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L’art sacré de donner la vie végétale

Le semeur

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
12.05.2014
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  • Patrice Fortier, un semeur hors du commun de Kamouraska, et un pot de semences de navet Petrovsky. (Les Films du 3 mars)

Kamouraska, 145,5 km2. Sur une part des terres qui composent cette petite municipalité d’environ 700 âmes se trouve un homme d’envergure qui est tombé dans la mire de la documentariste, Julie Perron (Lucie de tous les temps, Mai en décembre (Godard en Abitibi)). Il s’agit de Patrice Fortier, jeune semeur inspiré à préserver l’ancien, le rare ou l’oublié pour le maintenant et futur. Il est le propriétaire de La Société des plantes, institution précieuse la région de l’Est du Québec. Aussi inusité qu’il est possible de rencontrer un enlumineur de nos jours, il est exceptionnel d’être témoin du travail d’un humain fascinant aussi dédié aux semences, à la flore et à la fantaisie. Cela donne le film Le semeur.

Le film est si berceur, si paisible que cela procure au spectateur un certain état de ravissement. Il y a une sorte d’heureuse et compréhensible monotonie dans ce long métrage, un peu comme le rythme de la nature et des saisons qui connaît ses régularités d’une année à l’autre. Très pertinent pour le domaine du documentaire de préserver ce style, de même qu’au cinéma en général. Le tout possède également une valeur éducative particulièrement douce.

Julie Perron présente les fruits des efforts de Patrice Fortier (ses légumes, ses plantes, ses haricots, etc.) comme s’il s’agissait de personnages. On entend parler Fortier de ses inévitables comparaisons avec le genre humain. Dans le générique, elle présente chacune des espèces végétales comme s’il s’agissait de personnages défilant avec leur véritable nom à la fin d’une fiction.

L’imagination de Fortier est un autre personnage en soi. Julie Perron a vraiment su capturer toutes les facettes de son art et de sa folie tranquille et les intégrer astucieusement à des moments clés. Ces «bulles de bonheur» sont toujours les bienvenues et donnent des couleurs supplémentaires à l’ensemble. Son imaginaire lui permet aussi des réflexions particulièrement frappantes et bien trouvées, ce qui fait qu’on apprécie autant ce qui se passe à l’intérieur du protagoniste que de ce qu’il crée à l’extérieur.

Quant au véritable «second rôle» dans le film, elle s’appelle Rolande, une dame très âgée de Kamouraska, toujours aussi passionnée pour le jardinage et ses merveilles. Son incursion est judicieuse et spécialement touchante.

La candeur a bien été cadrée par la documentariste, tout comme la précision, la beauté et la quête de la simplicité qui rejoint celle de l’efficacité. Le semeur jette aussi une lumière valorisant le microcosme et son importance sur le macrocosme.

L’idée de voir Le semeur au cinéma s’impose, surtout avec un été qui tarde à se faire sentir. L’immersion est puissante et immanquable.

 

 

 

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