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Les coulisses toxiques de la technologie

Les constructeurs électroniques pointés du doigt pour l’utilisation de solvants cancérigènes

Écrit par Andrew Korfhage
21.05.2014
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  • Une femme tient une banderole devant la Bourse de Hong Kong, appelant à de meilleures conditions pour les ouvriers dans les usines de fabrication de produits Apple (Ed Jones/AFP/Getty Images)

À 19 ans, Ming Kunpeng travaillait pour ASM Pacific Technology (un fournisseur de puces électroniques pour Apple). Chargé de manipuler chaque jour du benzène, une substance connue pour être cancérigène, sans aucune formation et sans aucune protection, le jeune ouvrier est tombé malade à l’âge de 22 ans. Les médecins ont diagnostiqué une leucémie due au travail.

Au bout d’un an de dispute, ASM Pacific Technology a accepter de compenser le jeune homme pour sa maladie, mais l’allocation concédée était insuffisante pour couvrir les soins nécessaires. Le 28 décembre 2013, Ming Kunpeng est devenu l’un des cas les plus tristement célèbres de suicides d’ouvriers du secteur électronique chinois.

Il s’est ôté la vie en sautant du toit de l’hôpital où il était soigné.

Son histoire, comme celle de nombreux autres ouvriers, est racontée dans le nouveau documentaire de Heather White et Lynn Zhang intitulé Qui paie le prix? Le coût humain de l’électronique.

Dans ce film, Mmes White et Zhang explorent l’utilisation des produits toxiques dangereux dans les usines chinoises. Elles étudient les effets de ces produits chimiques sur des millions d’ouvriers qui y sont exposés lors de la fabrication des iPhone, iPad et autres outils électroniques dont les consommateurs du monde entier sont devenus dépendants.

Si l’on considère que trois quarts de la population totale de la planète a aujourd’hui accès à un téléphone portable, l’étendue de ce problème est immense. Environ la moitié de ces objets sont fabriqués en Chine où le benzène, interdit dans de nombreux pays comme solvant industriel, est autorisé et où les employeurs ne fournissent pas de protections aux ouvriers. Les usines électroniques utilisent aussi des toxines reproductives comme le toluène et des neurotoxines comme le n-hexane.

«J’ai subi 28 séances de chimiothérapie,» confie Yi Yeting, un ouvrier d’une usine chinoise empoisonné au benzène qui partage son histoire dans le documentaire Qui paie le prix? «Mes os me font beaucoup souffrir. C’est comme si des milliers de fourmis me mordaient de l’intérieur.»

Alors que la demande de produits électroniques peu onéreux grandit, les ouvriers qui les fabriquent en paient le prix. Selon les propres statistiques des autorités chinoises, un ouvrier serait empoisonné par des produits chimiques toxiques toutes les cinq heures, la plupart d’entre eux par du benzène.

Heureusement, il existe des alternatives.

Le Secrétariat international des produits chimiques, une organisation sans but lucratif basée en Suède, a listé 626 produits chimiques nocifs pour la santé humaine et propose aux entreprises des substituts comme le cyclohexane et l’heptane, des solvants moins nocifs similaires au benzène.

Les experts en toxicologie familiers des procédures des usines chinoises ont estimé que les constructeurs de téléphones intelligents pourraient remplacer le benzène par des solvants moins toxiques pour un coût environnant 1 dollar par téléphone. Des entreprises comme Apple ont empoché des profits de 37 milliards de dollars en 2013, les constructeurs d’électronique peuvent se permettre de prendre de telles mesures pour protéger la vie des ouvriers.

«Nous voulons que les marques prennent la responsabilité des conditions de travail dans les usines de leurs fournisseurs,» a commenté Pauline Overeem, coordinatrice de réseau pour GoodElectronics, une organisation internationale sans but lucratif dont le but est de nettoyer la chaîne des fournisseurs de produits électroniques. «Interdire le benzène en fait partie.»

Lors de l’été 2013, Apple avait dévoilé une nouvelle campagne publicitaire intitulée «Notre signature».

Sur des images de consommateurs heureux profitant de leurs produits Apple en écoutant de la musique, en prenant des photos, en étudiant à l’école et en discutant en conférence avec des amis, une douce voix off déclare: «C’est ce qui importe: l’expérience d’un produit. Quel sentiment vous donne ce produit? Améliore-t-il la vie?»

Apple devrait demander à des ouvriers comme Yi Yeting quelle sensation travailler avec du benzène lui a donné et l’entreprise aurait dû demander à Ming Kunpeng si les produits Apple ont amélioré sa vie.

Les entreprises de produits électroniques doivent prendre la responsabilité de leurs fournisseurs, où qu’ils choisissent de fabriquer leurs produits. Ils doivent mettre fin dès aujourd’hui à l’utilisation du benzène et autres produits chimiques nocifs pour la santé humaine.

Cet article a été publié à l’origine par OtherWords.

 

Version en anglais: Toxic Tech in China

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