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À quand le retour du génie français?

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
19.05.2014
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  • Si ce protectionnisme pensé allait de pair avec un allègement généralisé (…) la France serait probablement à nouveau respectée, et on pourrait croire alors à un retour du «génie français».( Wikimedia Commons)

Édito – Avec les suites politiques de l’affaire Alstom-General Electrics, le patriotisme économique se heurte à la réalité de la perception de la France par les investisseurs étrangers et trace un nouveau trait sombre sur les perspectives de reprise économique dans l’Hexagone. Début d’année déjà, la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement rapportait une diminution de 77% des investissements étrangers directs en France en 2013. On se rappellera que la levée de boucliers pour empêcher l’américain General Electrics de racheter la division énergie d’Alstom a été précédée, entre autres, par le blocage politique du rachat de Daily Motion par Yahoo et par le retrait de l’offre de reprise de l’usine Goodyear d’Amiens, le repreneur américain se fendant d’un courrier pour expliquer que les décisions de maintien ou de développement d’activité économique se font par la qualité des environnements plutôt que par le volume sonore public des ministres locaux. Ces exemples, qui ont donné de la France l’image d’un pays crispé voulant compenser son incapacité à s’adapter par des gonflements de poitrine, sont bien restés ancrés dans la mémoire du monde des affaires.

Ce mois de mai, dans son «Bloomberg Markets Global Investor Poll», les pays et leurs chefs d’État sont jugés par des investisseurs, pour un résultat édifiant: on s’y attendait, la reprise aux États-Unis en fait le territoire le plus attractif, suivi de l’Europe – pour partie au moins. La Chine et la Russie font fuir, la première pour la faiblesse de ses fondamentaux et sa corruption endémique, la seconde pour les conséquences de l’attitude va-t-en-guerre de Vladimir Poutine sur le dossier ukrainien. Parmi les grands leaders mondiaux, Angela Merkel sort en tête avec 76% de taux de confiance, suivie de David Cameron et, un peu plus loin, de Barack Obama. Au plus bas du classement, Vladimir Poutine, en qui ne croient que 15% des sondés. Et François Hollande, dernier, avec seulement 11% d’opinions favorables.

Pour compléter ce panorama du désengagement, rappelons que fin 2013, la chambre américaine de commerce diffusait les résultats d’un sondage montrant que moins de 15% des entreprises américaines investissant en France ont une opinion positive du pays – soit 4 fois moins qu’en 2011. Pendant ses deux premières années d’exercice, à peu près tout ce que le gouvernement a engagé a donc réussi à décourager les créateurs de richesse et d’emplois, au point qu’aujourd’hui, on entend parler français dans les rues de Londres plus que jamais – excepté peut-être en 1792 quand le succès populaire de la guillotine avait fait traverser la Manche aux nobles et aux républicains modérés.

Dans cette situation de désamour total, le gouvernement a-t-il raison de protéger plus de secteurs de l’économie française pour en empêcher le rachat par des multinationales étrangères? Malgré tout oui, et s’il a probablement eu tort sur à peu près tout le reste, il voit ici avec raison que les investisseurs rapaces ne se privent jamais de dépecer les restes industriels de nations affaiblies. Si ce protectionnisme pensé allait de pair avec un allègement généralisé – et rapide – des multiples entraves au développement créées par les lourdeurs de l’administration nationale – fisc évidemment inclus, la France serait probablement à nouveau respectée, et on pourrait croire alors à un retour du «génie français».

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