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Médecins en France, trop ou trop peu ?

Écrit par Sarita MODMESAIB, Epoch Times
17.05.2014
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  • Alors que certains zones rurales deviennent des déserts médicaux, une surpopulation de médecins est prévue en 2020. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP/Getty Images)

Entre la surpopulation médicale prévue en 2020 et la désertification des médecins des zones rurales, l’état de la santé en France montre toujours des hauts et des bas, avec une tendance cependant de fond, montrant un changement du rapport à la médecine pour les nouvelles générations notamment avec l’arrivée de sites de médecine en ligne où l’achat de médicaments par internet. Tour d’horizon de la profession.

Belle bastide du XIIIème siècle cherche désespérément médecin

5,5%, c’est le pourcentage de chute du nombre de médecins généralistes prévu d’ici 2018. Avec une moyenne de 6000 départs à la retraite chaque année, les médecins de la génération des « baby-boomer » peinent à trouver des successeurs et le terme de « désertification médicale » est venu s’ajouter depuis le début des années 2000, aux autres casse-têtes rencontrés par les municipalités notamment situées en zones rurales.

En effet, avec le vieillissement de la population et l’augmentation des « maladies chroniques », les besoins médicaux s’en trouvent accrus, et pourtant leur suivi n’est pas assuré. Pour y remédier, les mairies mais aussi les Régions n’hésitent pas à faire preuve d’originalité pour attirer les médecins : c’est le cas de Tournon d’Agenais dans le Lot-et-Garonne, dont le maire a fait appel aux services de la télévision publique pour vanter les beautés de sa bastide Royale ainsi que son nouveau Pôle de Santé qui n’attend plus qu’un praticien diplômé.

Dans le Loiret, le Conseil Général, qui n’emploie actuellement que 12 médecins au lieu des 25 nécessaires, a fait appel aux médecins libéraux retraités ou à temps partiel, leur proposant soit des vacations payées 45 euros de l’heure ou encore des contrats à temps partiels ou à temps plein, rémunérés au maximum 3 800 euros brut par mois et ponctués d’une prime de 1500 euros. En effet, avec une densité moyenne de 241,7 médecins en activité régulière pour 100 000 habitants, la région Centre présente la plus faible densité médicale de France juste derrière la Picardie.

Les raisons de ce désaveu de la part des jeunes médecins sont multiples, mais arrivent en tête la recherche d’un cadre de vie agréable, une bonne école pour les enfants, un emploi pour le conjoint, des loisirs existants, tout cela étant plus facilement accessible dans les grandes villes. La baisse importante de la médecine libérale, de plus, tient dans les contraintes financières, plus élevées dans le privé, auxquelles se rajoutent les horaires, parfois interminables.

Certains parlent aussi de la tendance à la féminisation de la profession en France, puisqu’on compte maintenant 55% de femmes dans la tranche des médecins de moins de 40 ans, féminisation qui favoriserait les arguments d’un cadre de vie privilégié...

Demain, une surpopulation médicale ?

Et pourtant,  c’est un tout autre discours qui se profile en prévision des années 2020 : le président du Conseil National de l’Ordre des Médecins, le docteur Patrick Bouet, s’alarme d’une prochaine surpopulation médicale dans ces années à venir.  Selon lui, la tendance  actuelle devrait s'inverser du fait des installations de plus en plus nombreuses de médecins français et étrangers formés hors de France, ajoutés à l’élargissement du Numerus Clausus (quota autorisé d’étudiants en médecine).

En effet, outre la Belgique et la Suisse, il existe aussi une filière francophone à l’université de Cluj en Roumanie, et une prochaine devrait bientôt voir le jour à Bucarest. Autant de places à prendre pour des étudiants de ces pays mais aussi pour des étudiants français souhaitant « contourner » le Numerus Clausus et l’examen de fin de première année. «La liberté d'installation en France de médecins à diplôme européen et l'autorisation d'exercice accordée sur concours à certains médecins à diplôme hors UE limitent le rôle de régulateur démographique du numerus clausus», admet-on au ministère de la Santé.

Aujourd'hui, plus d'un quart des nouveaux inscrits à l'ordre des médecins, de nationalité française ou non, ont été formés à l'étranger.

Un remède parfois plus risqué que les symptômes

En attendant, le manque de médecins ouvre la porte à d’autres formes de soins passant souvent par l’automédication. Ainsi, de nombreux sites internet ont ainsi vu le jour dans le but de fournir un diagnostic aux différents symptômes éprouvés par des internautes qui, en surfant sur ces sites « médicaux », trouvent remèdes à leurs maux…

Sur le site du ministère de la Santé, l’automédication est aussi d’actualité et on peut lire ceci : « L’automédication peut permettre de traiter des symptômes courants et bénins, pour une durée limitée, sans l’intervention du médecin, avec le conseil du pharmacien, comme par exemple les douleurs légères ou modérées, la fièvre, le rhume, les maux de gorge, l’herpès labial (bouton de fièvre), le reflux gastro-oesophagien occasionnel, etc. » Le site propose ainsi la consultation de fiches explicatives sur ces maladies bénignes.

L’achat de médicaments en ligne est cependant à prendre avec précaution : 11 sites illégaux de vente ont ainsi été épinglés par l’Ordre National des Pharmaciens. Ceux-ci parlent maintenant d’une quarantaine d’autres sites illégaux et rappellent ainsi qu’une liste dénombrant les sites officiels de vente en ligne est disponible sur leur site.

L’automédication, qui correspond à une économie substantielle pour l’Assurance Maladie, connaît une baisse depuis 2013. Crise ou pas, il semblerait que les Français passent par une ordonnance qui leur assurera le remboursement de leurs médicaments.

Avec moins de médicaments, c’est la médecine douce qui a aussi le vent en poupe : homéopathie, acupuncture, ostéopathie, ou encore médecine par les plantes et méditation, le retour à des techniques ancestrales est peut-être une alternative économique efficace pour le maintien de la santé d’individu et des systèmes de remboursement.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.