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Courchevel, une fabuleuse destination d’été

Écrit par Christiane Goor et Charles Mahaux
17.05.2014
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  • Le vieux village de Courchevel, Le Praz, est bordé par un petit lac qui fait le bonheur des enfants et des pêcheurs. (Charles Mahaux)

Courchevel, est un des fleurons de la montagne française, avec ses multiples pistes qui en font le terrain de jeu privilégié des skieurs. Mais sait-on que durant l’été, la station devient un coin de paradis pour les amoureux de grands espaces, randonneurs ou juste flâneurs, sans oublier l’expérience gastronomique offerte par le Chabichou?

La montagne ne connaît pas de saison et si elle offre à Courchevel le plus grand domaine skiable, dès l’été, elle s’habille de vert et encourage toutes les formes conjuguées d’un tourisme vert d’autant que la proximité du Parc national de la Vanoise a permis la sauvegarde d’un patrimoine naturel exceptionnel.

La Demoiselle endormie

En passant du monde d’en bas à celui d’en haut, on quitte l’agitation de la nationale pour pénétrer dans la quiétude de deux villages, St-Bon et Le Praz, qui ont conservé leur cachet de hameaux savoyards avec des chalets pittoresques dans des ruelles envahies par les enfants qui y jouent au ballon quand ils ne sont pas au lac du Praz qui borde le village. D’un côté ce sont les pêcheurs qui y taquinent la truite, de l’autre, les plus jeunes s’en donnent à cœur joie entre toboggans, larges bouées, et petits canoës sous le regard des badauds qui profitent des abords du lac aménagés pour la promenade et le pique-nique.

Envie de davantage de quiétude? Il faut grimper jusqu’à Courchevel 1850 qui jouit d’une situation privilégiée en balcon sur une dentelle de sommets: le mont Jovet, le sommet de Bellecôte, le Grand bec, autant d’appels pour s’offrir de belles randonnées et refaire le plein d’énergie. Libéré de son manteau hivernal, le village révèle tout son charme : chapelles patinées et chalets en bois dont le plus emblématique est l’élégant chalet de bois blanc du Chabichou dont la façade explose de couleurs avec ses jardinières chargées de pétunias roses. S’il n’est pas le seul à Courchevel à recueillir les récompenses des guides cotés, c’est en tout cas la seule table étoilée qui ne ferme jamais, quelle que soit la saison. Un atout pour ceux qui cherchent à se ressourcer dans le confort douillet d’une maison familiale et historique.

Le Chabichou, indissociable de Courchevel

Courchevel a été créée en 1946, première station française de sports d’hiver à naître en site vierge. Dans les années 60, elle attire déjà les stars et le showbiz. En 1963, Michel Rochedy, initié au goût des bonnes choses sur les terres ardéchoises familiales, décide de s’y installer avec Maryse. Le jeune couple s’endette en rachetant à Courchevel un petit chalet de 9 chambres. À l’époque, on y trouve plus de vaches que de skieurs, le lait a le goût de la réglisse et la crème parfume les desserts et le café matinal.

Comme le jeune chef est resté fidèle au goût acquis dans l’enfance, il invente des recettes qui jettent aux oubliettes le steak-frites et les éternelles tartiflettes servis généralement dans les stations de ski. Sa philosophie? «Faites simple, vous risquez de faire bon». Épicurien généreux, il veille à travailler avec des produits frais et durant l’été, il invite volontiers les curieux à découvrir son potager qui abrite une soixantaine d’herbes qui parfument les assiettes: agastaches, serpolets, fleurs de sauge, pensées et autres trésors de la nature qui subliment les plats.

  • En été, la célèbre piste Chabichou qui débouche sur l’hôtel devient le terrain de sports des vacanciers sous la houlette d’un coach. (Charles Mahaux)

Un premier macaron en 1979, un second cinq ans plus tard. L’hôtel a gagné ses 4 étoiles et compte aujourd’hui 25 chambres qui ont séduit le cercle convoité des Relais&Châteaux. Pour fêter le cinquantenaire de leur belle aventure, les Rochedy ont créé un complexe de bien-être qui court sous la piste de ski, le fameux boulevard du Chabichou, lieu de remise en forme et de détente après une journée sportive. Dernier-né, le Chabotté, un restaurant bistronomique où défile le village, trop heureux de s’offrir un repas d’exception à prix doux dans une ambiance familiale.

En été, la maison propose à ses hôtes de multiples activités qui comblent leurs journées, entre les exercices sportifs matinaux sur la fameuse piste gazonnée du boulevard du Chabichou, les initiations à la marche nordique sous la houlette d’un coach santé diplômé, les pauses gourmandes sur la terrasse qui surplombe le village, les balades sur les sentiers de montage en compagnie de Nicolas Rochedy qui partage ses coins secrets à la recherche des plus belles fleurs de montagne, les cours d’initiation aux grandes techniques de la cuisine aux côtés de Michel Rochedy, les soirées cabaret ou live music, autant de bonnes raisons pour s’arrêter au Chabichou.

Encore plus haut, une bouffée d’oxygène

Pour mieux se fondre encore dans le silence de la montagne, il faut chausser ses bottines et grimper vers le refuge du Grand-Plan, à trois heures de Courchevel. Installé sur les itinéraires de randonnées du Parc national de la Vanoise, il attire ceux qui ont le goût de l’itinérance. Quatre lacs enchâssés sont disséminés aux alentours. Bleus, émeraude ou noirs, tout est question d’heure, ils animent les massifs avec leurs jeux de miroirs reflétant les cimes des alentours. Spectacle sans cesse renouvelé à découvrir à son rythme. Pour ceux qui se donnent la peine de gravir le massif en adoptant le pas souple et lent des Savoyards, la montagne révèle ses charmes secrets: une pierre qui roule sous le sabot d’un chamois, la clarine des vaches tarines à la robe auburn, le sifflement strident des marmottes surprises dans leurs jeux. Magie d’une sieste réparatrice sur un tapis de fleurs d’alpage: le millepertuis, l’astragale queue de renard, l’anémone des Alpes, la gentiane, l’armoise, la joubarbe, la campanule alpestre, l’orchidée, le lys de St-Bruno, et bien d’autres encore qui font le délice des troupeaux qui passent l’été à l’estive. Elles y produisent un lait parfumé, l’ingrédient essentiel du fromage de Beaufort, un fromage à pâte pressée cuite que le gardien du refuge partagera à toutes les sauces sur la table d’hôtes de repas du soir, pour le plus grand plaisir de tous.

Pendant que les enfants découvrent le plaisir des chambres partagées, les adultes prolongent la soirée. Un moment de partage d’expériences et d’émotions, une rencontre qui ouvre à chacun de nouveaux horizons avant de plonger dans une nuit sereine à 2.300 m d’altitude.

Charles Mahaux, photographe. Christiane Goor, journaliste. Un couple, deux expressions complémentaires, ils fixent l’instant et le racontent. Leur passion, ils la mettent au service du voyage, de la rencontre avec l’autre.

INFOS PRATIQUES

www.courchevel.com est un site bien documenté sur les activités d’hiver et d’été de la station.

À parcourir également le site du Parc national de la Vanoise qui a fêté en 2013 ses 50 ans: www.parcnational-vanoise.fr.

Le Chabichou propose des forfaits de quelques jours ou plus en y incluant des activités et des repas dans ses deux restaurants: www.lechabichou.com.

À Courchevel Le Praz, une autre adresse moins cossue sans doute mais bien agréable mérite le détour, Les Peupliers, en face du lac, une maison chaleureuse et familiale: www.lespeupliers.com.

Le refuge du Grand Plan: ouvert à l’année, le refuge offre un service de restauration, de nuitées (36 couchages) et diverses activités de montagne pour ceux qui le désirent www.refuge-grandplan.fr.

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