié: les autorités «aideront» à prendre soin de vous quand vous serez vieux. En 2012, cela est devenu: «Retardez votre retraite et prenez soin de vous». En 2013, c’était: «Hypothéquez votre maison pour assurez votre vieillesse».

Des photos de ces slogans contrastés circulent en nombre sur Internet.

Version en anglais: No Relief for Loss of Only Children in China

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