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Un été en Provence

De quoi s’ennuyer de Pagnol

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
12.05.2014
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  • Théo (Lukas Pelissier) et son grand-père Paul (Jean Reno) font ensemble une sortie en ville. (Metropole Films)

Il y a de ces films français qui ne traversent pas l’océan. Parfois, de très bons n’arrivent pas en sol québécois, ni au cinéma, ni sur DVD parce qu’ils n’atteignent sans doute pas les attentes sur le plan marketing. Dans le cas d’Un été en Provence, titre québécois remplaçant l’original, Avis de mistral, il aurait très bien pu rester en France, mais les recettes qu’il va générer risquent d’être intéressantes… et ce n’est pas pour la qualité du film.

Léa (Chloé Jouannet), Adrien (Hugo Dessioux) et Théo (Lukas Pelissier) sont parachutés en Provence où ils devront vivre les vacances estivales en compagnie de leur grand-père Paul (Jean Reno), qu’ils ne connaissent pas et qui n’affectionne pas particulièrement la jeune génération. Ils se découvriront entre eux, ils se redécouvriront eux-mêmes mais, surtout, ils vivront le plus bel été de leur vie.

Bien que le titre soit Un été en Provence, les paysages de cette région du sud-est de la France, bordée au sud par la Méditerranée, sont galvaudés dans le film de Rose Bosch (La Rafle, Animal), à la fois réalisatrice et scénariste. Ils défilent certes à quelques reprises, mais ils ne sont définitivement pas présentés avec soin et dignité. Ils passent au second plan, voire au troisième. C’est à l’image du reste du film. Tout ce qui aurait eu une certaine valeur n’est que contexte, anecdotique.

Lorsqu’on voit l’affiche avec son titre québécois, ou encore la bande-annonce, il ne peut que mettre l’eau à la bouche. On est quelque peu tenté de retrouver la profondeur et la beauté que l’on connaît à l’œuvre de Marcel Pagnol, aux films bucoliques, idylliques où les Français excellent parfois. On s’attend aussi à retrouver un personnage solide, aux valeurs morales fondamentales qui triompheront, mais ce n’est pas vraiment le cas. L’ensemble du film n’est qu’une série de vœux pieux. Le seul aspect qui demeure cohérent et vraiment réussi, c’est cette profonde camaraderie entre Paul, sa femme Irène et leurs vieux «pots». Une autre belle démonstration sensible, aussi cliché soit-elle, est celle de la connexion humaine forte entre le grand-père Paul (Jean Reno - Comme un chef, Léon) et le petit Théo (Lukas Pelissier).

La réalisatrice a opté pour un cocktail commode d’éléments gagnants : l’enfant handicapé et sa recherche à être compris, des classiques musicaux des années 1960-1970, des adolescents détestables et cool qui s’adoucissent, un grand-papa grognon qui s’attendrit graduellement au contact de ses petits-enfants.

Il est toujours agréable de retrouver Jean Reno. Il joue vraiment bien le mec un peu déboussolé, dépassé par ses petits-enfants rendus des adolescents «durs à cuire». Sinon, on retrouve le bon vieux Jean Reno efficace sur le plan du jeu, hors d’atteinte même par un scénario très ordinaire comme celui d’Un été en Provence. Il faut tout de même donner à Mme Bosch le crédit pour la bonne répartie qu’a le grand-père grincheux en début de film et sa réplique très sage sur l’amour en fin de film.

Un peu comme Jean Reno, la mamie Irène, Anna Galiena (Ultimatum, Sans état d'âme), résiste à l’intempérie qu’est en somme Un été en Provence. Elle possède un personnage patient, doux et sympa du début à la fin. Un jeu vraiment apaisant pour survivre à la tempête.

Pour ce qui est des deux personnages adolescents, Chloé Jouannet (Lucky Luke) et Hugo Dessioux (Fonzy), ils sont pour le moins insupportables pendant les trois quarts du film. On dirait qu’ils ont été écrits au crayon-feutre tellement ils sont caricaturaux. Le pire, c’est que la réalisatrice/scénariste a gardé «animées» ses caricatures pendant un long moment durant la production, ce qui devient insoutenable. Leurs contradictions atteignent rapidement l’absurdité. Difficile de développer de l’estime ou de la sympathie pour ces derniers.

Amusant de retrouver comme acteur, l’auteur-compositeur-interprète français Hugues Aufray, à l’image de ce que porte son répertoire, c’est-à-dire le respect, l’amitié, les voyages et la fraternité.

 

 

 

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