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Car Larsson, simple peintre du bonheur

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
03.05.2014
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  • La pêche aux écrevisses, aquarelle pour l’album u00abNotre Maison», 1894-1896. (NATIONALMUSEUM STOCKHOLM)

Une fois de plus, le Petit Palais fait découvrir au public un peintre étranger oublié ou méconnu en France. Jusqu’au 7 juin, le Petit Palais présente 120 œuvres, peintures, aquarelles et estampes du peintre le plus aimé des Suédois, Carl Larsson.

Un peintre en quête de gloire

Né en 1853 dans une famille démunie, Carl Larsson étudie dans une école qui accueille les enfants les plus pauvres. À 13 ans, son étoile de chance diffuse ses premières étincelles. Son instituteur remarque son talent et l’encourage à s’inscrire à la prestigieuse académie royale des arts de Suède. Il y est admis. Pour gagner son pain, il travaille d’abord chez un photographe, puis en tant qu’illustrateur pour le journal Kasper. Il devient peintre d’histoires et gagne une médaille d’or. En 1877, il part en France dans l’espoir d’y trouver la gloire. Il s’installe d’abord à Paris, puis en 1882, à Grez-sur-Loing, près de Fontainebleau, où s’est implantée une colonie d’artistes scandinaves. Il peint les joies de la vie à la campagne. Il y rencontrera sa femme, Karin Bergöö, elle aussi artiste. Carl Larsson tente l’impressionnisme, mais à sa façon, et reste toujours différent. Ses peintures sont légères, transparentes avec des effets de lumière vaporeux. Trop différent dans sa démarche, la reconnaissance lui échappe. Il rentre en Suède et place son espoir dans l’œuvre murale. Effectivement, le musée national de Stockholm lui commande des décors monumentaux pour son grand escalier et l’école des femmes à Göteborg lui commande également des décors muraux. Larsson est convaincu que ces œuvres-là sont les plus importantes et que ce sont elles qui lui apporteront la gloire. Mais le public et les experts pensent autrement. Désespéré, le peintre décide alors de rentrer chez lui à Sundborn, un petit village situé près de Falun à 230 km de Stockholm. Il s’installe définitivement dans la petite maison rouge offerte par le père de Karin Bergöö. Le peintre, qui choisit désormais une vie simple et calme, commence à faire de petits dessins intimes de sa famille et de quelques amis proches. Et voilà qu’au terme de ce long chemin, au moment où Carl Larsson renonce à ses grandes ambitions, le bonheur frappe à sa porte et avec lui cette reconnaissance, cette gloire tant attendue. Larsson dessine de petites merveilles aux traits précis et aux couleurs lumineuses, petits dessins intimes et simples mais… qui font rêver. Ils seront réunis dans l’album Notre maison. Carl Larsson devient enfin célèbre. Son album a tant de succès que sa maison devient un modèle pour les Suédois. Elle deviendra finalement la maison suédoise type dans l’imaginaire de tous. Une large part de ce succès est certainement à attribuer à sa femme. En effet, Karin Bergöö, l’artiste qui a abandonné la peinture pour se consacrer à sa famille et qui donnera 8 enfants à Carl, contribuera, avec son goût unique, au décor de la maison. Mélangeant textiles modernes, motifs japonais et meubles traditionnels de la campagne suédoise, avec des murs orangé, bleu pâle ou vert acide, elle dictera le ton à tous les jeunes Suédois inspirés par les aquarelles de son époux.  

  • La Maison, aquarelle pour l’album u00abNotre Maison», 1894-1896. (NATIONALMUSEUM STOCKHOLM)

Les rêves de notre enfance

Les dessins de Carl Larsson sont une machine à remonter le temps. Certes, ils ramènent le spectateur dans la Suède de 1900 et lui font découvrir l’art de vivre typiquement suédois. Mais si ses dessins séduisent encore le public, en Suède comme ailleurs, c’est peut-être parce qu’ils nous relient aux petits moments de plaisir de notre enfance ou au moins à ceux dont nous avons rêvé : les joyeux anniversaires, les matins de Noël, les repas à l’ombre des arbres, les petites balades printanières, les baignades dans la rivière ou tout simplement les moments paisibles de lecture en solitaire. Ces moments de plaisir, parfois qualifiés de «bourgeois» par certains critiques, rappellent le chef-d’œuvre du cinéaste Ingmar Bergman, Fanny et Alexander, les plaisirs d’une famille comblée perçus du point de vue des enfants.

Et pour ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre une enfance aussi heureuse, ces aquarelles légères et transparentes font surgir du fond de la mémoire les magnifiques livres de notre jeunesse. Les livres que nous avions pu feuilleter avec délice, plongeant dans les illustrations où l’on se hâtait de comparer chaque détail décrit par l’auteur avec notre propre imaginaire. Les dessins vaporeux de Carl Larsson, tels une madeleine de Proust, nous font remonter en un instant à ces moments intimes de bonheur nous laissant seuls avec nos rêves en plein jour.

  • Matts Larsson, aquarelle, 1911. (NATIONALMUSEUM STOCKHOLM)

Une source d’inspiration pour l’éducation

En regardant ces illustrations, je pense tristement aux lectures scolaires de mon fils.Dans ces ouvrages, je découvre une jeune fille aux petits yeux cruels, des bonhommes grotesques, mais loin d’avoir été dessinés par la main habile d’Honoré Daumier. Nous regardons ensemble des livres et découvrons des dessins qui ne donnent envie, ni de rêver ni de faire connaissance avec les personnages et leur monde. Je me pose alors la question. A-t-on peur que les enfants ne puissent supporter la beauté? Serait-ce dû à une pénurie d’auteurs et d’illustrateurs de talent? Quoi qu’il en soit, espérons que les illustrateurs iront au Petit Palais et se souviendront que le beau existe, même dans les dessins pour enfants, et que cette beauté peut porter nos bambins vers les hauteurs de l’imagination et du bonheur, là où l’on n’a que le ciel pour frontière.

INFOS PRATIQUES

CARL LARSSON, l’imagier de la Suède

DU 7 MARS AU 7 JUIN 2014

AU PETIT PALAIS

Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris

Avenue Winston Churchill 75008 Paris

Tél: 01 53 43 40 00

TRANSPORTS

Métro: lignes 1 et 13

Stations: Champs-ElyséesClémenceau

RER: ligne C/Station: Invalides

BUS: lignes 28, 42, 52, 72, 73, 80, 83, 93

Accès av. Winston-Churchill pour les personnes à mobilité réduite

Vélib’ - Autolib’: Avenue Dutuit - Entrée du public

ENTRÉE DU PUBLIC

Entrée principale

Groupes et public à mobilité réduite: rez-de-chaussée à droite de l’escalier principal

HORAIRES

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h (fermeture des caisses à 17h15)

Fermé le lundi et les jours fériés.

Nocturnes le jeudi jusqu’à 20h uniquement pour les expositions temporaires.

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